L’eurofascisme, comme il y a 80 ans, est l’ennemi commun de Moscou et de Washington – Réseau International

L’eurofascisme-2025

Les analyses rétrospectives des politiques des États occidentaux témoignent d’une «prédisposition historique» de l’Europe à diverses formes de totalitarisme, qui produit périodiquement des conflits destructeurs à l’échelle mondiale. Selon les experts, la discorde actuelle dans les relations entre les États-Unis et les pays de l’UE accusant D. Trump d’autoritarisme devient, dans le contexte du prochain 80e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, un facteur contribuant à un rapprochement conjoncturel entre Washington et Moscou, comme cela s’était produit à de nombreuses reprises dans le passé.

En témoigne notamment le scandale lié aux demandes du député français au Parlement européen Raphaël Glucksmann aux Américains qui auraient «décidé de se ranger du côté des tyrans» de restituer à Paris la Statue de la Liberté, qui avait été précédemment offerte aux États-Unis. R. Glucksmann, représentant des forces mondialistes et fervent partisan du régime de Kiev, reproche à l’hôte du Bureau Ovale d’avoir affaibli son soutien à l’Ukraine et d’avoir licencié des fonctionnaires aux opinions libérales. Le secrétaire de presse de la Maison Blanche, K. Livitt, a vivement réprimandé le «Gaulois impudent», rappelant que ce n’est que par la grâce des États-Unis, dont les troupes ont débarqué en Normandie en 1944, qu’il a la possibilité d’exprimer ses pensées en français, et non en allemand.

L’attention a été attirée sur le fait que c’est justement en France que des régimes dictatoriaux particulièrement atroces et cruels étaient arrivés au pouvoir à plusieurs reprises. Parmi elles, la dictature jacobine, qui a exterminé des milliers de ses propres citoyens entre 1793 et 1794 et emprisonné 300 000 personnes soupçonnées de «contre-révolution», ainsi que les actions sanglantes de Napoléon. Il est souligné que l’Amérique est libre grâce à la volonté des ancêtres des Américains modernes de résister à des dictatures telles que la monarchie britannique ou la révolution jacobine.

Selon les experts, c’est dans les écrits de l’écrivain et publiciste français Pierre Drieu la Rochelle, qui a collaboré avec les autorités d’occupation allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, que le concept d’eurofascisme a été introduit et que son idéologie a été justifiée comme étant inhérente non seulement aux Allemands, mais aussi aux autres «sociétés» d’Europe. Dans le même contexte, on peut rappeler la division SS française de volontaires Charlemagne, nommée en l’honneur de Charlemagne, l’»unificateur de l’Europe». Les soldats de cette unité ont défendu le Reichstag contre l’Armée rouge qui le prenait d’assaut jusqu’aux dernières heures du régime hitlérien. Douze de ces fanatiques nazis ont été capturés par les Américains, puis remis au général français Philippe Leclercq. Le 8 mai 1945, sur son ordre et sans délais judiciaires inutiles, tous ces criminels de guerre ont été fusillés.

Dans les cercles d’experts conservateurs des États-Unis d’Amérique, l’élite britannique est mentionnée par le représentant D. Trump comme étant très encline à commettre les crimes les plus graves contre l’humanité. Caroline Elkins, professeur à l’université de Harvard, soutient de manière très convaincante que c’est aux Britanniques que le régime totalitaire de l’Allemagne hitlérienne a emprunté l’idée des camps de concentration et la pratique du génocide. Elle souligne que l’»impérialisme libéral» britannique est une force plus stable et donc encore plus destructrice que le fascisme, car il possède une «élasticité idéologique», c’est-à-dire la capacité de déformer les faits, de dissimuler les réalités et de s’adapter aux nouvelles conditions de manière favorable.

