À quoi s’attend-on du Hezbollah dans la guerre de Gaza ?

Le Hezbollah a toujours été un acteur important du conflit en général au Moyen-Orient, en particulier dans ses confrontations avec Israël. Sa position sur le conflit israélo-palestinien est bien connue, car il s’est toujours dit solidaire à la cause palestinienne. Cependant, prédire des actions ou des décisions précises du Hezbollah relève de la spéculation. Le Hezbollah pourrait ouvrir un front au nord d’Israël à partir du Liban, ce qui constituerait une escalade significative. Une telle décision repose sur une dynamique régionale plus large, notamment des relations du Hezbollah avec l’Iran et la Syrie, ainsi que sur des considérations internes au Liban. Comme ce pays a son lot de difficultés politiques et économiques complexes, toute décision du Hezbollah d’intensifier son engagement dans un conflit extérieur devrait prendre en compte les répercussions possibles sur le plan intérieur, en commençant par la société qui le soutient.
L’engagement du Hezbollah dans la guerre de Gaza

Depuis le 8 octobre, la frontière israélo-libanaise est devenue le point chaud des affrontements militaires entre le Hezbollah et l’armée d’occupation israélienne. La zone, qui s’étend sur 100 à 120 km de Naqoura, sur la côte méditerranéenne, aux fermes contestées de Chebaa et au plateau du Golan occupé, a été le théâtre d’escarmouches intenses.

Les opérations du Hezbollah ont visé 42 installations militaires israéliennes, dont des casernes, des stations radar et des postes d’espionnage électronique. Le groupe affirme avoir frappé ces positions à 150 reprises avec des missiles guidés par laser. De son côté, Israël a rapporté des pertes, 120 soldats ayant été tués ou blessés au cours des affrontements.

L’intensité du conflit a incité Israël à déployer trois de ses divisions militaires et ses unités d’élite de ses forces spéciales à la frontière. Ces unités sont spécialement chargées de contrer l’unité d’élite al-Redouane du Hezbollah, connue pour ses prouesses en matière de guérilla. La présence d’al-Redouane préoccupe énormément Israël, à un point tel qu’il a évacué des dizaines de milliers de personnes des colonies situées le long de la frontière. Cette évacuation signifie dans les faits que de larges pans de zones autrefois peuplées sont désormais sous occupation militaire.

La position du Hezbollah et ses manœuvres de guerre ont forcé Israël à scinder ses opérations militaires. Le front nord étant désormais actif, Israël doit rester vigilant en cas d’éventuelles percées des forces spéciales du Hezbollah. Le groupe a reconnu avoir perdu 50 de ses combattants dans ces affrontements. Cette escalade marque un changement important dans la dynamique de la région, les deux parties démontrant maintenant leurs capacités militaires et leur détermination.

Les tensions actuelles le long de la frontière israélo-libanaise ont atteint des niveaux sans précédent. Plus de 60 000 colons israéliens ont été évacués des zones adjacentes au mur, ce qui souligne la gravité de la menace perçue. L’évacuation n’est pas unilatérale. Du côté libanais, le Hezbollah a également déplacé des milliers de ses résidents vers des lieux plus sûrs. Cette évacuation mutuelle indique que l’on s’attend à un conflit de grande ampleur, et les deux parties semblent prendre toutes les précautions nécessaires pour minimiser les pertes civiles.

Il est intéressant de noter que, malgré les hostilités, il semble y avoir une règle d’engagement tacite. Jusqu’à présent, les deux parties ont principalement ciblé les installations militaires, évitant ainsi de faire de nombreuses victimes civiles. Cette retenue, en particulier de la part d’un acteur non étatique comme le Hezbollah, est remarquable. Elle témoigne d’une maturité et d’une réflexion stratégique visant à éviter les répercussions internationales associées aux pertes civiles.

