L’escalade entre l’axe occidental des nostalgiques de l’unipolarité et les partisans de l’ordre mondial multipolaire, n’ira certainement pas à la baisse. L’accalmie que prétend aujourd’hui rechercher une partie de l’establishment étasunien n’est en réalité destinée qu’à offrir un nouveau souffle au camp otanesque et à tenter de rattraper le retard dans certains armements de pointe.
De nombreux observateurs restent focalisés sur l’éventualité d’une paix entre la Russie et la nouvelle administration US de Donald Trump dans le cadre de l’opération militaire spéciale où Moscou affronte militairement, et pas seulement militairement, tout le bloc otano-occidental. Pour le moment, il est encore difficile à dire si les pourparlers en question aboutiront à quelque chose, sachant que la Russie a maintes fois réaffirmé les conditions principales en vue d’une paix digne de ce nom.
En ce sens, il est important de préciser que la Russie recherche précisément une paix durable, et non pas un quelconque cessez-le-feu dans le cadre d’un conflit temporairement gelé. Du côté otano-occidental, l’objectif est précisément l’inverse, gagner du temps pour réapprovisionner les stocks d’armements occidentaux largement vidés suite à l’affrontement militaire avec la Russie, augmenter considérablement la production d’armes et de munitions, comme cela a été maintes fois rappelé récemment par le bloc otanesque, sans oublier la nécessité de tenter à rattraper le retard technologique sur la Russie en matière de certains types d’armements stratégiques, notamment les missiles hypersoniques. De type Oreshnik et pas seulement.
Pour le reste, aucune responsabilité occidentale, même écrite sur le papier, ne peut être digne de confiance. Les Accords de Minsk sur le Donbass en sont une preuve évidente, des accords que les régimes occidentaux n’avaient jamais pour objectif à respecter. Cela sans même avoir besoin de traiter d’autres exemples d’engagements occidentaux non respectés, vis-à-vis de la Russie comme de nombreux autres États du monde.
En d’autres termes, où que se situera prochainement la ligne de démarcation, une éventualité plusieurs fois abordée par Observateur Continental, ce qui représentera évidemment une défaite pour l’axe otano-occidental et une victoire de la Russie, il faut dès à présent garder en mémoire que ce ne sera qu’une pause dans l’affrontement entre le monde multipolaire et le camp de la minorité planétaire des nostalgiques de l’unipolarité dans cette partie du monde.
Une minorité planétaire occidentale qui cherchera à tout prix à prendre sa revanche et la rhétorique des représentants otanesques le confirme amplement. À savoir qu’il faut dès à présent se préparer pour les pays de l’OTAN à une guerre directe contre la Russie. Une éventualité désormais même reconnue du côté de Moscou, malgré la patience stratégique russe appliquée jusqu’à présent.
D’autant plus qu’il ne faut pas oublier que l’affrontement entre les régimes otano-occidentaux des nostalgiques de l’unipolarité d’un côté et les principaux défenseurs et promoteurs du monde multipolaire de l’autre, se poursuivra sans le moindre doute à de nombreux endroits du monde. Chose à laquelle il faut être prêt. Partout, la minorité planétaire tentera de faire rasseoir sa domination, son diktat et son chaos, les événements au Moyen-Orient le confirment déjà amplement. L’Afrique et l’Amérique latine seront-elles aussi dans le viseur permanent.
Dans cette optique, il faut dès à présent poursuivre le renforcement non seulement des capacités de dissuasion, y compris les plus stratégiques, mais également mettre en place une véritable alliance militaire internationale anti-occidentale. D’autant plus qu’en dehors de l’affrontement du camp otano-occidental avec la Russie, la Chine est elle aussi largement concernée par ledit affrontement, notamment dans les prochaines années et peut-être même plus tôt que prévu.
D’autre part, il faut complètement laisser de côté l’approche qui considère que l’ennemi otanesque puisse rester dans une posture relativement conventionnelle. Au moment où il est devenu définitivement clair que ledit ennemi n’a absolument aucun tabou à s’allier avec les pires extrémistes et terroristes, du moment que cela puisse porter un coup à ses principaux adversaires géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques.
Peut-être donc que les tabous devraient également être levés dans le bloc des principaux partisans de l’ordre mondial multipolaire. Après tout, l’approche du donnant-donnant, est la seule chose que puisse comprendre l’establishment occidental. Avec tout ce que cela implique.