Ukraine : Erreurs d’appréciation des gouvernances néo-conservatrices occidentales

Tous les jours, la simple observation des faits concernant le bras de fer OTAN-Russie en Ukraine nous montre que des erreurs d’appréciation énormissimes ont été commises sur le réel état de l’économie russe, sur les capacités militaires des forces armées et de leur leadership, et sur la résilience et l’esprit patriotique de la population faisant corps derrière le chef de l’État, Vladimir Poutine.

Peu attentifs aux évolutions survenues en Russie depuis le bombardement de Belgrade, il y a près d’un quart de siècle, les gouvernances et les médias occidentaux en sont restés à une évaluation de ce pays qui date de la décennie 1990-2000, et semblent avoir oublié de la réactualiser.

Un témoignage intéressant, corroboré par plusieurs autres, permet de mieux comprendre pourquoi l’OTAN et son proxy ukrainien ne peuvent aujourd’hui que perdre la guerre. Parti de Pékin, Jean Pégouret a effectué, en août 2023, un petit tour de trois semaines en Russie . Il nous rapporte les impressions tirées de son voyage touristique, en famille, dans un pays en guerre. Il remet les pendules à l’heure.

Pourquoi ce voyage ? Les signes discrets, ou pas, d’un pays en guerre 1. Irkoutsk : une Russie qui préserve et valorise son patrimoine naturel 2. Krasnoïarsk : une Russie aux côtés de son armée 3. Ekaterinbourg : une Russie qui regarde tout son passé en-face 4. Kazan : une Russie en paix dans la diversité ethnique et religieuse 5. Saint-Péterbourg : une Russie qui renaît toujours de ses épreuves 6. Moscou : une Russie plus que jamais en plein essor et ouverte au monde Conclusion : «La victoire sera à nous».

Au moment où l’avenir de notre monde se jouait en Ukraine [c’était avant le 7 octobre 2023], j’ai voulu savoir si la Russie était telle que le décrivent nos médias français, un pays proche de l’effondrement économique, de la famine et de l’isolement international, des Russes démoralisés par la guerre et prêts à renverser Vladimir Poutine, voire à une nouvelle guerre civile.

Répondre à ces questions revêt encore aujourd’hui une importance cruciale car de leur réponse dépend, au moins en partie, la bonne compréhension de ce qui se passe de l’autre côté du «rideau de fer» et permettrait d’éviter les surprises auxquelles il faudrait s’attendre si la réalité de la Russie était différente du discours imposé.

J’ai donc profité d’un long séjour en Chine pour y inclure une virée de près de trois semaines en Russie, usant de la facilité beaucoup plus grande de s’y rendre qu’à partir de France, et de la logistique incomparable des agences de tourisme chinois pour organiser des séjours intenses permettant de visiter un grand nombre de sites en un temps record.

Arrivé de Shanghaï en avion à Irkoutsk, au bord du lac Baïkal, mon voyage s’est poursuivi en train jusqu’à Moscou, en passant par Krasnoïask en Sibérie, Ekaterinbourg dans l’Oural, Kazan au Tatarstan et Saint-Pétersbourg.

J’ai longtemps réfléchi avant d’écrire les lignes qui suivent tant les informations et les impressions que j’ai recueillies étaient nombreuses et variées.

J’ai pris le parti de ne pas faire un récit de voyage pittoresque que je réserve pour plus tard et de me limiter à répondre aux questions que je me posais au départ sur la réalité des messages lus dans la presse française.

Pour cela, j’ai retenu pour chacune des six villes traversées un tableau qui ressortait plus particulièrement mais que l’on retrouvait dans les autres.

Préalablement, j’ai noté les signes furtifs qui rappelaient que le pays était en guerre, visibles un peu partout au détour d’une affiche, dans les gares, les autocollants sur les voitures et malheureusement les monuments aux morts.

Mon épouse m’a accompagné dans ce périple. Je la remercie pour ses observations qui ont enrichi les miennes. Ma connaissance du russe a bien sûr été indispensable pour rendre ce voyage productif.
Les signes discrets, ou pas, d’un pays en guerre

On ne peut échapper dans aucune ville aux immenses affiches invitant à l’engagement sur contrat pour l’Opération Militaire Spéciale. D’Irkoutsk à Moscou, elles s’adressent plutôt à des hommes jeunes en faisant appel au «choix d’un vrai homme», à «un métier pour servir la Patrie».