L’utilisation par le Hezbollah de missiles guidés de précision, même contre des cibles apparemment insignifiantes comme de l’équipement de communication, envoie un message clair. Il ne s’agit pas seulement de détruire la cible, mais aussi de démontrer ses capacités. L’utilisation d’armes aussi perfectionnées contre des cibles plus petites implique un bon entraînement et un stock important de ces missiles, ce qui laisse supposer une volonté de s’engager dans un conflit prolongé. Cette «démonstration de force» a un effet dissuasif, en signalant à Israël ce qu’une invasion ou une attaque de grande envergure pourrait lui coûter.

Ce qui précède est un exemple classique du rapport de force délicat qui prévaut dans la guerre moderne. Même des acteurs non étatiques peuvent, avec les ressources et la stratégie adéquates, imposer un état de dissuasion à des forces militaires établies. Les jours à venir détermineront comment cet équilibre s’exercera, et si les tensions actuelles vont dégénérer en un conflit plus large.

L’implication du Hezbollah dans le conflit actuel est stratégique et mesurée. Le groupe a fixé des limites claires à son implication, qu’Israël semble respecter, probablement pour éviter l’ouverture d’un deuxième front dans le nord alors qu’il est déjà engagé à Gaza. La dynamique du conflit à Gaza, où le Hamas et le Djihad islamique maintiennent leur puissance de feu et leur promptitude, ne nécessite pas l’intervention du Hezbollah sur le front nord pour le moment.

L’ambiguïté des objectifs d’Israël dans son invasion terrestre complique davantage la situation. Si les objectifs initiaux d’Israël n’ont pas été explicitement énoncés, ils peuvent évoluer en fonction des réalités sur le terrain, surtout si les forces d’occupation israéliennes subissent des pertes importantes.

La décision d’Israël de ne pas dévoiler ses objectifs ultimes lors de l’invasion terrestre de Gaza est une décision stratégique qui lui donne de la souplesse dans ses opérations militaires et qui maintient ses adversaires dans l’incertitude. En ne révélant pas s’il a l’intention d’occuper toute la bande de Gaza, Israël maintient un élément d’imprévisibilité, ce qui peut constituer un avantage tactique dans la guerre.

Les spéculations entourant l’administration de la bande de Gaza après l’occupation suggèrent qu’Israël envisage des implications et des scénarios à long terme. Cependant, une occupation complète de Gaza constituerait une escalade significative avec de profondes implications politiques, humanitaires et sécuritaires. En plus d’intensifier le conflit à Gaza, pareille mesure pourrait également élargir l’ampleur de la guerre en attirant d’autres acteurs régionaux.

En maintenant l’ambiguïté par rapport à ses objectifs, Israël poursuit une stratégie d’imprévisibilité. Cette approche peut servir plusieurs objectifs :

Avantage tactique : En ne dévoilant pas ses intentions, Israël peut déstabiliser le Hamas et d’autres groupes, et ainsi les empêcher de se préparer et de réagir efficacement.

Flexibilité stratégique : En ne s’engageant pas sur un dénouement précis, Israël peut modifier ses opérations en fonction de la situation changeante sur le terrain, que ce soit en raison de la pression internationale, de l’évolution militaire ou d’autres facteurs.

Impact psychologique : L’incertitude peut avoir un effet psychologique sur les dirigeants et la population de Gaza, en créant de la confusion et en semant éventuellement la discorde entre la population et la Résistance palestinienne.

Dissuasion : L’imprévisibilité peut avoir un effet dissuasif sur d’autres acteurs régionaux, tels que le Hezbollah, en les dissuadant d’ouvrir un nouveau front sans connaître explicitement les intentions d’Israël à Gaza.

Mais cette stratégie comporte des risques. L’absence d’objectif clair peut faire dériver la mission, en étendant l’opération militaire au-delà de son périmètre initial. Elle peut également être sujette à la critique internationale si le processus est perçu comme étant sans but ou trop agressif sans justification claire.

