Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société

NdT – Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis “psychopathe” et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon professionnel)

Imaginez – si vous le pouvez – que vous n’avez aucune conscience, aucun sentiment de culpabilité ou de remords et ce quels que soient vos actes, que vous n’êtes jamais freiné par la préoccupation du bien-être d’un étranger, d’un ami ou même d’un membre de la famille. Imaginez que vous n’avez jamais éprouvé de honte, pas une seule fois dans toute votre vie, pour un acte, aussi égoïste, paresseux, nuisible, ou immoral qu’il ait été. Et faites semblant que la notion de responsabilité vous est inconnue, sinon comme un fardeau que d’autres semblent porter sans se poser de questions, comme des imbéciles crédules.

A présent, ajoutez à cet étrange délire une capacité à dissimuler sous un maquillage psychologique le fait que vous êtes radicalement différent des autres. Puisque tout le monde suppose que la conscience est universelle chez les êtres humains, vous n’aurez pratiquement aucun effort à faire pour cacher votre absence de conscience. Vous n’êtes pas limité par un sentiment de culpabilité ou de honte, et vous n’êtes jamais remis en question pour votre sang-froid. L’eau glacée qui coule dans vos veines est si bizarre, si étrangère à leur propre expérience qu’ils n’arrivent que rarement à deviner qui vous êtes.

En d’autres termes, vous n’êtes freiné par aucune contrainte morale, et votre liberté sans bornes de faire exactement ce qui vous avez envie de faire, sans crises de conscience, est invisible aux yeux du reste du monde. Une situation idéale.Vous pouvez faire tout et n’importe quoi mais cette étrange capacité qui vous donne un avantage sur la majorité des gens, limités qu’ils sont par leurs consciences, restera malgré tout votre petit secret.

Si personne n’est là pour vous arrêter, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Si vous êtes né au bon moment, et si vous avez hérité d’un petit pécule, et si vous avez un talent particulier pour attiser la haine et les sentiments de frustration chez les gens, vous pouvez vous arranger pour tuer un grand nombre de personnes sans méfiance. Avec suffisamment d’argent, vous pouvez accomplir la même chose à distance, et vous pouvez vous asseoir tranquillement à l’abri et observer de loin le bon déroulement des opérations, avec une certaine satisfaction….

Comment serait votre vie ? Comment profiteriez-vous de cet avantage, un avantage énorme et secret, sur tous ceux qui sont freinés par leur conscience ?

La réponse dépendra en grande partie de la nature de vos désirs, parce que les gens ne sont pas tous les mêmes. Même ceux qui sont profondément sans scrupules ne sont pas tous les mêmes. Certaines personnes – consciemment ou pas – préfèrent la facilité de l’inertie, tandis que d’autres sont remplis de rêves et d’ambitions sauvages. Certains êtres humains sont brillants et talentueux, certains sont obtus mais la plupart, consciemment ou non, sont quelque part entre les deux. Il y a des violents et des non violents, il y a ceux qui sont motivés par la soif de sang et ceux qui n’ont pas de tels appétits ….

Fou et effrayant – et réel, pour environ 4 pour cent de la population… Le taux de population atteinte d’anorexie est estimé à 3,43 %, chiffre réputé proche d’une épidémie. Et pourtant ce chiffre n’est que très légèrement inférieur à celui de la population dotée d’une personnalité antisociale. Les troubles importants classés dans la catégorie schizophrénie se produisent chez seulement 1 pour cent de [la population] environ – à peine le quart du taux de personnalités antisociales – et les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies disent que le taux de cancer du côlon aux Etats-Unis, considéré comme « alarmant », est d’environ 40 pour 100.000 – cent fois moins que les antisociaux.

La taux élevé de psychopathes dans la société humaine a un effet profond sur le reste de la société qui, elle aussi, est condamnée à vivre sur cette planète, y compris ceux d’entre nous qui n’ont jamais été cliniquement traumatisés. Les individus qui composent ces 4% nuisent à nos relations, nos comptes en banque, nos oeuvres, notre fierté, et à tout notre bien-être sur cette terre.

Pourtant, étonnamment, beaucoup de gens ne connaissent rien de ce trouble, ou bien pensent uniquement à la forme violente de psychopathie – les assassins, les tueurs en série, les meurtriers en masse – des gens qui ont manifestement commis de multiples crimes et qui pourraient finir en prison ou même condamnés à mort.

