Doucement mais sûrement la religion coranique sous influence frériste s’installe et s’affiche dans les pays européens. « Les Frères musulmans veulent transformer la société européenne pour la rendre charia-compatible », affirme Florence Bergeaud-Blackler dans son dernier essai1. S’appuyant sur les préceptes du théoricien Youssef al-Qaradâwî – après s’être installés durablement dans les pays mécréants, les musulmans doivent encourager les conversions à l’islam, tout faire pour rendre « visible » leur religion dans l’espace public, utiliser autant que possible la ruse plutôt que la violence (bien que, de temps à autre, une « poussée de fièvre » sous forme d’émeutes ne puisse pas nuire), instaurer une « charia de minorité » en s’adaptant aux contextes locaux, employer les lois des kouffars pour les soumettre à la fin au droit coranique, s’allier provisoirement aux idéologies qui participent à la déconstruction de l’Occident, etc. – les Frères constatent avec un certain ravissement que l’implantation de l’islam en Europe, soutenue qui plus est par des représentants politiques cyniques et incultes, va plus vite que ce qu’ils avaient prévu. De récents événements confirment leur impression. De la Suède à l’Espagne, du Royaume-Uni à la Belgique en passant par la France et l’Allemagne, il leur semble évident que plus rien ne peut arrêter l’islamisation de l’Europe et que d’ici à moins d’un siècle cette dernière sera Dar al-Islam.
Les instances bruxelloises squattées
Après Londres, c’est la municipalité de Francfort qui a décidé d’illuminer pour le ramadan une des principales rues piétonnes de cette ville qui compte 15 % de musulmans. Des luminaires en forme de croissant et d’étoile, symboles de l’islam, ainsi que l’inscription Happy Ramadan (sic) éclaireront la rue commerciale jusqu’au 9 avril, date de la fin de ce rite musulman faisant partie des cinq piliers de l’islam. L’année dernière, à Londres, la prière de la fin du ramadan a été célébrée en grandes pompes sur le Tower Bridge. De nombreuses villes allemandes, suédoises, espagnoles, néerlandaises et anglaises acceptent dorénavant que soit diffusé par haut-parleurs l’adhan, l’appel du muezzin pour la prière. C’est un bon début – mais ce n’est qu’un début, font savoir les Frères musulmans en souriant dans leurs barbes et en rappelant qu’au Royaume-Uni la charia s’impose de plus en plus grâce à la très rigide « pudeur » vestimentaire imposée à de plus en plus de femmes musulmanes et aux tribunaux coraniques remplaçant régulièrement ceux de la justice britannique dans les situations privées (divorce, héritage, etc.) opposant les hommes aux femmes – nul besoin de préciser au bénéfice de qui.
Le hijab est un instrument prosélyte frériste extrêmement efficace, rappelle Florence Bergeaud-Blackler. C’est un vêtement de soumission des femmes en même temps que de visibilisation ostentatoire de la religion dans l’espace public. En France, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des placards publicitaires officiels annonçant divers événements (expositions, concerts, débats, etc.) affichent des femmes portant le voile islamique. Sous la pression d’associations militantes incrustées dans les instances bruxelloises, les affiches de l’UE lors de campagnes pour la jeunesse, le sport, etc., représentent systématiquement des femmes voilées. Les féministes dites progressistes ne bronchent pas ; au contraire, elles houspillent les dissidentes critiquant cette propagande religieuse qui rhabille les femmes pour mieux les contrôler. Les Frères se régalent en lisant les propos de l’une d’elles, une idiote utile d’un gabarit exceptionnel, Annie Ernaux : « J’ai entendu trop de femmes politiques s’insurger contre le hijab et pas assez défendre la liberté de le porter. […] Vouloir comprendre le sens de la pratique du hijab, ici et maintenant, c’est ne pas le séparer de la situation dominée des immigrés en France. C’est reconnaître dans celle qui choisit de le porter la revendication visible d’une identité, la fierté des humiliés. »2 Cette prose chariabesque sort du même tonneau que celle des tracts islamo-gauchistes de LFI ou de Paris VIII – mouvement politique et université que les Frères musulmans apprécient particulièrement.