C’est aux abords des gares et dans les trains que nous avons vu des engagés tel ce jeune homme devant la gare de Krasnoïarsk signant ses papiers avant d’embrasser sa compagne. Nous en avons retrouvé dans le bar du train, l’un ayant ramené un petit tank en jouet. D’autres encore sur les quais lors des étapes en remontant vers l’ouest.

Les chiffres des engagés n’étaient pas connus à l’époque mais en octobre, la Russie annonçait qu’elle disposait désormais de 300 000 volontaires sous contrat et n’avait plus besoin d’en recruter.

Autre signe, plus triste, des effets directs de la guerre en Ukraine sur la population russe, même dans des lieux très reculés, cette petite plaque ajoutée au monument aux morts de la Deuxième Guerre mondiale, la «Grande Guerre patriotique», de la petite ville Listvianka sur les rives du Lac Baïkal, dédiée à deux soldats tombés lors de l’Opération Militaire Spéciale.

  1. Irkoutsk : une Russie qui préserve et valorise son patrimoine naturel

Ce qui frappe dans cette ville située sur les rives de l’Angara, le fleuve dans lequel se déverse le Lac Baïkal, c’est la beauté de la nature et la façon dont elle est préservée.

La Russie s’enorgueillit de posséder la plus grande ressource mondiale d’eau douce pure dans le Baïkal. Le Parc naturel qui le borde est remarquablement respecté par les touristes russes et étrangers.

Partout à Irkoutsk ou à Listvianka, la ville touristique à l’embouchure de l’Angara donnant sur le Baïkal, on voit le même respect de l’environnement. Pas un papier ni une cannette de bière par terre. Pas la moindre dégradation.

La fréquentation considérable par les touristes russes et étrangers que nous avons observée du Musée du Baïkal à Irkoutsk et du Musée ethnographique de Taltsy, ce dernier montrant les constructions des premiers Cosaques de Sibérie et des peuples autochtones, confirment l’intérêt des Russes pour leur patrimoine naturel et historique.

Nous avons été frappés par le nombre de familles et de groupes russes venant les visiter et de l’attention attentive et respectueuse des enfants.

Nous avons retrouvé cette même impression de respect de l’environnement et de préservation du patrimoine de la Russie dans la suite de notre voyage.

  1. Krasnoïarsk : une Russie aux côtés de son armée

Krasnoïarsk est depuis sa création un carrefour de la Russie en Sibérie pour les échanges entre l’Europe et le monde chinois et un lieu de peuplement. Pour cette raison, on y trouve à la fois des églises orthodoxes et catholiques ainsi que les maisons confortables des familles des nobles décembristes exilés après leur tentative de coup d’État en 1825.

Notre périple nous menait à Krasnoïarsk le jour de la Fête de la Marine russe, le dernier dimanche de juillet. Les rues étaient pleines de voitures qui klaxonnaient, pavoisées de grands drapeaux blancs à la croix de Saint-André bleue, pavillon de la Marine russe.

Dans les rues et sur les bords du Iénissieï, on croisait partout des hommes, des femmes et des enfants portant les maillots, les casquettes et les drapeaux de la Marine russe.

Le 2 août, quelques jours plus tard, même ambiance à Iekaterinbourg le Jour des Troupes aéroportées.

La Russie compte de nombreux musées en plein air consacrés aux forces armées. Notre périple nous a permis de visiter celui d’Ekaterinbourg et le parc «Patriot» de Cronstadt, sur les bords de la Baltique près de Saint-Pétersbourg. L’affluence des familles était au rendez-vous, parents et enfants, pour admirer missiles, chars, canons, fusées, avions, sous-marins, croiseurs et mines.

Les chars T34 victorieux de la bataille de Koursk et d’autres plus puissants faisaient face aux Panzers pris à l’armée allemande mais aussi à des chars japonais capturés lors de l’offensive de Mandchourie en 1944.

Enfin, dans toutes les villes, en plus des drapeaux et des défilés les jours des fêtes militaires, de nombreux automobilistes ont apposé des autocollants «Z» de soutien à l’opération spéciale ou «mon père est un héros – 1941-1945» du Régiment immortel, et surtout sur les rétroviseurs, le Ruban de Saint-Georges devenu symbole de la Victoire du 9 mai sur le nazisme au prix de 24 millions de morts soviétiques.