Nous sommes rarement conscients et n’avons généralement pas l’habitude d’identifier le grand nombre de psychopathes non-violents présents parmi nous, des gens qui sont rarement ouvertement des délinquants et contre lesquels notre système juridique offre peu de protections.

La plupart des gens sont incapables d’imaginer le lien entre la conception d’un génocide ethnique et, par exemple, le fait de mentir sans vergogne à son patron au sujet d’un collègue de travail. Mais non seulement ce lien psychologique existe, il est même effrayant. Simple et profond, ce lien est l’absence d’un mécanisme interne qui nous freine, sur le plan émotionnel, lorsque nous faisons un choix que nous considérons comme immoral, contraire à l’éthique, négligent, ou égoïste.

La plupart des gens se sentent légèrement coupables s’ils mangent le dernier morceau de gâteau dans la cuisine, sans parler de ce qu’ils ressentiraient s’ils se mettaient en tête de blesser intentionnellement quelqu’un de sang froid. Ceux qui n’ont aucune conscience constituent un groupe à part entière, qu’ils soient tyrans, assassins ou simples snipers sociaux sans scrupules.

Cette présence ou absence de conscience constitue une division profonde entre êtres humains, sans doute plus importante que l’intelligence, la race, ou même le sexe.

Ce qui différencie un psychopathe qui vit du travail des autres de celui qui de temps en temps vole dans un magasin, ou d’un escroc de haut-vol contemporain – ce qui distingue en somme un voyou ordinaire d’un psychopathe meurtrier – n’est rien de plus que le statut social, l’énergie, l’intellect, la soif de sang, ou simplement les possibilités offertes. Ce qui distingue ces gens-là de tous les autres est un trou béant dans leur psychisme, là où il devrait y avoir toutes les fonctions d’humanisation les plus évoluées.

La psychopathie peut être caractérisée comme une tendance à la fois à la domination et à la froideur… Les psychopathes sont enclins à la colère et à l’irritation et sont prêts à exploiter les autres. Ils sont arrogants, manipulateurs, cyniques, exhibitionnistes, à la recherche de sensations, machiavéliques, vindicatifs et intéressés uniquement par leurs propres gains … ils exigent de l’amour et la reconnaissance sociale et se considèrent comme très dignes et importants, mais n’offrent ni amour ni reconnaissance en retour, car ils considèrent les autres comme indignes et insignifiants. Ce comportement est clairement conforme à l’essence de la psychopathie telle qu’elle est communément décrite.

Les psychopathes, comme tout le monde, naissent avec des goûts, des répulsions et des désirs différents, ce qui explique pourquoi certains d’entre eux sont des médecins ou des présidents et d’autres des voleurs ou des violeurs.

Martha Stout, The Sociopath Next Door (“Le psychopathe près de chez vous” ou “votre voisin le psychopathe” – NdT)

Il n’y a pas si longtemps, au Japon, la parole d’un homme dans le monde des affaires ou de gouvernement avait valeur d’engagement envers la société. S’il était pris en flagrant délit de mensonge, ou s’il « perdait la face », il pouvait perdre la vie, et souvent de sa propre main (hara-kiri). Même dans ce pays-ci (Etats-Unis – NdT), il n’y a pas si longtemps, la parole d’un homme ou une poignée de mains virile signifiait quelque chose. Certes, il y a toujours eu des voyous et des escrocs, mais avant on était plus attentif à se débarrasser des incompétents que des psychopathes. Comme l’a dit Owen Young, « Ce n’est pas l’escroc moderne du monde des affaires que nous craignons, mais l’honnête homme qui ne sait pas ce qu’il fait. » (1980, p.38)

Malheureusement, tout a changé. Nous devons désormais craindre l’escroc moderne super-sophistiqué qui sait ce qu’il fait… et le fait si bien que personne ne s’en aperçoit. Oui, les psychopathes adorent le monde des affaires.

« Indifférent aux autres, il voyait d’un regard froid leurs frayeurs et leurs désirs, et les manipulait comme bon lui semblait. Un tel homme ne serait pas forcément condamné à passer sa vie derrière les barreaux ou à fuir la Justice. Au lieu de liquider des individus, il liquidera des entreprises. Il licenciera à tour de bras au lieu de tuer en série, il restructurera et délocalisera au lieu de découper sa victime en morceaux.. » (Harrington, 1972, p.18)

Avant les affaires de délits d’initiés qui ont frappé Wall Street en 1987, la criminalité en col blanc ne semblait pas mériter une attention particulière. Certes, les « peines » infligées pour les crimes en col blanc sont nettement moins sévères que pour les crimes en « col bleu ». Comme l’a indiqué le Chef de la Police de Houston dans le livre CrimeWarps, « la police ne consacre pas ses efforts à pourchasser la criminalité en col blanc. La criminalité que nous pourchassons est celle qui intéresse le public, celle des rues. Je ne pense pas que les choses changeront. » (1987, p.105

Bien entendu, les conséquences de cette criminalité en col blanc pour le citoyen ordinaire sont stupéfiantes.