A l’offensive dans le sport
Amnesty International s’est joint récemment à Sports & Rights Alliance pour presser la fédération française de basket-ball de cesser d’interdire le hijab dans ce sport. L’entrisme islamique dans le sport n’est plus un secret pour personne et devient d’une efficacité redoutable lorsqu’il se double, comme c’est de plus en plus souvent le cas, du soutien d’organisations humanitaires ou onusiennes extrêmement influentes : Amnesty International, Human Rights Watch, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dénoncent « la discrimination des femmes et des filles en France, qui se voient refuser la possibilité de jouer simplement en raison de ce qu’elles sont ». Après que la France a confirmé l’interdiction du port du voile islamique pour ses athlètes féminines aux Jeux Olympiques, la “Fédération sportive de la solidarité islamique” a déclaré que « cette interdiction contredit les principes d’égalité, d’inclusion et de respect de la diversité culturelle défendus par les Jeux olympiques » en rappelant que le Comité international olympique (CIO) considère qu’il ne devrait y avoir « aucune restriction sur le port du hijab ou de tout autre vêtement religieux ou culturel » dans le sport. Encore quelques coups de boutoir des ONG gauchisantes et de l’ONU et l’affaire devrait être pliée, s’ébaudissent les activistes fréristes.
Pour les Frères, la Belgique est quasiment d’ores et déjà une terre d’islam. Le dernier et incroyable événement relaté par Céline Pina dans ces colonnes – à savoir la récitation, au sein du Parlement de la région Bruxelles-Capitale, d’une sourate expurgée pour la circonstance de son appel au massacre des Juifs par un imam radicalisé mais récompensé pour « la qualité des ses travaux académiques » – confirme la soumission de nombreux représentants politiques belges baisant les babouches des islamistes en espérant une récompense électorale. Depuis les années 1980, Bruxelles est la cible des Frères musulmans qui considèrent la Belgique comme « le ventre mou du ventre mou » qu’est l’Europe, selon l’expression de Gilles Kepel. Par ailleurs, l’entrisme islamique au sein des différentes organisations de l’UE siégeant dans la capitale belge se vérifie à chaque instant. Les Frères se délectent des tribunes rédigées par nos élites européennes pour favoriser l’immigration massive essentiellement extra-européenne et de tradition musulmane. Ils sont fascinés par les « humanistes » qui justifient, au nom de la diversité heureuse, certains préceptes coraniques et l’halalisation de la société. Ils jubilent lorsqu’ils entendent une éminente représentante de l’UE préconiser, au nom de « l’inclusivité », l’effacement de l’histoire chrétienne de l’Europe. La soumission à ce niveau-là, ils en rêvaient sans vraiment y croire quand survint Helena Dalli, la commissaire européenne à l’égalité qui préconisa d’éviter les références bibliques et l’usage de prénoms comme Marie ou de noms de fêtes religieuses comme Noël. À l’approche des élections européennes, la même Helena Dalli recommande de « chérir et protéger » une société « plus diversifiée que jamais » et de privilégier des listes représentatives de cette dernière – les Frères applaudissent.
Le Hamas est une émanation terroriste des Frères musulmans. Les événements qui secouent le Proche-Orient depuis le 7 octobre 2023 ont permis de raviver le feu d’un antisionisme virulent et d’un antisémitisme décomplexé en même temps qu’ils resserrent les liens de l’Oumma à travers le monde. Au prétexte de défendre la cause palestinienne, les manifestations antisémites de plus en plus menaçantes se multiplient en Europe. Londres se distingue une fois de plus : chaque samedi, ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui défilent en hurlant leur haine d’Israël et des Juifs. Pour Robin Simcox, le conseiller du gouvernement britannique en matière de lutte contre l’extrémisme, la capitale britannique est devenue une « no-go zone pour les Juifs ». En revanche, elle est visiblement devenue une zone muslims-friendly : pour le ramadan, la gare de King’s Cross affiche désormais les heures des prières islamiques et les hadiths de Mahomet. Ailleurs au Royaume-Uni, des stades de football, dont ceux des clubs de Manchester City ou d’Aston Villa, célèbrent chaque soir l’iftar (repas de rupture du jeûne) en ouvrant leurs portes à des milliers de croyants venus écouter les prêches d’un imam.