  1. Ekaterinbourg : une Russie qui regarde tout son passé en-face

Ekaterinbourg, dans l’Oural, est considérée comme la ville frontière entre l’Europe et l’Asie, comme Bourges le centre géographique de la France. Une stèle à la sortie de la ville matérialise cette ligne où les touristes vont se faire photographier et recevoir un certificat comme les marins qui traversaient la ligne symbolique de l’Equateur.

C’est à Ekaterinbourg que la Russie marque pour moi la reconnaissance des pages parmi les plus sombres de son passé. Par cela, elle ne cherche pas à enjoliver son histoire comme peut le faire une certaine France qui ne veut faire démarrer son histoire qu’avec les Lumières et la Révolution de 1789 et tirer un trait sur sa période monarchiste et sur le rôle de la chrétienté.

Ce sont trois des moments les moins glorieux de l’histoire récente de la Russie qui sont ainsi matérialisés à Ekaterinbourg : l’assassinat de la famille de Nicolas II, les cruautés de la période stalinienne et la période Eltsine de déclin de la Russie qui a suivi la dissolution de l’Union soviétique en 1991.

C’est à Ekaterinbourg que le Tsar Nicolas II et toute sa famille étaient assassinés le 17 juillet 1918. Plusieurs églises sont dédiées à la famille impériale aujourd’hui élevée au rang de Saints par l’Église orthodoxe. La maison Ipatiev où ils ont été exécutés et surtout le lieu où leurs dépouilles auraient été enterrées ont été aménagés et des monuments y ont été érigés en leur mémoire.

Sur la route reliant Ekaterinbourg et la ligne de séparation Europe-Asie, se trouve un vaste mémorial consacré aux victimes du stalinisme. Autour d’un obélisque portant les symboles des quatre religions majoritaires en Russie, les noms des victimes s’étalent sur plusieurs rangées de murs circulaires. Des explications sont données sur des panneaux.

Enfin, un vaste institut est dédié à Boris Eltsine, au centre d’Ekaterinbourg, sa ville natale. Je me suis dit que certains en Russie n’étaient pas rancuniers à l’égard de celui qui avait ouvert le pays au pillage de son industrie par des intérêts étrangers, laissé émerger les oligarques et cautionné une politique ultra-libérale qui avait fait perdre aux Russes de la rue beaucoup des avantages de la protection sociale de l’époque soviétique avec pour conséquence la recrudescence de l’alcoolisme. Paradoxalement à mon sens, Boris Eltsine y est représenté en majesté par une grande statue qui accueille le visiteur.

À l’inverse de l’URSS qui avait fermé les églises, aujourd’hui, la Russie valorise tout son passé, qu’il soit tsariste ou communiste comme en témoignent d’un côté la ville entière de Saint-Pétersbourg dont tous les monuments et les musées sont des hommages à la période impériale et de l’autre Moscou avec son Mausolée de Lénine et ses statues un peu partout dans la ville, Kazan où nous avons visité sa maison natale, et les symboles soviétiques toujours présents sur les édifices administratifs de toutes les villes.

J’ai retenu de cet aspect de mon périple que ce qui encore aujourd’hui donnait sa cohérence à l’unité du peuple russe n’était pas une idéologie politique mais l’esprit de résistance aux invasions extérieures incarné par des héros comme Alexandre Nevski face aux Chevaliers Teutoniques, Pojarski et Mimine face aux Polonais, Alexandre Premier face à Napoléon et surtout Joseph Staline, vainqueur de la Grande Guerre patriotique, comme les Russes nomment la Deuxième Guerre mondiale.

On comprend mieux ainsi qu’aujourd’hui, Vladimir Poutine conserve, après plus de vingt ans de pouvoir, et malgré le contexte de la guerre en Ukraine, une aura toujours intacte comme ciment protecteur de l’unité nationale depuis qu’il a mis à pied les oligarques et rétabli la protection sociale et la prospérité, fait retrouver à la Russie la paix en mettant fin à la guerre en Tchétchénie, et rendu sa dignité à la Fédération en tenant tête à l’expansion des États-Unis à travers l’OTAN et les tentatives de révolutions de couleur dans les pays voisins.

  1. Kazan : une Russie en paix dans la diversité ethnique et religieuse

Kazan est la capitale de la République du Tatarstan, sur les bords de la Volga, le fleuve qui transporte l’âme russe. Kazan illustre dans ce voyage la coexistence ethnique et religieuse pacifiques de la Russie d’aujourd’hui. Elle est célèbre pour son Kremlin qui abrite à la fois la mosquée Koul Charif et la Cathédrale de l’Annonciation ainsi que le Parlement du Tatarstan et d’autres églises dont l’une consacrée à «toutes les religions».