Le Hezbollah, en particulier, suivra la situation de près. Une occupation complète de Gaza pourrait être perçue comme une menace directe incitant le Hezbollah à ouvrir un second front depuis le nord. Cela mettrait à rude épreuve les capacités militaires d’Israël et pourrait déboucher sur un conflit régional beaucoup plus large et complexe.
Le discours de Sayyed Nasrallah et la position du Hezbollah

L’appel du secrétaire général du Hezbollah à un grand rassemblement vendredi dans plusieurs régions du Liban est révélateur. L’organisation d’un événement d’une telle ampleur, en particulier dans le contexte actuel d’instabilité, suggère un certain degré de confiance de la part du Hezbollah. Il croit qu’Israël a été suffisamment dissuadé et qu’il ne prendrait pas le risque de cibler un tel rassemblement. L’appel à un rassemblement public indique que le Hezbollah n’est pas encore en guerre totale avec Israël, que le conflit se limite jusqu’à présent à un échange de tirs aux frontières.

Sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a l’habitude de prononcer des discours à la fois stratégiques et symboliques qui traitent souvent des événements régionaux, notamment en ce qui concerne Israël et la cause palestinienne. Voici un aperçu de ce que Nasrallah pourrait aborder dans son prochain discours :

Les réalisations de la résistance palestinienne : Sayyed Nasrallah fera probablement l’éloge de la résistance palestinienne et de ses accomplissements contre Israël, en soulignant les résultats surprenants obtenus malgré la grande disparité des capacités militaires.

La fragilité d’Israël : En évoquant les succès rapides de la Résistance palestinienne contre la «division de Gaza», Nasrallah pourrait chercher à montrer que l’armée israélienne est loin d’être aussi invincible qu’elle le paraît, même avec sa machine de guerre perfectionnée, comme l’a prouvé la défaite de la «division de Gaza» en quelques heures seulement le 7 octobre. De plus, la Résistance palestinienne a attaqué à deux reprises le point de passage d’Erez derrière les lignes ennemies dans le cadre d’opérations spéciales, pendant que les unités mécaniques d’Israël effectuaient des manœuvres et bombardait la population civile.

L’insécurité des colons : Sayyed Nasrallah pourrait faire référence à l’insécurité des immigrants, qui ont perdu confiance dans leur armée, ainsi qu’à l’incapacité du gouvernement à leur fournir la sécurité nécessaire pour rester en Israël à la suite de l’acte héroïque de la Résistance palestinienne.

Le soutien des USA et de l’UE à Israël : Nasrallah pourrait critiquer le soutien indéfectible qu’Israël reçoit de la part des dirigeants des États-Unis et de l’Union européenne, en le présentant comme un contraste frappant avec le sort des Palestiniens.

Le sort des civils palestiniens : Nasrallah mettra probablement l’accent sur la crise humanitaire à Gaza, en soulignant le nombre élevé de victimes civiles, en particulier parmi les enfants et les femmes. Il pourrait affirmer que la stratégie d’Israël consiste à éviter la confrontation avec le Hamas et à recourir au bombardement de zones résidentielles.

La déclaration du ministre israélien de la Défense : Une référence à la déclaration du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, selon laquelle «Israël n’a pas d’appétit pour la guerre», pourrait être utilisée pour souligner la réticence d’Israël à s’engager dans un conflit plus large.

La crainte d’un second front : Le déploiement de porte-avions américains au Moyen-Orient et l’afflux de membres des forces spéciales américaines en Israël pourraient être présentés comme des preuves de la crainte d’Israël d’ouvrir un second front, en particulier contre une force redoutable comme le Hezbollah. Le Hezbollah a attiré trois divisions israéliennes à ses frontières, en forçant Israël à diviser son armée par crainte d’avoir à gérer deux fronts (Gaza et le Liban).

Les messages diplomatiques : Nasrallah pourrait parler des canaux diplomatiques utilisés par les États-Unis pour communiquer avec l’Iran et le Liban par le biais d’intermédiaires, par exemple la rencontre du ministre français des Affaires étrangères avec le premier ministre libanais, afin de souligner les efforts internationaux visant à empêcher le Hezbollah d’ouvrir un nouveau front. Les États-Unis ont envoyé plusieurs messages à l’Iran pour lui exprimer leur manque d’appétit pour la guerre, en exhortant l’Iran à ne pas intervenir contre Israël.