Selon le criminologue Georgette Bennett, les délits économiques représentent près de 30% des affaires présentées devant les tribunaux américains – plus que toute autre catégorie de délit ou crime. Le total des préjudices occasionnées par les cambriolages, les agressions et autres activités des voyous dans les rues du pays s’élève à environ 4 milliards de dollars par an. Cependant, les citoyens apparemment modèles qui fréquentent les conseils d’administration et les escrocs en col blanc nous extorquent entre 40 et 200 milliards de dollars par an.

Notre société devient de plus en plus matérialiste, et le succès à tout prix est devenu le credo de nombreux hommes d’affaires. Le psychopathe type se complaît dans un tel environnement où il est considéré comme un « héros ».

Le psychopathe est un prédateur. Si on réfléchit aux interactions entre les prédateurs et leurs proies dans la nature, on peut avoir une certaine idée de ce qui se cache derrière le « masque de santé mentale » du psychopathe. Tout comme le prédateur qui recourt à des stratagèmes pour s’approcher furtivement de sa proie, pour l’isoler du troupeau, s’en approcher et l’épuiser, le psychopathe se construit toute un panoplie de camouflages sophistiqués, composée de paroles, d’apparence, de mensonges et de manipulations – afin de « tromper » sa proie.

Contrairement aux gens normaux qui aiment voir d’autres gens heureux, ou faire plaisir, le psychopathe aime faire souffrir.

La Ponérologie est devenue une nouvelle branche de la science née d’une nécessité historique et des avancées les plus récentes de la médecine et de la psychologie … Elle étudie les composants et la causalité du Mal, indépendamment de son impact social.

Pendant les périodes “fastes”, les gens perdent progressivement de vue la nécessité d’une réflexion profonde, d’introspection, de la connaissance des autres et d’une compréhension des lois complexes de la vie. Au cours de ces périodes « fastes », la recherche de la vérité dérange parce qu’elle révèle des faits gênants. Il vaut donc mieux penser à des choses plus simples et plus agréables … Dans ces moments-là, les possibilités d’avoir une pensée logique et rigoureuse, née par nécessité dans les moments difficiles, commence à s’estomper. Lorsque les communautés perdent la capacité de raisonnement et de critique morale, les processus de génération du mal s’amplifient à tous les échelons sociaux, qu’ils soient individuels ou macro-sociaux, jusqu’au retour à une période « sombre ».

La souffrance, l’effort et l’activité mentale éprouvés pendant les périodes sombres conduisent à une régénération progressive, et généralement accentuée, des valeurs perdues, ce qui entraîne un progrès humain. Lorsque les périodes sombres surviennent et que les gens se retrouvent submergés par le mal, ils doivent rassembler toutes leurs forces physiques et mentales pour se battre pour leur survie et celle de la raison.

Dès leur plus jeune age, les psychopathes apprennent à se reconnaître entre eux et prennent conscience de l’existence d’autres individus semblables à eux. Ils prennent aussi conscience d’être différents des gens qui les entourent. Ils nous considèrent avec une certaine distance, comme une espèce à part… Ils deviennent des experts pour détecter nos faiblesses et se livrent parfois à des expériences cruelles. La souffrance et l’injustice qu’ils provoquent ne leur inspirent aucun remords car de telles réactions chez les autres sont considérées comme le résultat d’une différence, et n’appartiennent donc qu’à « ces gens-là ».

Quand un processus ponérogénique englobe toute la classe dirigeante d’une société, ou d’une nation, ou lorsque l’opposition des gens normaux se voit étouffée – en raison du caractère généralisé du phénomène, ou par des moyens envoûtants et la contrainte physique, y compris la censure – nous avons affaire à un phénomène dit macro-ponerologique.

