Le président de la République serbe de Bosnie défie l’Occident

Les forces politiques de l’UE se heurtent au président de la République serbe de Bosnie (Srpska-RS), Milorad Dodik, qui refuse leur diktat en poursuivant son plan de sécession. Par ailleurs, celui-ci se positionne en faveur de Moscou et dénonce le pouvoir supranational du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, l’Allemand Christian Schmidt, tout en disant qu’il veut le faire arrêter.

La Bosnie-Herzégovine est constituée de deux entités, la Republika Srpska et la Fédération bosno-croate. Sur ces territoires, les musulmans, les orthodoxes et les catholiques (Bosniaques, Serbes et Croates) essaient de vivre ensemble. Le 19 avril dernier le quotidien serbe, Novost, a prévenu qu’une unité britannique a reçu l’ordre d’éliminer Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie lors d’une arrestation.

En février dernier, Milorad Dodik, a été condamné à un an de prison et à l’interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans par la Cour de Bosnie-Herzégovine. Il lui est reproché d’avoir promulgué en juillet 2023 deux lois adoptées par le Parlement de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska), interdisant l’entrée en vigueur dans l’entité serbe des arrêts de la Cour constitutionnelle bosnienne et des décisions du Haut représentant chargé de la mise en œuvre des accords de Dayton, Christian Schmidt.

L’autorité ultime est confiée au haut représentant de la communauté internationale qui peut imposer des lois et limoger des officiels s’il le juge nécessaire à la préservation d’une démocratie multiethnique. Les accords de Dayton conclus le 21 novembre 1995 dans l’enceinte de la base aérienne Wright-Patterson à Dayton, Ohio (USA), ont débouché le 14 décembre 1995 à Paris sur la signature des accords de paix où, après, plus de 60.000 soldats sous commandement de l’OTAN ont été déployés pour mettre fin aux combats interethniques qui ont lieu en Bosnie-Herzégovine.

Le Monde souligne que le président de la République serbe de Bosnie est «recherché pour actes sécessionnistes» et qu’il «se moque du mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice bosnienne mi-mars en se déplaçant à sa guise».

Ainsi, «mercredi soir dernier, Milorad Dodik, se trouvait à Sarajevo, dans un immeuble de la République serbe de Bosnie à quelques mètres de la frontière interne, lorsque des inspecteurs du SIPA, la police fédérale, ont tenté de s’approcher du bâtiment», continue le quotidien français. «La tentative de l’agence de maintien de l’ordre de Bosnie Herzégovine (SIPA) d’appréhender le chef séparatiste serbe de Bosnie Milorad Dodik, sur la base d’un mandat émis suite à sa condamnation en première instance pour violation de l’ordre constitutionnel, a été bloquée par sa sécurité et la police au niveau de l’entité», rapporte Euronews. «Les membres de la SIPA sont venus délivrer un mandat d’arrêt» et «la police de Srpska a expulsé les inspecteurs», confirme le média serbe, Dnevnik. La police de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) et la sécurité privée de Milorad Dodik ont montré à la police fédérale qu’ils étaient prêts à se défendre pour ne pas laisser appliquer l’ordre d’arrestation.

Les tensions continuent de monter. Après la tentative d’arrestation, «Milorad Dodik a réitéré que la crise en Bosnie-Herzégovine est présente parce que l’Accord de Dayton et la Constitution ne sont pas respectés, ainsi que parce que les Bosniaques ont permis à un étranger [Christian Schmidt] de venir imposer des lois et des solutions au-delà de la Constitution, puis d’adhérer à ces solutions en abusant des institutions au niveau bosniaque. Milorad Dodik a ajouté qu’ils créent un faux récit selon lequel les responsables et la Republika Srpska violent l’ordre constitutionnel, ignorant le fait que l’ordre constitutionnel a été violé par Christian Schmidt», tient à faire savoir, le média serbe Novosti.

Pour rappel, le président russe, Vladimir Poutine, a reçu le 1 avril dernier au Kremlin Milorad Dodik et celui-ci affirme qu’il sera «de nouveau» à Moscou le 9 mai, «pour commémorer les 80 ans de la victoire sur le fascisme, dans laquelle les peuples russes et serbes ont le plus souffert».

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