Les affrontements frontaliers : En énumérant les attaques du Hezbollah contre des cibles israéliennes le long de la frontière libanaise, Nasrallah pourrait chercher à démontrer les capacités du Hezbollah et la dissuasion qu’il a établie à l’égard d’Israël.

La lutte en territoire ennemi : Cela marquerait un changement stratégique de la part du Hezbollah, qui consisterait à porter le combat sur le territoire israélien, par opposition à l’approche historique d’Israël qui a toujours consisté à combattre en sol étranger.

La table des négociations : Nasrallah pourrait mettre l’accent sur le caractère inévitable des négociations, en soulignant qu’Israël devra finir par négocier la libération des captifs en échange des prisonniers palestiniens.

La position des États arabes à l’égard du conflit : Sayyed Nasrallah pourrait exprimer sa déception et ses critiques à l’égard des États arabes pour leur apparente inaction et leur incapacité à exercer une pression suffisante sur Israël pour qu’il mette fin à ses opérations militaires à Gaza. Il pourrait opposer les mesures audacieuses prises par des pays comme la Bolivie, qui a rompu ses relations diplomatiques et expulsé l’ambassadeur d’Israël, à la position plus passive, voire collaborative, de pays comme les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc. Nasrallah pourrait souligner que ces nations arabes, étant donné leurs liens historiques et culturels avec la Palestine, ont la responsabilité morale et régionale de se solidariser avec la cause palestinienne. Le fait qu’elles ne le fassent pas ou qu’elles normalisent ouvertement leurs relations avec Israël pourrait être présenté comme une trahison du peuple palestinien et de l’identité arabe au sens large. Ce point pourrait servir à souligner l’évolution de la géopolitique de la région et l’abandon perçu de la cause palestinienne par certains alliés traditionnels.

Le risque d’escalade du conflit : Une mise en garde Israël contre les conséquences possibles de nouvelles incursions à Gaza pourrait être faite, en suggérant qu’elles pourraient attirer le Hezbollah dans le conflit. Le rôle des alliés régionaux de la Syrie, de l’Irak et du Yémen dans la défense de la Palestine en cas d’escalade du conflit pourrait également être abordé.
Le Hezbollah, Israël et les implications mondiales

Dans l’écheveau complexe de la géopolitique du Moyen-Orient, l’éventualité d’une confrontation entre Israël et le Hezbollah est un scénario lourd de dangers, non seulement pour les acteurs immédiats, mais aussi pour les superpuissances mondiales.

Israël, dont l’armée est technologiquement avancée, aurait sans aucun doute besoin d’un stock important de munitions et de l’engagement total de ses forces armées pour affronter le Hezbollah, un groupe connu pour ses choix stratégiques et son arsenal redoutable. Pareil affrontement se solderait probablement par des pertes élevées des deux côtés, étant donné la capacité du Hezbollah à lancer des attaques à la roquette de précision loin sur le territoire israélien. Le front intérieur israélien, souvent considéré comme le talon d’Achille de la nation, pourrait subir des destructions sans précédent, mettant à l’épreuve la résistance de la population civile et des infrastructures.

Mais les conséquences d’un tel conflit se répercuteraient bien au-delà des frontières d’Israël et du Liban. Les installations et les actifs militaires américains dans la région seraient probablement pris pour cibles, ce qui ferait ressortir la vulnérabilité des forces américaines stationnées dans ce qui est sans doute la région la plus instable du monde. De telles attaques mineraient non seulement la perception des États-Unis en tant que puissance mondiale dominante, mais risqueraient aussi de les entraîner plus profondément dans un conflit qu’ils voudraient bien hésiter à intensifier.

Ce scénario attirerait inévitablement l’attention d’autres acteurs mondiaux, notamment de la Russie. Compte tenu de ses intérêts au Moyen-Orient, notamment en Syrie, la Russie s’inquiéterait d’une déstabilisation à grande échelle. Aux Nations unies, Moscou utiliserait probablement sa tribune pour avertir Washington qu’elle ne restera pas les bras croisés à regarder le Moyen-Orient sombrer dans le chaos. Pareil avertissement soulignerait les enjeux géopolitiques plus larges en cause et donnerait à penser que le conflit pourrait dégénérer en une confrontation internationale de plus grande ampleur. La Russie et la Chine ont déjà envoyé les renforts militaires nécessaires en Asie occidentale à la suite de la présence militaire excessive des États-Unis en Méditerranée.