Morts vivants
Les députés de LFI, plus islamo-compatibles que jamais, refusent de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Black Lives Matter célèbre le Hamas sans que les médias ne bronchent. De leur côté, Annie Ernaux et Judith Butler signent toutes les tribunes anti-israéliennes qui leur tombent sous la main. Butler est à la fois une islamo-gauchiste convaincue que l’attaque perpétrée par le Hamas est un « acte de résistance armée » et la théoricienne en chef de l’idéologie woke du genre – tous les moyens sont bons pour « déconstruire » l’Occident. Cette alliance du wokisme et de l’islamo-gauchisme égaie les Frères musulmans et leurs affidés : en même temps qu’elle pourrit les cerveaux de toute une génération d’étudiants wokisés et de jeunes activistes d’extrême-gauche, elle facilite le repérage des idiots utiles qui deviendront un jour ou l’autre inutiles donc voués à disparaître de gré ou de force.
Pour avoir soutenu Israël dans sa lutte contre le Hamas, le député conservateur londonien Mike Freer a failli être assassiné. Les menaces explicites de “Muslims Against Crusades” ont eu raison de son engagement politique : il ne se représentera pas aux prochaines élections. D’autres députés, pour des raisons similaires, ont annoncé leur retrait de la vie politique britannique. Pendant ce temps, au nord-ouest de l’Angleterre, l’islamo-gauchiste George Galloway est élu député de la circonscription de Rochdale grâce à une campagne pro-palestinienne outrancière. Le Premier ministre Rishi Sunak craint que cette victoire « profondément inquiétante » ne soit pas la dernière au Royaume-Uni. Son ex-ministre de l’intérieur, Suella Braverman, déclare dans The Telegraph que « les islamistes sont désormais aux commandes du Royaume-Uni. Ils exercent leur influence dans tous les domaines ». Malheureusement, la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord sont concernés : l’entrisme islamique est visible dans tous les secteurs, politiques, sociaux, éducatifs, associatifs, et jusque dans les entreprises. L’école est particulièrement visée par les Frères qui ont de quoi se réjouir : les professeurs, confrontés à l’hostilité d’élèves comme de parents musulmans, évitent d’enseigner certains faits historiques et s’autocensurent régulièrement ; des élèves refusent de participer aux cours de musique ou, pour les filles, de sport ; les tentatives de porter le voile et l’abaya dans l’école sont de plus en plus fréquentes ; les élèves juifs se voient contraints de quitter l’école publique dans certaines villes. Quant aux universités européennes, toutes sont en proie aux mêmes maux : le wokisme et l’islamisme. Une fois l’islamisation de la société occidentale accomplie, il ne fait aucun doute pour les Frères musulmans que leur ultime combat contre les activistes wokes, qu’ils détestent mais qui leur sont utiles pour le moment, sera une promenade de santé. Intellectuellement, spirituellement et physiquement anémique, le militant woke est pour eux une sorte de caricature de la décadence occidentale, une incarnation parfaite de la déficience d’une civilisation malade et en phase terminale, un mort-vivant inoffensif.
L’inculture, la bêtise ou le cynisme des islamo-gauchistes de toute obédience comblent de joie les Frères musulmans. Voir Greta Thunberg affublée d’un keffieh et appeler à faire grève pour le climat « en solidarité avec la Palestine » leur arrache des larmes de rire. Les écrits et les déclarations d’Edwy Plenel, de Claude Askolovitch ou d’Éric Fassin les amusent énormément. Ils se délectent de chaque intervention de Jean-Luc Mélenchon et des députés de LFI. En entendant dernièrement les propos du sociologue Jean Viard sur France Info – « Il faut accepter que l’islam est une grande religion européenne. […] C’est en ouvrant la société qu’on va détendre les tensions. […] Ça fait longtemps que je plaide pour qu’il y ait une grande mosquée par région, sur une grande place, avec un centre culturel, avec un centre de formation des imams. […] C’est une question de respect des gens, de leur culture, de leur façon de vivre. » – les Frères sont aux anges et se prennent à rêver : et si tout allait décidément beaucoup plus vite que prévu…