La zone de police de Bruxelles Ouest a ouvert une enquête sur les risques liés à un projet de recrutement et de collecte de fonds pour la très controversée brigade ukrainienne Azov, accusée de nombreux crimes de guerre, de viols et de pillages.
L’événement est prévu le dimanche 28 juillet à 18h dans la salle La Planque à Ganshoren, l’une des dix-neuf communes de la région bruxelloise.
C’est une prétendue ONG du nom de Promote Ukraine qui organise la soirée, présentée comme «une interaction informelle en direct avec les combattants de la troisième brigade d’assaut», y compris ceux qui se trouvaient sur les lignes de front à Bakhmut, Avdiivka et Louhansk. L’ancienne milice privée Azov a été intégrée à la Troisième Brigade d’Assaut.
Le billet d’entrée coûte 20 euros. «Tout l’argent provenant de la vente des billets et des enchères lors de l’événement sera destiné aux besoins de la brigade», indiquent les organisateurs.
La langue principale de l’événement est l’ukrainien. «Mais le public européen est également encouragé à participer !», peut-on lire sur Facebook. Des soirées similaires ont été annoncées à Varsovie, Wroclaw, Berlin, Hambourg Rotterdam, Cologne, Prague et Vilnius durant cet été. La réunion prévue à Rotterdam le 27 juillet fait également l’objet d’une enquête, d’autant qu’elle est organisée par La Maison d’Ukraine qui est un organisme subventionné par les autorités néerlandaises.
Le bataillon Azov, des néo-nazis bénéficiant du soutien d’Israël
Il faut rappeler que le bataillon Azov n’a jamais caché entretenir le culte des ancêtres de la division SS Galicie et des mouvements nationalistes de l’Ouest, auxiliaires de la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui n’a pas empêché ce bataillon (et d’autres de la même idéologie) d’être financé par le sulfureux oligarque juif Kolomoïsky. Comme l’explique Thierry Marignac dans son livre «La guerre avant la guerre», Kolomoïsky, président de l’Union des juifs d’Ukraine, était le propriétaire de la plus grande banque du pays, «celle où les services secrets (SBU) avaient leur compte». Kolomoïsky attribuait au bataillon Azov «la modeste somme de deux millions de dollars par mois».
L’une des bases du recrutement du bataillon Azov était constituée par les hooligans, supporters du Dynamo, dont le propriétaire n’était autre que… Kolomoïsky. Le même Kolomoïsky qui utilisait des volontaires d’Azov comme mercenaires pour régler ses comptes avec d’autres oligarques. C’est encore Kolomoïsky qui «fut le créateur de Zelensky par le biais des studios de télévision dont il était propriétaire, puis l’artisan de la candidature de celui-ci et le bailleur de fonds de sa campagne électorale», explique Thierry Marignac. Tout allait bien pour Kolomoïsky – et donc pour le financement du bataillon Azov – jusqu’au 2 août 2023, lorsque l’oligarque (qui a trois nationalités : ukrainienne, israélienne et chypriote) s’est vu remettre par le SBU un «avis de suspicion» dans le cadre d’une affaire de fraude et blanchiment d’argent. Le mois suivant, tombé en disgrâce, il était placé en détention provisoire. En mai 2024, ce milliardaire était également accusé d’avoir commandité le meurtre d’un directeur de cabinet d’avocats.
Le bataillon Azov doit donc trouver d’autres financements. Il avait déjà envoyé des représentants en Israël, qui ont été reçus très officiellement, y compris par le Mossad.
C’est maintenant de façon plus discrète que les représentants du bataillon Azov font un petit tour d’Europe pour recruter des volontaires et collecter des fonds.
À Bruxelles, le bourgmestre de Ganshoren n’a pas encore décidé si la réunion serait ou non interdite.
Selon l’organisme américain Center for European Policy Analysis (CEPA), plus de 900 volontaires rejoignent la brigade chaque mois.