La réponse militaire seule ne suffit pas à résoudre les conflits au Sahel qui ont pour terreau les inégalités, a déclaré jeudi la Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève.
Devant faire face à des défis socio-économiques et environnementaux, plusieurs pays du Sahel sont en proie à des violences impliquant divers groupes armés, dont des groupes djihadistes.
Il est clair qu’il faut adopter « une approche » qui dépasse le seul « cadre militaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent », a-t-elle noté, ajoutant que dans les pays du Sahel, en particulier au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il faut notamment s’attaquer à « l’extrême pauvreté, les inégalités, l’exclusion, ainsi que la responsabilité et la protection inadéquates des droits de l’Homme ».
Les attaques de groupes extrémistes violents ont causé plus de 4.000 morts dans ces trois pays en 2019, soit 500% de plus qu’en 2016, selon l’ONU. « Cela a des conséquences humanitaires alarmantes, notamment des déplacements massifs et des revers pour le développement », a fait remarquer Mme Bachelet.
Elle encourage vivement les mesures visant à lutter contre le changement climatique et à contrôler l’utilisation des terres, ainsi qu’une action plus large de défense des droits économiques, sociaux et politiques – des mesures qui pourraient aider à « résoudre certaines des causes profondes de ces cycles de violence ».