Pour le Hezbollah, s’engager à fond dans une telle bataille peut sembler avantageux, surtout s’il pense pouvoir infliger des dommages importants à Israël et attirer l’attention de la communauté internationale sur la cause palestinienne à un moment où Israël est fragile.

Toutefois, les dirigeants du groupe, en particulier Sayyed Hassan Nasrallah, semblent faire preuve de prudence. La dernière incursion israélienne à Gaza, qui a commencé il y a seulement une semaine, a ajouté une couche supplémentaire de complexité à la dynamique régionale. Nasrallah, que l’on reconnaît pour sa clairvoyance stratégique, est peut-être en train d’évaluer les avantages immédiats d’une participation à la mêlée par rapport aux implications à long terme pour le Hezbollah et l’Axe de la Résistance au sens large.

Dans ce jeu d’échecs géopolitique aux enjeux considérables, chaque mouvement a des conséquences et les décisions prises par les principaux acteurs dans les jours et les semaines à venir pourraient façonner la trajectoire du Moyen-Orient pour les prochaines années.
Le calcul stratégique du Hezbollah : l‘histoire de deux taureaux et ses implications pour le Moyen-Orient

Dans le ballet complexe qu’est la géopolitique du Moyen-Orient, les allégories nous aident souvent à mieux comprendre les motivations et les stratégies des principaux acteurs. La fable du taureau blanc, du taureau noir et du lion trouve un écho profond chez les dirigeants du Hezbollah.

Dans cette fable, un lion affamé attaque deux taureaux, l’un blanc et l’autre noir. Reconnaissant leur force en commun, les taureaux commencent par s’unir et réussissent à repousser les assauts du lion. Mais le lion, rusé et stratège, fait une proposition au taureau blanc : s’il laisse le lion dévorer le taureau noir, le taureau blanc sera épargné. Celui-ci, voyant là une occasion de s’ensauver, accepte. Mais une fois le taureau noir dévoré, le lion, toujours poussé par la faim, rompt sa promesse et se retourne contre le taureau blanc, scellant ainsi son destin. En fait, dès que le taureau noir a commencé à être dévoré, le destin du taureau blanc était scellé.

Pour le Hezbollah, cette allégorie est un rappel brutal des dangers et des conséquences potentielles de sacrifier un partenaire. La chute de Gaza, de son point de vue, s’apparenterait au taureau noir dévoré. Supposons que la résistance de Gaza soit affaiblie ou neutralisée. Ce ne serait alors qu’une question de temps avant que les forces cherchant la soumission ne tournent leur attention vers le Hezbollah, le taureau blanc dans ce cas-ci.

Les dirigeants du Hezbollah croient que la perte des capacités de résistance de Gaza enhardirait Israël et pourrait conduire à une coalition financière et militaire plus large, soutenue par les États-Unis, qui viserait à neutraliser le pouvoir du Hezbollah dans la région. Une telle coalition chercherait à démanteler le redoutable arsenal du groupe et à réduire son influence, non seulement au Liban, mais dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Dans ce contexte, le sort de Gaza n’est pas seulement une question de solidarité pour le Hezbollah, mais un impératif stratégique. Le groupe reconnaît que la force de l’Axe de la Résistance réside dans son unité. Tout affaiblissement d’une composante, que ce soit à Gaza, au Liban ou ailleurs, a des répercussions sur l’ensemble.

À mesure que la situation à Gaza évolue, les décisions du Hezbollah seront influencées non seulement par des considérations tactiques immédiates, mais aussi par une donne stratégique plus large. L’histoire des deux taureaux est une mise en garde : dans le jeu de la géopolitique régionale aux enjeux élevés, les gains à court terme peuvent entraîner des vulnérabilités à long terme.

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