USAID gelé : panique institutionnelle et médiatique totale

Donald Trump et Elon Musk sont vraiment des gros vilains : en gelant aussi subitement la distribution des fonds d’USAID, ils vont – c’est certain – tuer des millions de gens. Et, ô surprise, ils mettent à la rue des douzaines d’ONG et de journalistes. Que c’est étonnant !

On s’en souvient, il y a quelques jours, on découvrait au travers des travaux menés actuellement par le Department Of Government Efficiency (DOGE) que l’USAID servait essentiellement à rediriger des sommes colossales du contribuable américain (on parle d’une centaine de milliards de dollars chaque année !) vers différentes organisations dont l’aspect «développement et aide internationale» semble à l’analyse de plus en plus accessoire.

Or, dans ces organisations pas si «non gouvernementales» que cela, on découvre que les fonds d’USAID – et, en parallèle, du Department of Defense, DoD – arrosaient (généreusement) la plupart des associations de presse, des organismes de formation de journalistes ou d’aide à la presse sur différentes zones chaudes. Associated Press, Reuters ont ainsi reçu de larges sommes du contribuable américain et pour des programmes dont la finalité ne fait aucun doute : Reuters a par exemple reçu directement de l’argent de la part du Pentagone pour des programmes de «tromperie sociale à grande échelle» («large scale social deception»). L’Agence France-Presse (AFP) n’est évidemment pas en reste

Un autre exemple, celui de l’ICFJ (International Center For Journalist) a été commenté sur les réseaux sociaux : de nombreuses donations de la part d’USAID ont ainsi largement abondé aux finances de ce qui aurait dû être une organisation non gouvernementale indépendante, et qui s’avère donc à y regarder de plus près être une organisation gouvernementale très dépendante de l’aide américaine.

Il va de soi qu’une fois ce fait connu, les tweets relatifs à USAID et l’ICFJ ont rapidement été effacés. On en retrouve d’intéressantes traces dans les caches de Google…

En France, cela se traduit par des fonds voyageant donc depuis l’Oncle Sam jusqu’à l’IJNet qui affiche son affiliation avec l’ICFJ. Les uns aident les autres qui aident les premiers en retour dans un délicieux ballet d’argent passant de poches en poches, rendant (à dessein) l’ensemble à peu près impossible à suivre.

De fil en aiguille, on comprend que l’ensemble de la caste médiatique occidentale est tenu, de près ou de loin, par cette cataracte de fonds américains qui se déversaient régulièrement, d’année en année et dont le bon versement était (commodément) conditionné à une certaine attitude et certaines opinions, progressivement de moins en moins compatibles avec la notion d’indépendance voire d’honnêteté.

Ce n’est pas une exagération : l’une des principales ONG ainsi arrosée par USAID et directement liée à des campagnes massives d’information et de coordination de journalistes dans le monde est Internews Network, dont vous n’avez probablement jamais entendu parler, mais qui a reçu jusqu’à présent près d’un demi-milliard de dollars (472 M$) et dont les services se sont étendus sur 4291 médias dans le monde, produisant en une année 4799 heures d’émissions touchant jusqu’à 778 millions de personnes. Internews Network a tout de même «formé» plus de 9000 journalistes (en 2023) dans une discrétion particulièrement remarquable.

On notera que cette organisation est enregistrée à une adresse en Californie dont les locaux sont montrés ci-dessous. Décidément, pour 500 millions, on n’a plus grand chose de nos jours.

De façon très intéressante, le gel brutal d’USAID et, par conséquence, l’arrêt des subventions aux officines médiatiques diverses et variées a immédiatement déclenché la panique dans toute la classe jacassante occidentale, et notamment européenne. À cette panique financière, il faut ajouter la panique existentielle qui s’empare des rédactions alors que leurs messages perdent rapidement de leur audience. Outre-Atlantique, les chaînes d’information jadis très regardées n’ont plus que des petites fractions de l’audience de podcasts alternatifs et très politiquement incorrects. En France, le lectorat des principaux organes de presse s’est effondré (Le Parisien se sépare de 29 journalistes par exemple), l’audience des principaux journaux et autres émissions d’information baisse continuellement.

Affolés, les médias du service public (France Téloches, Radio France etc.) lancent donc une «Alliance pour les faits» pour «lutter contre la désinformation» et enquêter sur les réseaux sociaux, espérant sans doute que ces recettes du passé permettront de revenir dans les grâces d’un public qu’ils continuent pourtant à insulter à chaque occasion.

Le contraste avec ce qui se passe aux États-Unis est frappant.

Ainsi, pendant que l’Europe construit une nouvelle mouture d’organes de censure plus ou moins «soft», et que ses institutions vont jusqu’à confirmer (ici par jurisprudence) qu’elle peut réclamer la suppression de certains contenus dans le monde entier y compris aux États-Unis, on observe que dans le même temps un nombre croissant d’entreprises privées ayant compris que le vent tournait se désolidarisent franchement des organes de censure (présentée comme «fact-checking») à la Newsguard.

Pas de doute : la fermeture de l’arrosoir USAID a provoqué une onde de choc dont les classes jacassantes ont énormément de mal à se remettre. Aux États-Unis, le «Blob» de l’État profond gesticule dans tous les sens pour essayer d’arrêter les opérations du président américain à peine arrivé ; en Europe, le réseau médiatique, véritable organe de propagande de cet État profond américain, est en plein désarroi et, comme un poulet sans tête, multiplie les initiatives ridicules pour tenter de perdurer alors qu’il n’a plus ni financement ni raison d’être.

Ses jours sont comptés et compte-tenu du niveau insupportable de propagande que déversent actuellement les journaux français, il était plus que temps.

Check Also

L’Occident d’aujourd’hui : Le commerce des guerres, le non-dialogue entre les peuples de et projets chaotique

«Oh, quelle toile emmêlée nous tissons de nos propres mains lorsque nous commençons à mentir» …