Au « temps heureux » de paix, lorsque celle-ci est bâtie sur l’injustice sociale, les enfants des classes privilégiées apprennent à réprimer de leur esprit les idées désagréables qui pourraient laisser entendre qu’ils et leurs parents profiteraient de cette situation d’injustice au détriment des autres. Ces jeunes apprennent à rejeter et dénigrer les valeurs morales et mentales de toute personne dont ils exploitent le travail… Ils grandiront pour devenir des adultes hystériques qui transmettront leur hystérie à la génération suivante, qui à son tour développera ces caractéristiques à un niveau supérieur.

Il est désormais bien connu que le document « Les Protocoles des Sages de Sion » est un hoax faussement attribué aux Juifs. Toutefois, le contenu même de ce document n’est manifestement pas un faux puisqu’une étude attentive des événements survenus aux États-Unis au cours des 50 dernières années environ fournit de nombreuses indications de sa mise en application en vue d’amener au pouvoir l’actuelle administration néoconservatrice [Bush / Cheney]. Celui qui veut comprendre ce qui s’est passé aux Etats-Unis doit lire les Protocoles pour comprendre comment un certain groupe de dérangés a pris ce texte au pied de la lettre. Le document “Projet pour un Nouveau Siècle Américain”, rédigé par les néoconservateurs, est inspiré par la même vision schizoïde du monde.

La Pathocratie est un système de gouvernement dans lequel une petite minorité pathologique prend le contrôle d’une société. Dans une pathocratie, tous les postes de direction (…) doivent être occupés par des personnes atteintes des mêmes déviations psychologiques (…). Mais de telles personnes ne représentent qu’un très faible pourcentage de la population, ce qui les rend donc encore plus précieux aux yeux des pathocrates. Les pathocrates ne seront donc pas très regardants sur le niveau intellectuel ou les compétences professionnelles, qui seront encore plus rares.

Au bout de quelques années de fonctionnement d’un tel système, pratiquement tous les gens souffrant de psychopathie auront été intégrés dans l’activité pathocratique, et ils sont considérés comme les éléments les plus fidèles, même si certains d’entre eux sont impliqués d’une façon ou d’une autre dans le camp adverse.

Dans de telles conditions, aucun domaine de la vie sociale ne peut se développer normalement, que ce soit l’économie, la culture, la science, la technologie, l’administration, etc. La pathocratie paralyse progressivement tout.

Les gens normaux doivent alors développer une capacité surhumaine de garder le calme pour réussir à simplement expliquer ce qu’il faut faire et comment le faire à un quelconque déviant pathologique, médiocre et obtus, nommé à la tête d’un projet qu’il est incapable de comprendre et encore moins de gérer. Cette pédagogie particulière – qui consiste à instruire les déviants, tout en évitant leurs foudres – demande beaucoup de temps et d’énergie. Mais il serait autrement impossible de maintenir des conditions de vie acceptables et les réalisations nécessaires pour l’économie ou la vie intellectuelle d’une société. Mais malgré tous ces efforts, la pathocratie s’immisce progressivement dans tout et engourdit tout.

Tous ceux qui ont été attirés initialement par l’idéologie originale prennent conscience qu’ils ont désormais affaire à quelque chose d’autre, quelque chose qui a pris la place de l’idéologie originale et qui se présente sous le même nom. La désillusion vécue par ces anciens partisans idéologiques est extrêmement amère.

La détermination de la minorité pathologique à garder le pouvoir sera menacée par la société des gens normaux, dont les critiques ne cessent d’enfler.

Pendant ce temps, le phénomène de pathocratie mûrit : un système d’endoctrinement vaste et actif est bâti, avec une idéologie convenablement rénovée qui en sera le véhicule ou le cheval de Troie dans le but de pathologiser les processus de pensée des individus et de la société. L’objectif est de forcer les esprits humains à intégrer les méthodes pathologiques et les formes prédéterminées de pensée, et par conséquent d’accepter la règle – ce qui n’est jamais admise ouvertement. C’est l’égoïsme de la pathocratie qui est à l’origine de cet objectif et les pathocrates considèrent sa réalisation comme non seulement indispensable mais faisable. Des milliers de militants doivent donc participer à objectif. Cependant, le temps et l’expérience confirment ce que le psychologue aurait pu annoncer longtemps à l’avance : tous les efforts déployés produisent si peu de résultats qu’ils ne sont pas sans rappeler les travaux de Sisyphe. Il en résulte un étouffement généralisé du développement intellectuel et une multiplication de grandes protestations contre une « hypocrisie » éhontée et méprisante. La pathocratie et ses exécutants sont incapables de comprendre que l’élément décisif qui complique tant la réalisation de leur objectif se trouve dans une des caractéristiques fondamentales du genre humain : les êtres humains normaux sont majoritaires.

