Fuck l’Europe… Une grande constante de la politique des États-Unis dans les fuites

Les fuites à tous les sens du terme… puisque nous sommes à nouveau devant un imbroglio burlesque dans lequel un témoin inattendu peut témoigner de ce que pensent réellement les officiels des États-Unis des dirigeants européens. Il y a eu le cas du faucon démocrate Nuland fabriquant la «révolte du Maïdan» en Ukraine, un coup d’État totalement fabriqué par la CIA et le gouvernement des USA pour faire de l’Ukraine le bastion de la russophobie, avec un poids décisif des nostalgiques du IIIe Reich, mais aussi la complicité de Fabius et du représentant de l’Allemagne et de la Pologne. Madame Nuland les trouvait encore trop pleurnicheurs, trop légalistes et dans une communication sur internet qui a «fuité», elle a prononcé cette phrase immortelle «Fuck l’Europe» en 2014. Onze ans après, dans une «fuite» encore plus rocambolesque un journaliste démocrate surprend à propos de l’attaque des Houthis, cette réserve du vice-président Vance, cette frappe est une erreur et elle ne peut servir que les Européens et il ajoute : je déteste la mentalité de profiteurs des Européens. Mais le terme de «fuite» s’entend aussi comme celle de la fuite en avant de ces administrations qui courent derrière leur suprématie en accumulant les catastrophes et les désastres à une grande échelle pour tenter inconciliable : être le principal artisan de la guerre partout et prétendre également être la pax americana… créer la misère, les désastres humanitaires, la destruction des hommes et de leur environnement, et exiger de leurs complices alliés qu’ils soient d’honnêtes gredins comme eux, des puritains maniant le gros bâton pour châtier le mal tel que les États-Unis le définissent. De chaque peuple ils n’obtiendront que les Zelenski et les Macron, des profiteurs prêts à se vendre et à vendre leurs concitoyens…

«C’est l’une des fuites de renseignement militaire les plus stupéfiantes que j’ai lues depuis très, très longtemps», a dénoncé le chef des démocrates au Sénat américain, Chuck Schumer, après que Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine The Atlantic, ait révélé avoir été ajouté par erreur à une discussion sur la messagerie Signal dans laquelle les plus hauts représentants de la défense américaine discutaient du raid américain mené contre les rebelles Houthis au Yémen le 15 mars dernier.

«Le monde a appris peu avant 14 heures, heure de l’Est, le 15 mars, que les États-Unis bombardaient des cibles houthies à travers le Yémen. Pour ma part, je savais deux heures avant l’explosion des premières bombes que l’attaque était imminente. Si je le savais, c’est parce que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, m’avait envoyé le plan de guerre par SMS à 11 h 44. Ce plan comprenait des informations précises sur les armements, les cibles et le calendrier. Ceci va nécessiter quelques explications», explique Jeffrey Goldberg en guise d’introduction d’un article détaillant cette affaire ubuesque.

L’affaire commence le 11 mars, quand Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale de Trump, envoie une demande de connexion à Jeffrey Goldberg sur la messagerie Signal. Deux jours plus tard, le journaliste est invité à rejoindre un groupe de discussion baptisé «Petit groupe PC Houthi», dans lequel se trouve tout le gratin américain de la défense : Marco Rubio, le chef de la diplomatie, John Ratcliffe, patron de la CIA, le vice-président J.-D. Vance, mais Pete Hegseth, secrétaire à la Défense des États-Unis et d’autres. En tout, ils sont 18 hauts représentants à échanger sur des affaires de sécurité nationale.

Le journaliste croit d’abord à une campagne de désinformation lancée par un service de renseignement étranger ou une organisation médiatique malintentionnée. «J’avais de sérieux doutes quant à la véracité de ce groupe, parce que je ne pouvais pas croire que les responsables de la sécurité nationale des États-Unis puissent communiquer sur Signal à propos de plans de guerre imminents», explique Jeffrey Goldberg dans son article. Mais dès le 14 mars, les échanges se précisent et attisent la curiosité du journaliste, dont personne n’a remarqué la présence dans le groupe.
«Je déteste le comportement de profiteurs des EUROPÉENS»

Sur le canal de discussion, un certain «JD Vance» partage son désaccord avec Donald Trump sur le lancement de frappes américaines. Il estime que conduire ces frappes serait une «erreur», car l’opération bénéficierait surtout aux Européens. «Je ne suis pas certain que le président [Donald Trump] soit conscient de l’incohérence de cette situation avec son message actuel sur l’Europe», tance le vice-président, qui reconnaît que cette opération permettrait néanmoins de renforcer la sécurité du transport de marchandises en mer Rouge.

Si la sécurisation des voies maritimes est essentielle à la «sécurité nationale» des États-Unis selon l’administration de Trump, les Européens devront payer leur part. «À la demande du président, nous travaillons avec le département de la Défense et le département d’État pour déterminer comment calculer les coûts associés et les imputer aux Européens», lui répond Michael Waltz, conseiller à la Sécurité nationale. Sous l’administration Biden, les Européens auraient engrangé des retombées économiques grâce à la protection des voies maritimes internationales par la marine américaine.

