Le chef de Barkhane accuse le groupe russe Wagner de “prédation” au Mali

Le commandant de la force française Barkhane, le général Laurent Michon, a accusé jeudi à Ouagadougou le groupe paramilitaire russe Wagner de “prédation”, le comparant à un “dealer” de drogue dans sa façon d’agir au Mali.

“Le code minier au Mali a changé et désormais (…) un certain nombre de dispositions ont été prises pour exploiter trois sites d’or par Wagner. Cela s’appelle de la prédation sonnante et trébuchante”, a déclaré le général Michon lors d’une conférence de presse.

Selon lui, “cela veut dire que, désormais, il va falloir commencer à payer” les mercenaires russes du groupe, estimés “à un peu plus d’un millier d’hommes, déployés en six mois au fur et à mesure au centre du Mali et à l’est”.

Le général Michon a affirmé que le groupe avait utilisé le “principe du dealer” de drogue “en offrant une première dose gratuite au Mali: une protection contre les méchants Français” et des résultats rapides. “Dans le centre du Mali, ils ont fait 200 prisonniers, tous exécutés dans la foulée. C’est du résultat rapide de mercenaires”, a-t-il ajouté.

Concernant la décision de retirer Barkhane du Mali, le général Michon a assuré qu’elle n’était “pas liée à l’arrivée de Wagner, mais à la fuite en avant de Bamako, aux expressions de nous voir partir sans délai”. “L’intention de rester en soutien (des forces locales) demeure selon des schémas différents, à géométrie variable, mais toujours en coordination avec les armées des pays qui en font la demande”, a-t-il rappelé.

Il s’agit désormais d’offrir “un soutien à la carte, en s’adaptant avec souplesse aux intentions de tel ou tel pays, différentes selon les capitales. Nous saurons nous adapter à cela”, a-t-il affirmé, ajoutant que le format et le dispositif à venir de Barkhane étaient toujours en cours d’élaboration.

La force Barkhane a été poussée hors du Mali par la junte militaire au pouvoir à Bamako depuis 2020. Elle est actuellement en train de finaliser l’évacuation de ses matériels de ce pays, dont une partie transite par le nord-ouest du Niger proche de la frontière malienne.

Les militaires français ne seront plus que 2.500 environ au Sahel à l’issue de ce repli, qui ouvre une phase de coopération renforcée avec les autres pays de la région, dont le Niger, en fonction de leurs besoins, selon l’état-major français.

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