Le 25 avril 2022, le colonel Souleymane Dembélé, directeur de la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), a critiqué l’espionnage et la présence illégale de drones français dans l’espace aérien malien.
Il l’a déclaré lors d’une conférence de presse. Le gouvernement malien a également condamné l’espionnage de l’armée malienne : « l’un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi. »Selon le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, « plus de 50 cas de violation de l’espace aérien du pays et de surveillance des bases des FAMa par les forces armées françaises ont été recensés. » Par ailleurs, « le 21 avril 2022, une patrouille de mirage 2000 a survolé à plusieurs reprises, sans coordination préalable, le convoi des Fama en partance pour compléter le dispositif de l’emprise de Gossi. Cette manœuvre s’inscrivait dans une dynamique d’intimidation de nos forces », selon un communiqué du gouvernement.
A son tour, le 28 avril, le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’armée française, a déclaré : « Quand on nous accuse de violation de l’espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n’était pas dans la zone d’interdiction temporaire (ZIT). »
Il est à noter que le gouvernement du Mali a clairement exprimé sa position concernant la présence de l’aviation étrangère dans le pays, les déclarations de l’armée française sonnent comme des excuses et suggèrent que les Français jouent un jeu caché et ne vont pas respecter la souveraineté du Mali. Dans le même temps, le gouvernement malien accuse la France non seulement de vols illégaux au-dessus de son territoire, mais aussi des « falsifications de documents de vol » selon le communiqué du gouvernement.
Rappelons que dans la nuit du 21 avril, un groupe de soldats maliens a effectué des patrouilles aux alentours de Gossi. Les Fama ont découvert l’enterrement de corps. Après cette tragédie, de nombreux Maliens craignent qu’il en soit de même dans d’autres bases françaises à Ménaka et Gao et que les Français tentent de dissimuler leurs crimes.
De nombreux africains estiment que le maintien du conflit au Sahel est l’une des principales stratégies poursuivies par la France pour garder le contrôle et l’influence sur le continent, l’Afrique étant une source de ressources pour l’ancienne métropole. Comme le montrent les événements récents, la France considère toujours les pays africains comme ses colonies et n’est pas prête à respecter leur souveraineté