Pour Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, le raid permettrait de rétablir simultanément la liberté de navigation et «la dissuasion, que Biden a anéantie». «Que ce soit maintenant ou dans quelques semaines, ce seront les États-Unis qui devront rouvrir ces voies maritimes. Nous sommes les seuls à pouvoir le faire», affirme-t-il.

«Si tu penses qu’il faut le faire, allons-y. C’est juste que je déteste venir encore une fois au secours des Européens», écrit J.-D. Vance. «Je suis complètement d’accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C’est PATHÉTIQUE», lui répond Pete Hegseth.

Le 15 mars, Jeffrey Goldberg est quasiment sûr de se trouver sur un canal de discussion officiel du gouvernement américain. «D’après le long texte de Hegseth, les premières détonations au Yémen seraient ressenties dans deux heures, à 13 h 45 (heure de l’Est). J’ai donc attendu dans ma voiture, sur le parking d’un supermarché. Si cette conversation signale était réelle, me suis-je dit, des cibles houthies seraient bientôt bombardées. Vers 13 h 55, j’ai regardé sur X et j’ai cherché Yémen. Des explosions ont alors retenti à Sanaa, la capitale». Une première preuve de l’authenticité du groupe Signal.

Jeffrey Goldberg décide de se retirer du groupe après le «succès» de l’attaque américaine, dont se félicitent tous les membres de la conversation. Il envoie ensuite un e-mail à Waltz, doublé d’un message sur Signal avec plusieurs questions : «Les hauts fonctionnaires de l’administration Trump utilisent-ils régulièrement Signal pour des discussions sensibles ? Les responsables pensent-ils que l’utilisation d’un tel canal pourrait mettre en danger le personnel américain ?». Deux heures plus tard, Brian Hughes, porte-parole du Conseil de la sécurité national, confirme au journaliste le statut officiel du groupe Signal.
Les républicains minimisent, les démocrates se délectent

Les républicains, d’ordinaire intransigeants sur la protection des informations militaires confidentielles, cherchent depuis à éteindre l’incendie. «Je ne suis pas sûr que cela nécessite une attention particulière», s’est contenté de répondre Mike Johnson, chef des républicains à la Chambre des représentants, au New York Times. De son côté, Donald Trump s’est feint d’une naïveté qu’on lui prête peu. «Je ne sais rien de tout cela», avait-il affirmé dans un premier temps. Lors d’un appel téléphonique avec la chaîne NBC, le président a rétorqué que l’ajout du journaliste à la discussion avait été «le seul pépin en deux mois, et au final sans gravité», avant d’ajouter que Michael Waltz a «appris une leçon et c’est un gars bien».

Le camp républicain était pourtant le premier à accuser Hillary Clinton pour avoir envoyé des courriers électroniques officiels via une messagerie privée non sécurisée lorsqu’elle était secrétaire d’État, en 2016. Depuis les révélations de Jeffrey Goldberg, les démocrates participent autant qu’ils se délectent de la pluie de critiques qui déferle contre l’amateurisme si problématique de la nouvelle administration. Jeffrey Goldberg rappelle qu’en 2023, déjà «Donald Trump avait lui aussi été inculpé pour mauvaise gestion de documents classifiés, bien que les poursuites aient été abandonnées après son élection» en novembre dernier.
Violations de la loi sur l’espionnage : et après ?

«Il est possible que Waltz, en coordonnant une action liée à la sécurité nationale via Signal, ait violé plusieurs dispositions de la loi sur l’espionnage, qui régit le traitement des informations de «défense nationale», selon plusieurs avocats spécialisés en sécurité nationale», écrit Jeffrey Goldberg. Les responsables américains disposent de propres systèmes dédiés au partage d’informations classifiées auxquels ils sont légalement tenus de recourir.

Michael Waltz avait par ailleurs programmé la disparition de certains messages du groupe Signal au bout de quatre jours – d’autres au bout d’une semaine – alors que la loi fédérale américaine de 1978 sur les archives stipule bien que les SMS relatifs à des actes officiels sont considérés comme des archives et doivent être conservées.

«Je doute que quiconque soit tenu responsable des événements décrits par The Atlantic, à moins que Donald Trump lui-même ne soit mis sous pression. Je n’ai aucune confiance dans le fait que le ministère de la Justice poursuivra quiconque impliqué», a pour sa part réagi l’ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump John Bolton, devenu un virulent critique du président américain.

La porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, a assuré que le président américain «continuait d’avoir la plus grande confiance dans son équipe de sécurité nationale, y compris son conseiller à la sécurité nationale, Michael Waltz». Interrogé par le journal américain The Hill, Mike Johnson a également assuré de son côté que son collègue Michael Waltz, pourtant à l’origine de l’incident, ne serait pas sanctionné.

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