En nous promenant dans les rues de Kazan, nous avons vu que les magasins et les restaurants russes et tatars se côtoyaient sans disparités de niveau économique. Nous n’avons pas ressenti de domination d’une communauté sur l’autre.

Dans d’autres villes de Russie, j’ai ressenti la même sensation qu’à Kazan, où l’on voyait des communautés ethniques et religieuses se côtoyer en paix, toutes partageant la «russité» sans être forcément originellement russes.

  1. Saint-Péterbourg : une Russie qui renaît toujours de ses épreuves

Saint-Pétersbourg a émergé à l’embouchure de la Néva par la volonté de Pierre-le-Grand en 1703 pour offrir à la Russie une porte sur l’Occident. Conçue par des architectes français et italiens et érigée par le peuple russe, la Venise du Nord est devenue la capitale des Tsars jusqu’à la révolution de 1917.

Nous avons admiré le Musée de l’Ermitage, l’Amirauté et la forteresse Pierre et Paul dont les flèches se font face sur les deux rives de la Néva, les quais et les ponts du fleuve, les églises Saint-Isaac, Notre-Dame de Kazan et Saint-Sauveur du Sang versé érigée sur l’emplacement de l’attentat qui ôta la vie au Tsar Alexandre II.

Chaque rue de la ville est une succession de palais, de ministères et d’administrations militaires aux façades bleues, vertes, blanches et or, rehaussées de colonnes, de statues et de frises.

Il est frappant de penser que pendant la Deuxième Guerre mondiale, à l’issue d’un siège de 900 jours, cette ville a été dévastée et ses plus beaux monuments détruits.

À l’issue de la guerre, la ville a été progressivement totalement reconstruite à l’identique et elle est aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cette Russie reconstruite, c’est aussi celle des églises transformées en hangars à poisson ou autre à l’époque soviétique et aujourd’hui restaurées et rendues au culte. La plus belle image est celle de la Cathédrale du Christ Sauveur à Moscou rasée par Staline, reconstruite par Poutine.

Nous n’avons vu dans toutes les villes traversées que des églises et édifices entretenus, jamais laissés à l’abandon, et ce malgré l’immensité du pays. Je l’avais remarqué pour les paysages naturels lorsque j’évoquais le Baïkal.

Cela est vrai aussi pour tout ce qui est porteur des valeurs et des traditions de la civilisation russe dans sa diversité, comme si le chamanisme forestier originel respectueux des esprits de la nature s’était incarné en une multitude de phénix faisant de chaque parcelle de la Russie une icône vénérée.

  1. Moscou : une Russie plus que jamais en plein essor et ouverte au monde

Dernière étape du circuit, Moscou, la plus grande ville européenne avec ses presque douze millions et demi d’habitants.

Si je voulais faire un récit touristique, je dirais que nous nous sommes émerveillés devant les murs rouges du Kremlin, la Place Rouge, la garde d’honneur du tombeau de Lénine, les quais de la Moskova, les innombrables églises dont Basile le Bienheureux et la cathédrale du Christ sauveur, les grands bâtiments soviétiques de style néoclassique comme l’Université Lomonossov, le ministère des Affaires étrangères, la Loubianka, le Parc de la Victoire, le célèbre métro dont il est dit qu’il est un palais pour le Peuple, les magasins touristiques de l’Arbat avec les statues de Pouchkine et du chanteur Boulat Okoudjava et bien sûr les façades merveilleusement décorées de toutes les maisons bourgeoises, les palais, les instituts, sans oublier les hautes tours de verre du quartier d’affaire Moskva-City et encore bien d’autres choses.

Mais c’est autre chose que voudrais rendre ici, un sentiment paradoxal de démesure. Oui, de démesure !

Alors que Moscou est une ville immense, on a l’impression que pas un seul centimètre carré n’est laissé à l’abandon. Chaque façade, chaque mètre carré de trottoir, chaque statue, chaque église, chaque édifice, chaque mosaïque ou fresque dans le métro est entretenu. Pas un papier par terre. Comment est-ce possible ? Est-ce qu’un pays en déroute pourrait se comporter ainsi ?

C’est à Moscou que j’en ai pris conscience en fin de séjour mais j’ai eu rétrospectivement la même impression dans les villes précédentes.

