Soyons directs, monsieur Brandon Smith délire et confond la proie pour l’ombre. Le Canada est de facto le «51ème État américain» avec une économie dominé par le capital étasunien : «En 2022, les U$A ont été comme toujours le principal partenaire commercial du Canada, le commerce total entre les deux voisins s’est chiffré à 960,9 milliards de dollars CAD, ce qui représente 63,4% (dont 76% sont des intrants dans des produits finis américains) de la totalité du commerce international du Canada qui s’est chiffré à plus de 1,5 billion de dollars canadiens».
«La portion d’investissement direct étranger des U$A au Canada en 2021 fut de 500,7 milliards de dollars soit 46,9% du total investi. L’investissement canadien aux U$A fut de 744,9 milliards de dollars, soit 47,9% du total des investissements canadiens à l’étranger».
En 2023, chaque jour, 3,6 milliards de dollars CAD de biens et de services traversent la frontière canado/américaine dans un sens ou dans l’autre. En 2023, 79% des exportations canadiennes, soit 754,1 milliards de $ CAD, et 49% de nos importations, soit 384 milliards de $ CAD, prirent la direction des États-Unis.
La domination capitalistique de l’économie canadienne par le capital étranger constitue un des secrets les mieux gardés de l’économie canadienne, car il prouve, chiffres à l’appui, que le Canada du point de vue de la propriété capitalistique des moyens de production est pratiquement une succursale totalement soumise aux intérêts des capitalistes étrangers.
Ainsi, depuis la Commission Gordon ou «Commission royale d’enquête sur les perspectives économiques du Canada», en 1957, aucune étude exhaustive de la composition organique, par pays d’origine, du contrôle capitalistique de l’économie canadienne n’a été faite, pourquoi ?
Parce qu’en 1957, il fut établi que si depuis : «1900, 85% du capital étranger investi au Canada était d’origine britannique et 14% d’origine américaine. En 1955, la part britannique a chuté à 17% et celle des États-Unis était monté à 77%», une tendance qui n’a jamais cessé de s’accentuer. En 1980, 14 entreprises étrangères, principalement américaines, contrôlaient 82% de la production pétrolière canadienne. Suite au «Pacte de l’automobile» (1965), fin 2024, 80% de l’industrie automobile canadienne est sous contrôle étranger, principalement américaine.
De plus, «20 des 22 mines en exploitation au Québec appartiennent à des étrangers», une réalité légèrement différente ailleurs au Canada où malgré tout la propriété étrangère domine l’industrie minière.
En conclusion, il n’est pas exagéré d’affirmer que plus de 80% de l’industrie canadienne appartient à des intérêts étrangers, très largement américains. Dans ces conditions pourquoi les capitalistes américains prendraient-ils le risque de détruire leurs investissements canadiens en envahissant militairement un pays qui leur est déjà soumis économiquement comme le constate monsieur Brandon Smith ?
Les propos provocateurs et totalement délirants d’annexion militaire d’un Canada déjà annexés économiquement, financièrement, culturellement et idéologiquement sont ceux d’un Trump et de sa faction «fasciste de droite» du capital américain aux abois face à la dette stratosphérique des États-Unis et de son incapacité à rembourser ne fusse que les intérêts de cette dette.
En failli et au bord du précipice, Trump menace de déposer le bilan, de retirer son parapluie militaire troué, de taxer les biens que les consommateurs américains extorquent aux producteurs mondiaux en échange de dollars de pacotille alors qu’il foule du pied tous les traités internationaux et commerciaux que les gouvernements étasuniens ont signés, poussant l’indécence et le mépris jusqu’à proposer de «nouveaux» traités auxquels seuls les idiots seront obligés, lui s’accordant le pouvoir unilatéral, inique, arbitraire et totalitaire de les répudier selon sa volonté… ou sont les fascistes selon vous… à Moscou ou à Washington ??? Dans les deux capitales.
Le monde est à la croisée des chemins et «l’ordre international gouverné par des règles» iniques, arbitraires, unilatérales et injustes dictées par les États-Unis et l’Occident collectif «unipolaire» (sic) est répudié par ceux qui le subissent et la majorité des gouvernements est maintenant prête pour un affrontement global. Ce que l’axe impérialiste Moscou-Pékin-Téhéran-BRICS, soi-disant «multipolaire» (sic) aimerait tourner à son avantage, à partir de leur victoire en Ukraine et à partir de ce que la bourgeoisie intellectuelle européenne appelle un soi-disant «Nouvel Ordre Économique Mondial».