L’actuel gouvernement polonais joue gros en ayant décidé de fournir à Volodymyr Zelensky des armes, des munitions et des mercenaires car voilà qu’il est en train de lancer les bases d’un nouveau front dans le nord de l’Europe avec le corridor de Suwalki qui sépare le territoire russe de Kaliningrad et de son allié biélorusse. Varsovie, qui va bientôt rentrer en période électorale dès le mois d’octobre prochain, semble vouloir agir vite car sa population ne veut pas de ce conflit à cause de l’Ukraine.
La date des nouvelles élections polonaises fait pression
Les élections parlementaires polonaises de 2023 vont se tenir le 15 octobre 2023 afin d’élire les 460 députés de la IXe législature de la Diète et les 100 sénateurs de la Xe législature du Sénat, cela pour un mandat de quatre ans. Du fait de l’opposition croissante de la population polonaise au conflit en Ukraine, le pouvoir politique actuel à Varsovie est en train de renforcer un second front dans le nord de l’Europe au corridor de Suwalki. Pour rappel, c’est une frontière de 65 kilomètres en ligne droite entre les deux membres de l’OTAN, la Pologne et la Lituanie, qui sépare le territoire russe de Kaliningrad à la Biélorussie. «Le corridor de Suwalki est le seul espace terrestre qui relie les pays baltes aux pays européens de l’OTAN», avertit le média polonais Wiadomosci, qui stipule que c’est «l’un des points les plus chauds au monde» et que «le gouvernement polonais surveille la présence du groupe Wagner en Biélorussie».
Pour les médias polonais, «la présence des soldats de Wagner en Biélorussie ne vise pas seulement à former les soldats», mais à faire la jonction entre Kaliningrad et la Biélorussie via le corridor de Suwalki. Selon la télévision polonaise TVP, le président lituanien, Gitanas Nausėda, affirme que «le corridor de Suwalki entre la Lituanie et la Pologne pourrait être menacé».
Pour un autre média polonais, Kresy24, le moment de vérité approche pour l’OTAN car «le transfert du groupe Wagner sur le territoire de la Biélorussie, les déclarations et actions provocatrices du régime biélorusse indiquent que le Kremlin augmente le niveau de tension et fait à nouveau chanter l’Occident pour amener à tout prix Kiev à des pourparlers de paix». Pour le média polonais, cité en dernier, «ce sera le moment de vérité pour tout le bloc de l’OTAN. L’absence de réaction immédiate et décisive signifiera que ni l’article 5 de l’OTAN ni l’Alliance elle-même n’existent de facto». L’envie d’une certaine frange politique polonaise d’entraîner l’OTAN dans une escalade du conflit contre la Russie au corridor de Suwalki apparaît.
Le pouvoir actuel à Varsovie tente de provoquer un incident dans le nord de l’Europe ?
Une réelle course contre la montre est engagée par le pouvoir actuel à Varsovie car, comme l’ancien analyste de la CIA Larry Johnson l’affirme sur la chaîne YouTube Judging Freedom, la majorité des Polonais ne partagent pas l’engagement militaire de leur gouvernement dans le conflit en Ukraine et qu’en raison des élections prochaines en Pologne, ce même pouvoir polonais tente de provoquer un incident avec la Russie pour entraîner l’OTAN dans un conflit direct avec ce pays». En juillet dernier un sondage de CBOS a, d’ailleurs, indiqué que 73% des Polonais pensent que le conflit en Ukraine menace la sécurité de la Pologne.
Kresy24 suggère, afin de faire face à une menace, «de tuer un grand nombre de soldats de Wagner avec des roquettes directement dans leur camp [dans le village] où ils se trouvent en Biélorussie, ce qui dissuadera efficacement Moscou et Minsk de l’escalade».
Renforcement des forces polonaises
Kresy24 précise que, citant le vice-ministre de l’Intérieur de la République de Pologne, Maciej Wąsik, «2000 soldats polonais sont déjà stationnés près de la frontière avec la Biélorussie» et qu’elle «enverra 2000 soldats supplémentaires pour renforcer sa frontière orientale avec la Biélorussie voisine».
La paranoïa polonaise un danger pour l’OTAN
Zone Militaire a fait savoir que «la Biélorussie a lancé un exercice militaire près du corridor stratégique de Suwalki» et rajoute que «tant qu’à Varsovie ou à Vilnius, on redoute des opérations dites hybrides, c’est à dire conduites sous le seuil de déclenchement d’un conflit avec l’intention de déstabiliser les pays visés». Zone Militaire rapporte la paranoïa du gouvernement actuel polonais citant Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais : «Il est très probable qu’ils [les combattants de Wagner] se déguiseront en garde-frontières biélorusses et aideront les migrants illégaux à pénétrer sur le territoire polonais afin de déstabiliser la Pologne» ; «Ils essaieront très probablement d’entrer en Pologne en se faisant passer pour des migrants illégaux, ce qui constitue une menace supplémentaire». L’actuel pouvoir politique polonais, qui dirige ce membre de l’OTAN, risque d’entraîner la France et les autres membres de l’OTAN dans la spirale d’un engagement direct contre la Russie pour le corridor de Suwalki et pour sa volonté d’occuper la partie ouest de l’Ukraine.
Le média polonais Wiadomosci tente de tourner au ridicule les affirmations récentes du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, quand celui vient d’affirmer que «Varsovie se prépare à occuper l’ouest de l’Ukraine», évoquant «une guerre de l’information de la part de la Russie». En raison de l’engagement militaire de la Pologne en Ukraine depuis le début du conflit et de la consolidation militaire du corridor de Suwalki, le pouvoir actuel de Varsovie – la Pologne étant membre de l’OTAN – menace de faire entrer les autres membres de l’Alliance politique et militaire dans un conflit directe avec la Russie.