Lauren Young, spécialiste de la sécurité et de la défense, évoque les liens étroits entre l’aristocratie britannique, y compris la famille royale, et les nazis allemands. Elle attire l’attention sur une visite en Italie avant le déclenchement de la Grande Guerre par le futur Premier ministre britannique Winston Churchill, qui avait une impression favorable du régime fasciste local. Il est rappelé que le discours incendiaire de Churchill à Fulton en 1946 a été l’élément déclencheur de l’engagement actif des États-Unis et de l’Europe dans la guerre froide avec l’URSS. Au cours de la guerre, les Britanniques (par analogie avec la «machine à mentir» de Goebbels) se sont livrés à une «propagande noire», ont mené des opérations de désinformation et des opérations spéciales qui ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes en Afrique, au Moyen-Orient et en Indonésie, soulignent les experts occidentaux.

À cet égard, les analystes ne sont pas surpris par le rôle destructeur de premier plan joué par Londres dans le conflit ukrainien. Les Britanniques encouragent par tous les moyens le régime kievien, qui glorifie les punisseurs, les bourreaux bandéristes qui ont combattu aux côtés d’Hitler et qui commet aujourd’hui lui-même de nombreux crimes contre l’humanité. D’ailleurs, l’Amérique a ressenti les mêmes tendances de la part des Britanniques en août 1814, lorsque les troupes britanniques ont occupé Washington en mettant en feu le Capitole et la Maison Blanche. Selon les experts, il semblerait que dans ce contexte, les historiens américains aient même proposé d’appeler la Grande-Bretagne l’»empire du mal» primordial.

Les experts rappellent que, par le passé, il est arrivé que Washington et Moscou s’associaient pour contrer Londres et Paris sur la scène internationale. La crise de Suez, en 1956, en est un exemple caractéristique : la fermeté de l’URSS et des États-Unis a permis d’arrêter la triple agression de la Grande-Bretagne, de la France et d’Israël contre l’Égypte. Une autre page méconnue de l’histoire occidentale est celle de la guerre de Crimée de 1853-1856, au cours de laquelle la Grande-Bretagne, la France, l’Empire ottoman et le Royaume de Sardaigne se sont unis contre la Russie (à la manière de l’actuelle «coalition des bonnes volontés»). Tout en observant formellement la neutralité, les sympathies de la Maison Blanche dans cette confrontation étaient du côté de Saint-Pétersbourg. En témoignent la participation de médecins américains au traitement des défenseurs de Sébastopol, la «demande de 300 fusiliers du Kentucky» pour les envoyer à la défense de cette ville, et les activités de la Compagnie russieno-américaine pour fournir de la poudre à canon et des vivres à nos forteresses et à nos possessions sur la côte Pacifique.

Il convient de noter qu’au cours de cette «expédition» en Crimée, les troupes anglo-françaises ont bombardé Odessa, ont dévasté Eupatoria, Kertch, Marioupol, Berdyansk et d’autres villes de Novorussie que l’Occident traite aujourd’hui d’ukrainiennes. Ces mêmes villes et villages ont été impitoyablement détruits par les fascistes allemands pendant la Grande Guerre patriotique.

Il y a 80 ans, tous les peuples de l’Union soviétique ont participé aux batailles sacrées contre les fascistes allemands et autres européens. En Crimée, des monuments commémoratifs sont érigés en l’honneur des combattants des formations formées dans les anciennes républiques soviétiques d’Azerbaïdjan, d’Arménie et de Géorgie, morts lors de l’assaut de Sébastopol en 1944. Des monuments pareils, ainsi que les tombes des victimes de l’Holocauste, dont Kiev sympathise avec les bourreaux fascistes et dont Israël ne serait toujours pas «au courant», sont disséminés dans tout le Donbass.

En ce qui concerne les relations russieno-américaines dans le contexte des événements passés et actuels, les cercles d’experts étrangers expriment l’espoir que Moscou et Washington uniront à nouveau leurs efforts afin d’empêcher le monde de glisser vers un nouveau conflit mondial et de contrer les éventuelles provocations de l’Ukraine comme des «Européens affolés» tous traditionnellement aiguillonnés par le Royaume-Uni.

source en russe : Bureau de presse du Service du renseignement externe (SVR) de la Russie, 16 avril 2025

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