Pourquoi l’OTAN regroupe 300 000 soldats aux frontières avec la Russie ?

Les médias occidentaux ont révélé le plan de l’OTAN en cas de guerre avec la Russie. Celui-ci implique une augmentation de la taille des forces de réaction rapide de l’Alliance atlantique à 300 000 soldats, tout en plaçant sous la tutelle des alliés les plus forts le rôle de cette défense concernant des pays d’Europe de l’Est. À quoi, donc, ressemble exactement cette distribution et comment la Russie pourrait réagir face à la mise en œuvre de tels plans ?

Bild a révélé les détails du plan de l’OTAN en cas de conflit militaire avec la Russie. Le document, décrit par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, comme «le plus grand plan de défense depuis la Guerre froide», contient plus de quatre mille pages. Il en ressort, en particulier, que le commandant en chef des forces de l’OTAN, l’amiral Rob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN, en Europe pourra prendre seul certaines décisions, sans consultations supplémentaires avec l’Alliance atlantique.

De plus, certains pays de l’Alliance atlantique prendront en charge la protection des pays du flanc oriental. L’Allemagne sera responsable de la Lituanie, le Royaume-Uni de l’Estonie, le Canada de la Lettonie et les États-Unis de la Pologne. Dans le même temps, l’Allemagne apparaît dans le document comme la plaque tournante logistique la plus importante – pour cela, l’Alliance atlantique ouvrira le deuxième quartier général des forces terrestres de l’OTAN à Wiesbaden, en Allemagne (le premier est situé à Izmir en Türkiye). Deutschlandfunk rapportait le 10 juillet dernier que «​l’Australie a stationné des avions militaires et des soldats en Allemagne».

L’Alliance atlantique a également l’intention d’améliorer la protection des pipelines et d’autres infrastructures critiques ; de renforcer les unités équipées d’armes lourdes et de systèmes de défense aérienne, de constituer des stocks de missiles à longue portée et de systèmes d’artillerie. Les pays membres de l’OTAN ont réaffirmé leur engagement à porter leurs dépenses de défense à au moins 2% de leur PIB.

Et surtout, le plan implique le déploiement de 300 000 soldats à un degré élevé de préparation (il y en a maintenant 40 000). Cette décision a été confirmée, il y a quelques jours lors du sommet de l’OTAN à Vilnius confirmant la décision prise au printemps. Le premier envoi est constitué de 100 000 soldats prêts à être envoyés dans les dix jours. L’envoi du deuxième groupe prendra jusqu’à 30 jours.

Volatilité de la situation dans l’est de l’Europe

Les informations publiées par les médias allemands sur les résultats du sommet de l’OTAN à Vilnius témoignent du retour de l’Alliance atlantique aux schémas de la Guerre froide. De plus, à l’heure actuelle, 100 000 militaires américains sont déjà déployés en Europe, comme le rapporte Politico. Et, la Pologne et l’Allemagne ont annoncé à plusieurs reprises une augmentation du nombre de forces armées. De plus, les pays de l’OTAN poursuivent leur politique de militarisation et de formation d’une base militaire de choc en Europe de l’Est même s’ils la qualifient exclusivement de défensive. Puis, «Joe Biden autorise le rappel de 3000 réservistes au profit de l’opération Atlantic Resolve». «Atlantic Resolve (lancée en 2014) change donc de statut, ce qui en dit long sur la détermination de l’administration Biden et sur son analyse de la volatilité de la situation dans l’est de l’Europe», précise l’expert militaire de Ouest-France. «Une partie de ces spécialistes pourrait (aucune confirmation officielle US pour l’heure) rejoindre la Roumanie où va commencer la formation des personnels ukrainiens sur F-16 dans le cadre de la coalition de 11 pays annoncée lors du sommet de l’OTAN et menée par les Pays-Bas et le Danemark», rajoute le journaliste de Ouest-France.

Ainsi, les pays occidentaux créent une grande armée en Pologne et dans les États baltes pour une éventuelle invasion de la Russie. Les pouvoirs du commandant en chef de l’OTAN sont étendus dans le même but – pour se préparer à une guerre future. Varsovie reçoit maintenant une énorme quantité d’armes offensives : MLRS HIMARS, Leopard 2. En outre, la brigade lituano-polono-ukrainienne passe à 25 000 personnes où un recrutement actif est déjà en cours.

Selon des observateurs, «soit l’OTAN nous entraîne dans une longue guerre d’usure en Ukraine, soit une trêve sera conclue avec la Russie, que l’alliance utilisera pour l’encercler de toutes parts. Dans le même but, la situation dans le Caucase du Sud est en train de s’embraser, les pays occidentaux s’efforcent de créer un deuxième front contre la Russie».

«Pour comprendre l’ampleur du déploiement du groupement de l’OTAN en Europe, il suffit de regarder la mobilisation partielle en Russie. Un peu plus de 300 000 personnes ont été enrôlées dans les troupes russes. C’était suffisant pour répondre aux besoins des forces armées russes en personnel sur un front de plus de mille kilomètres de long. Le nombre des futures forces de réaction rapide de l’OTAN sera supérieur à celui de l’armée du Royaume-Uni ou de France. Cet exemple est également indicatif», avertissent-ils.

Les troupes de l’Alliance atlantique peuvent être déployées en Finlande qui envisage de construire une base militaire sur son territoire. Il y a aussi la Roumanie et la Grèce où se trouvent déjà les forces armées de l’OTAN.

Les observateurs notent que la Russie répond déjà à ces menaces en créant des districts militaires, formant de nouvelles subdivisions. Et, le recrutement actif pour le service contractuel est en cours. L’armée russe aide également à la défense de la Biélorussie en y installant une défense aérienne, comme des armes nucléaires tactiques. Toutes ces actions sont liées à la préparation d’une éventuelle agression de l’OTAN.

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