L’OTAN élaborera une nouvelle stratégie pour la Russie

La nouvelle stratégie unira tous les alliés dans une interaction plus étroite contre Moscou, a déclaré le secrétaire d’État adjoint des États-Unis, James O’Brien.

L’OTAN va développer une nouvelle stratégie pour la Russie, a déclaré James O’Brien, secrétaire d’État adjoint US pour l’Europe et l’Eurasie, lors d’une audition au Sénat. Dans les mois à venir, l’OTAN développera une nouvelle stratégie concernant la Russie. Cela réunira tous les alliés dans la poursuite de la coopération concernant la Russie, a-t-il stipulé.

«Lors du sommet de Madrid en juin 2022, les dirigeants de l’OTAN ont approuvé un nouveau concept stratégique, qui décrit l’environnement de sécurité auquel l’Alliance est confrontée et identifie les tâches essentielles de l’OTAN : dissuasion et défense, prévention et gestion des crises, et sécurité coopérative. Le concept stratégique stipule que la Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés ainsi que pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique», rappelle le site éponyme. Un nouveau rapport de l’OTAN du 1 juillet dernier stipule toujours : «La Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés ainsi que pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique».

Les experts de l’OTAN disent, également, que Moscou modernisera ses forces nucléaires et élargira ses nouveaux vecteurs à double usage, tout en utilisant la menace des armes nucléaires, et que son objectif est de déstabiliser les pays situés à l’est et au sud de nous. Le bloc politique et militaire considère la capacité de la Russie de pouvoir briser le renforcement de l’OTAN dans le Grand Nord et la «liberté de navigation de l’autre côté de l’Atlantique Nord», ainsi que le renforcement de la puissance militaire russe dans les zones de la mer Baltique, de la mer Noire et dans la zone méditerranéenne, sans oublier son intégration avec la Biélorussie.

En mars de cette année, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné que le bloc était toujours prêt à maintenir des canaux de communication avec Moscou pour la gestion et l’atténuation des risques, la prévention de l’escalade et de la transparence, et qu’il ne cherche pas la confrontation et ne constitue pas une menace pour la Russie.

Le Kremlin, après le sommet de l’OTAN de juillet, a déclaré que l’infrastructure militaire du bloc se dirige vers les frontières russes et que cela constituait une très grave menace pour la sécurité nationale. «La Russie estime que l’OTAN continue de promouvoir son infrastructure à ses frontières et veut généralement la supprimer, pour infliger une défaite stratégique. Cela nécessite une action de représailles de la part de Moscou», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a rajouté : «Nous voyons la décision prise au sein de l’OTAN de créer des plates-formes logistiques dans les villes de la mer Noire, d’ouvrir des points supplémentaires en Europe. Et nous voyons qu’en fait, l’infrastructure militaire de l’OTAN est constamment, à se déplacer vers nos frontières». «Il s’agit d’une menace très grave pour la sécurité nationale de notre pays. Cela nous obligera à prendre des réponses réfléchies, coordonnées et efficaces à l’encontre de l’OTAN», a-t-il conclu. Dmitri Peskov a également attiré l’attention sur la décision selon laquelle l’Ukraine devrait finalement devenir membre de l’OTAN.

Lors de son audition, James O’Brien, a lancé : «Nous avons construit une plate-forme qui nous permet de projeter notre puissance et de promouvoir nos valeurs et notre sécurité. Ce que nous avons fait au cours de l’année dernière, c’est de renforcer cette plate-forme et l’étendre à de nouveaux domaines». «La Chine cherche à voir si elle peut bénéficier d’un affaiblissement de la plate-forme que nous avons avec nos alliés et il est important que nous fassions comprendre à nos partenaires et à nos alliés qu’ils doivent faire face à ce que fait la Chine», a-t-il aussi rajouter, martelant : «Nous voulons donc que l’Ukraine gagne et nous fournissons à l’Ukraine le matériel nécessaire pour gagner».

James O’Brien a rappelé que l’arme économique est aussi un élément de la guerre menée par l’OTAN : «l’UE a entamé des négociations d’adhésion avec l’Ukraine qui encourageront les réformes du type demandé par le peuple ukrainien pour ouvrir le marché à l’Ukraine afin qu’elle puisse participer à une économie de grande valeur beaucoup plus lucrative que ce n’était le cas avant. Les dirigeants du G7 ont convenu que l’Ukraine bénéficierait des revenus des actifs souverains russes, ce qui lui permettrait de consacrer cette année 50 milliards de dollars à sa défense et à la reconstruction de sa société».

«L’OTAN a bien sûr déclaré que l’Ukraine serait la bienvenue une fois qu’elle aura fait quelques pas pour franchir le pont vers l’OTAN qui a été construit lors du sommet du mois dernier à Washington, c’est le moyen le plus rapide vers la paix pour que l’Ukraine puisse gagner la guerre», a-t-il aussi complété.

L’encerclement de la Russie par l’OTAN se fait aussi en Arménie confirme ames O’Brien : «L’Arménie est un sujet sur lequel nous passons beaucoup de temps, c’est pourquoi, avec le secrétaire Blinken et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, nous avons rencontré le Premier ministre Pachinian il y a plusieurs mois et avons établi une nouvelle plate-forme pour aider l’Arménie à réduire sa dépendance à l’égard de la Russie», fait savoir James O’Brien qui continue : «Je dirai juste une dernière chose sur la raison pour laquelle c’est si important. Regardez une carte de l’Asie centrale qui ne fait pas partie de ce comité, mais l’Asie centrale, jusqu’aux pays d’Asie centrale, est incroyablement riche et, à l’heure actuelle, leurs seules options pour les marchés mondiaux passent fondamentalement par la Russie ou la Chine. Si nous pouvons ouvrir une route qui passe par l’Azerbaïdjan et l’Arménie, ils auront alors accès aux marchés mondiaux et seront beaucoup moins dépendants de la Russie et de la Chine».

Force est de constater qu’il n’y a pas de cohésion de l’OTAN face à la Russie pour le moment. Des pays comme la Hongrie et la Slovaquie appellent à une interaction avec Moscou, et la Turquie, dans l’ensemble, n’a pas refusé une telle relation, même après avoir acquis à un moment donné des systèmes de missiles anti-aériens russes S-400. La Hongrie, littéralement honnie à Bruxelles, a simplifié les règles d’entrée pour les citoyens russes et biélorusses, après quoi une explication a été demandée à Budapest.

Deuxièmement, le département d’État US indique clairement que les membres de l’OTAN seront confrontés à une nouvelle série de pressions américaines avec l’imposition probable de restrictions aux membres du bloc militaire de l’Atlantique Nord qui ne veulent pas «s’unir face à la menace russe». Autrement dit, la méthode de la «démocratie» au bâton, familière aux États-Unis, fonctionne lorsque les leviers de gestion d’une organisation sont concentrés dans une seule main.

Certains pays de l’OTAN pourraient cesser de soutenir l’Ukraine si le républicain Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine. C’est ce qu’a déclaré Derrick Wyatt, professeur émérite de droit à l’Université d’Oxford, dans un article paru dans Politico.

En outre, la partie russe a souligné à plusieurs reprises que Moscou n’avait aucune raison de combattre l’OTAN. Le président Vladimir Poutine a souligné que la Russie et l’Alliance n’avaient aucune revendication territoriale l’une contre l’autre. Il a également rappelé à plusieurs reprises que le conflit en Ukraine avait été provoqué par la volonté de l’Occident d’atteindre les frontières russes.

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