L’intégration eurasiatique comme réponse aux acteurs non invités en Eurasie

Le Congrès international de Kazan sur l’intégration eurasiatique se positionne comme une plateforme importante pour le grand espace que représente l’Eurasie et les processus d’interaction et d’intégration qui s’y déroulent, mais également constitue un rappel aux acteurs néfastes qui n’y sont pas les bienvenus. Tous ces aspects renforcent d’une manière supplémentaire la réalité multipolaire internationale.

La Russie continue d’accueillir plusieurs grands événements sur son sol. Après la réunion des chefs des diplomaties des pays BRICS et partenaires dans la ville de Nijni Novgorod, la terre russe et plus exactement la capitale de la République du Tatarstan, la ville de Kazan, accueille en ce moment les Jeux des BRICS 2024 avec près de 5000 participants représentant pas moins de 90 pays. Toujours à Kazan se déroule actuellement le Congrès international sur l’intégration eurasiatique.

En ce qui concerne ce dernier événement, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a transmis un message de salutations aux organisateurs et aux participants du 5ème Congrès international de Kazan sur l’intégration eurasiatique.

«Je voudrais saluer chaleureusement les organisateurs et les participants du 5ème Congrès international de Kazan sur l’intégration eurasienne.

Votre plateforme rassemble un large éventail de responsables de l’État et de militants de la société civile, d’experts des affaires internationales, d’économistes et de représentants des milieux universitaires ; tous souhaitent renforcer la coopération multiforme dans la région eurasienne que nous partageons.

Dans l’environnement mondial difficile d’aujourd’hui, créé par les politiques destructrices de l’Occident collectif, votre travail pour forger un programme international constructif semble être très demandé.

Plusieurs formats d’intégration prometteurs, dont l’État de l’Union (Russie-Biélorussie, ndlr), l’Union économique eurasiatique, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et la Communauté des États indépendants (CEI), présidée par la Russie en 2024, fonctionnent en Eurasie. L’initiative du président russe Vladimir Poutine en vue d’établir un grand partenariat eurasiatique vise à synchroniser la collaboration entre eux.

Vous examinerez un large éventail de questions concernant la coopération pratique élargie en Eurasie. Nous saluons certainement votre intérêt pour une nouvelle entité multilatérale comme les BRICS, également présidée par la Russie cette année.

Je suis convaincu que le congrès contribuera à renforcer l’amitié et la confiance entre les nations et qu’il contribuera à l’élaboration de recommandations utiles.

Je vous souhaite un travail réussi et tout le meilleur».

En termes de perspectives, plusieurs points importants sont à noter. Tout d’abord que la Russie non seulement continue à accueillir sur son sol plusieurs des grands événements à portée régionale et mondiale, au moment où effectivement le pays préside plusieurs des organisations régionales et internationales, dont l’État russe est membre. D’autre part, et en ce qui concerne précisément l’intégration et l’interaction de plus en plus poussées dans l’espace eurasiatique, espace stratégique dans l’ordre multipolaire mondial actuel, la Fédération de Russie y joue un rôle de premier plan. Quant au choix de la ville de Kazan, la symbolique y est également forte, représentant par excellence la pensée eurasienne, là où différents groupes ethniques et confessions religieuses vivent en véritable harmonie depuis de bien longs siècles. Étant d’ailleurs également l’une des principales caractéristiques de l’Eurasie et des valeurs qu’elle représente.

Aussi, et cela est tout aussi important, malgré tous les obstacles, tentatives de division et de déstabilisation émanant de la minorité planétaire occidentale, en d’autres termes l’axe des nostalgiques de l’unipolarité et de la pensée uniformisée dans la pure philosophie de diktat et de néocolonialisme, l’Eurasie non seulement renforce les alliances et les partenariats réciproques, mais aussi et progressivement met fin aux vestiges néfastes du chaos otano-occidental.

Cela se traduit d’ailleurs aussi bien dans les relations entre des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran, la Biélorussie, les pays d’Asie centrale, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et d’autres nations encore, aussi bien dans le cadre de la CEI que de l’Union économique eurasiatique (UEEA), de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), sans oublier évidemment les BRICS dont la Russie assure la présidence cette année, mais cela concerne également d’autres États qui prennent de plus en plus leurs distances avec l’axe de la minorité occidentale.

À ce titre, il est possible de citer l’Azerbaïdjan, qui non seulement s’affirme comme un pays qui comprend où se trouvent ses intérêts véritables, mais également qui se positionne comme un acteur de plus en plus actif dans la lutte contre le néocolonialisme occidental. Ou encore, la Géorgie, autre pays transcaucasien, qui après de longues années pro-occidentales, a commencé à comprendre toute l’arnaque du système promu par les régimes de l’Occident. Où la pseudo-générosité des derniers ne s’applique que lorsque le pays visé par leur chaos, accepte le rôle de pur vassal, voire d’esclave, en sacrifiant par la même occasion son peuple comme chair à canon pour les intérêts du petit monde arrogant appelé Occident. Dans l’espace ex-soviétique il n’est d’ailleurs pas difficile de deviner à qui aujourd’hui cela correspond le mieux.

Dans le cas d’ailleurs de la Géorgie, le pays se prépare à la réouverture de son ambassade en Russie, après des années de rupture de relations diplomatiques. Après cela, restent les cas de la Moldavie et de l’Arménie, où l’establishment occidental travail dur pour imposer son agenda déstabilisateur dans ces deux pays, mais il est à penser qu’à terme cela n’aboutira pas. Dans le cas moldave, les forces internes qui souhaitent des relations d’alliance et de partenariat stratégique avec la Russie et plus globalement l’espace eurasiatique, ne manquent pas et se font entendre. Dans le cas arménien, il est à penser qu’à un moment ou un autre, les illusions provisoires laisseront place au pragmatisme et surtout à la sagesse eurasienne, comme cela est d’ailleurs observé dans les deux autres pays de Transcaucasie.

En conclusion, il est important à se rappeler que l’Eurasie, en qualité de bloc puissant sur les plans géographique, démographique, économique et stratégique, et étant très important pour l’avenir mondial, non seulement ne se referme pas, mais au contraire avance dans l’élargissement des partenariats régionaux comme internationaux. Pour autant, les ennemis de l’Eurasie, comme de l’ordre multipolaire international et de la véritable diversité du monde, à savoir les acteurs du parasitage occidental, n’y sont pas les bienvenus et leur présence continuera à subir des coups dont ils portent eux-mêmes entière responsabilité. Cela sans oublier la ligne de démarcation qui sera tracée dans le cadre de la guerre en cours entre l’axe otano-occidental et les nostalgiques de l’unipolarité d’un côté, la Russie et l’ordre multipolaire international de l’autre.

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