L’ensemble du système de coercition, de terreur et d’endoctrinement forcé, ou plutôt, de pathologisation, s’avère donc effectivement irréalisable, ce qui provoque chez les pathocrates une grosse déception. Les pathocrates sont convaincus que leurs méthodes peuvent changer les gens en profondeur au point où ces derniers finiront par reconnaître que cette forme pathocratique de gouvernement est « la normalité », mais leurs convictions se heurtent à la réalité.

Pendant le choc initial, les liens sociaux entre les gens normaux s’étiolent. Mais après avoir survécu au phénomène, l’écrasante majorité commence à développer une immunisation psychologique. La société se lance alors dans la collecte à la fois des connaissances pratiques sur cette nouvelle réalité et de ses propriétés psychologiques.

Les gens normaux apprennent lentement à trouver les points faibles d’un tel système et à procéder à des aménagements pour se faciliter la vie. Ils commencent à échanger des conseils, rétablissant ainsi progressivement les liens sociaux et la confiance réciproque. Un nouveau phénomène se produit : une division entre les pathocrates et la société des gens normaux. Ces derniers ont l’avantage du savoir-faire, des compétences professionnelles et leur bon sens est encore intact. Ils ont donc en main certaines cartes très avantageuses. La pathocratie finit par réaliser qu’elle doit soit trouver un modus vivendi, soit établir des relations avec la majorité de la société, car « après tout, il faut bien que quelqu’un fasse le travail pour nous ».

Tout cela fait que les pathocrates ont tendance à limiter le niveau de terreur, à appliquer un peu de cosmétique à leur propagande et méthodes d’endoctrinement, et à accorder à la société qu’ils contrôlent une certaine autonomie marginale, en particulier en ce qui concerne la vie culturelle. Les pathocrates les plus libéraux ne seront pas opposés à accorder à une telle société un minimum de prospérité économique afin de réduire le niveau d’insatisfaction, mais leur propre corruption et incapacité à gérer l’économie les empêche de le faire.

Les psychopathes sont conscients d’être différents des gens normaux. C’est pourquoi leur “système politique” est capable lui-aussi de camoufler cette différence. Ils portent un masque personnel de santé mentale et savent comment créer un masque macrosocial de même nature… Les pathocrates savent que leur véritable idéologie est dérivée de leur nature déviante, et traitent « l’autre » – l’idéologie de façade – avec un mépris à peine dissimulé. Les gens ordinaires finissent un jour par s’en rendre compte.

La structure sociale pathologique couvre progressivement l’ensemble du pays en créant une « nouvelle classe » au sein de la nation. Cette classe privilégiée des déviants se sent menacée en permanence par les « autres », c’est à dire par la majorité des gens normaux. Les pathocrates ne se font aucune illusion sur leur destin en cas de retour à un système de gens normaux. Une personne normale privée de tout privilège ou rang cherchera du travail pour gagner sa vie, mais les pathocrates n’ont jamais eu un talent concret, et leur temps passé au pouvoir élimine toute possibilité d’adaptation aux exigences d’un travail normal. Si les lois de l’homme normal devaient être rétablies, eux et leurs partisans pourraient se retrouver jugés, y compris jugés sur leurs déviations pathologiques. Ils ne risqueraient pas de perdre uniquement leurs rangs et leurs privilèges, mais aussi leurs libertés et leurs vies. Comme ils sont incapables de faire ce genre de sacrifice, la survie d’un système où ils peuvent s’épanouir devient pour eux un impératif.

Pour les pathocrates, la destruction physique, psychologique, morale et économique de la majorité des gens normaux devient une nécessité « biologique ». De nombreux moyens sont à leur disposition, en commençant par les camps de concentration et la guerre contre un ennemi bien armé et obstiné qui dévastera et affaiblira le potentiel humain lancé à son assaut, à savoir le potentiel humain qui représente un danger pour le règne des pathocrates : les enfants des gens normaux, envoyés à la guerre pour une « noble cause » illusoire. Une fois morts et inoffensifs, les soldats seront ensuite décrétés des héros et seront vénérés avec des hymnes, toujours utiles pour élever une nouvelle génération fidèle à la pathocratie et toujours prête à mourir en son nom.

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