Si les centres de villes sont déjà aménagés et simplement entretenus, les zones extérieures que nous avons traversées en train ou en car sont couvertes de constructions. Les abords de Moscou et de Saint-Pétersbourg sont encombrés de grues.

Comment penser que la Russie est au bord de l’effondrement économique ?

Les restaurants et les cafés sont partout remplis de clients. Les rayons des magasins sont comparables en choix et en étendue à ceux de nos grandes villes européennes les plus riches.

Les produits de luxe sont les mêmes que dans les grands magasins parisiens. À Saint-Pétersbourg, un robot vendeur circulait dans une boutique de cosmétiques d’un grand centre commercial.

Lors de mon séjour, je n’ai effectivement pas rencontré d’Européens ni d’Américains.

Par contre, j’étais dans un groupe de touristes chinois et nous en avons croisé d’autres, avec leur drapeau, sur la Place Rouge et à Irkoutsk.

Dans chaque ville, nous avons été reçus par des guides russes parlant chinois. Nous avons mangé au moins un repas par jour dans des restaurant chinois qui témoignent de la forte implantation de cette communauté en Russie.

Dans les hôtels, les restaurants, sur la Place Rouge, dans les magasins de l’Arbat, et ailleurs lors de mon périple, j’ai rencontré des Indiens, des Émiratis et des Asiatiques de différents pays mais pas d’Européens.

La Russie est-elle snobée ? Il suffit de s’y promener pour voir que le «reste du monde» ne l’a pas abandonnée.

Et les Russes non plus puisque tous les sites, naturels comme le Baïkal, culturels comme le théâtre Marinski, les maisons de Lénine ou des Décembristes et le musée en plein air de Taltsy près d’Irkoutsk, toutes les églises, et les sites patriotiques comme les Parc Patriot, étaient très fréquentés par les touristes de la Fédération.
Conclusion : «La victoire sera à nous»

À Moscou, sur toute la façade d’un immeuble de 30 étages, s’étale une affiche «la victoire sera à nous», mettant en perspective le drapeau de la victoire de 1945 planté par l’Armée Rouge sur le Bundestag à Berlin et un soldat russe de l’opération Militaire Spéciale en Ukraine aujourd’hui.

Les Russes que j’ai interrogés m’ont tous fait les mêmes réponses. Nous voulons que la guerre en Ukraine cesse, nous sommes tristes pour les Ukrainiens, mais nous finirons par la gagner.

Aucun ne remet en cause le fait que cette guerre ne soit pas entre la Russie et l’Ukraine mais de l’OTAN contre la Russie.

Le sentiment patriotique est intact et il se manifeste partout.

La confiance dans la solidité du pays aussi et on le comprend lorsqu’on voit le dynamisme de l’économie et le soin que mettent les Russes à entretenir leur patrimoine, ne pas se laisser aller et continuer à vivre normalement.

Il faut dire aussi que les soins médicaux et l’enseignement public sont gratuits pour les citoyens russes et des aides supplémentaires sont accordées pour les familles nombreuses.

Ces avantages sociaux réservés aux seuls Russes renforcent le sentiment d’appartenance nationale et du rôle protecteur hérité de l’époque soviétique que Vladimir Poutine s’est ingénié à rétablir après les années d’ultra-libéralisme de la période Eltsine.

Aussi, les discours voulant faire de la Russie un pays au bord de l’effondrement, de l’éclatement, du changement de régime et du pessimisme, un pays boudé par la communauté internationale, sont bien éloignés de la réalité que j’ai pu observer lors de ce périple.

Ces discours sont trompeurs et dangereux pour les Français qui y croiraient. Ils entretiennent des illusions de victoire infondées dans une guerre aux motifs fallacieux de «démocratie» et de «droits de l’homme» qui sert des intérêts contraires à ceux des pays européens.

Ce discours s’en prend un pays solide et magnifique dont le peuple généreux a encore conservé une image mythique du pays des Lumières.

À la question de la chanson de 1961 Les Russes veulent-ils la guerre ? la réponse est toujours la même :

«Demandez-le aux fils des soldats qui reposent sous les bouleaux.
Tu dors New-York, tu dors Paris, sous les feuillages et les affiches.
Nous ne voulons pas qu’à nouveau des soldats tombent sur leur terre attristée.
Mais nous battre nous savons aussi.»

Check Also

The Western Balkans At A Crossroads: An Old War From In New Geopolitical Compositions (Part II) – OpEd

The Western Balkans is transforming into one of the primary fronts of confrontation between global …