Le ministère iranien du Renseignement a révélé s’être fourni des documents essentiels sur le programme nucléaire secret d’Israël. Cette arme permet à Tel-Aviv de dominer l’ensemble du Moyen-Orient depuis un demi-siècle, tout en accusant l’Iran – qui ne l’a pas – de vouloir le concurrencer. Même si Israël n’est pas signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ces documents sont susceptibles de modifier considérablement l’attitude des États nucléaires que sont la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, le Pakistan, la Russie et le Royaume-Uni vis-à-vis d’Israël. Cette annonce intervient à la veille d’un nouveau round de négociation entre les États-Unis et l’Iran.
Les négociations entre les États-Unis et l’Iran, avec la médiation inestimable d’Oman, ont atteint un point décisif où chaque partie expose ses principales cartes dans ce jeu stratégique serré qui aura de profondes répercussions au Moyen-Orient et aux frontières de la Russie, de la Chine et de l’Inde.
Lors du récent échange téléphonique entre Trump et Poutine, il est à noter que les deux tiers de l’heure et quart de dialogue1 ont été consacrés au dossier nucléaire iranien – seul un quart a été consacré à l’Ukraine, où Trump a entériné les représailles contrôlées de Moscou – lorsque le président russe a accepté d’être un médiateur important.2
Fidèle à son style personnel consistant à utiliser au maximum la carotte et le bâton – un véritable piège propagandiste -, Trump a menacé de bombarder l’Iran, comme si c’était aussi simple que cela, en cas d’échec des négociations – ce qui a été dénoncé comme irresponsable par Moscou.
Tucker Carlson (TC), qui bénéficie de la plus forte audience dans les médias états-uniens et qui est très proche de Trump, a publié un message indiquant que le véritable objectif d’une attaque contre l’Iran ne porte pas sur des armes nucléaires inexistantes, mais serait d’imposer un changement de régime3. L’appréciation correcte de TC faisait allusion à la visite à la Maison-Blanche du talmudique et scatologique Mark Levin4 pour faire pression en faveur de sa guerre contre l’Iran. TC souligne qu’une attaque contre l’Iran pourrait facilement se transformer en une guerre mondiale, alors que la République islamique chiite fait aujourd’hui partie des BRICS, qui représentent la majorité de la masse territoriale, de la population, de l’économie et de la puissance militaire (sic) du monde.
Au milieu de cet écosystème délicat, le journal libanais Al-Mayadeen, très proche du Hezbollah aujourd’hui décimé, a publié en exclusivité (sic) que l’Iran avait acquis des milliers de documents sensibles d’Israël mettant en évidence ses installations, notamment ses sites nucléaires5. L’opération d’espionnage a été menée il y a longtemps, mais en raison du volume énorme de documents et de la nécessité de les transporter en toute sécurité (sic) vers l’Iran, il a fallu garder le secret.
Seul le Jerusalem Post en Israël a rapporté cette percée historique dans la muraille de l’espionnage autrefois imprenable d’Israël.6
Selon l’agence de presse Tasnim, le gouvernement iranien examine à la loupe l’abondance d’images et de vidéos qui vont faire sensation à mesure qu’elles seront exhumées – ce qui, à mon avis, fait partie du bazar de la guerre de propagande que mènent aujourd’hui les États-Unis et Israël contre la République islamique chiite.
Selon Middle East Spectator et Al-Mayadeen, les prochaines semaines seront pleines de surprises, alors que la communauté de l’espionnage israélien est en pleine crise catatonique7, et que se trouve maintenant exposé de manière inquiétante l’emplacement de certains des actifs nucléaires stratégiques (mégasic !) d’Israël, en particulier son programme d’armes nucléaires à Dimona.
Selon la télévision d’État iranienne IRIB, l’opération a été menée avec succès par le ministère du Renseignement et l’organisation de renseignement de l’IRGC (Gardiens de la révolution islamique), qui ont utilisé des espions directement à l’intérieur du territoire israélien, ce qui constituerait la plus grande faille de renseignement de l’histoire d’Israël.8
De manière synchronisée, deux citoyens israéliens, Roi Mizrahi et Almog Attias, tous deux âgés de 24 ans, ont été arrêtés le 20 mai9 pour espionnage au profit de l’Iran, où vit d’ailleurs une communauté de 10 000 à 20 000 juifs, selon les statistiques, principalement dans la région d’Ispahan/Chiraz. S’agissait-il d’une opération autonome de l’Iran au cœur d’Israël ? Ou d’une fuite de l’opposition à Netanyahou, et/ou des secteurs anti-guerre de l’administration Trump ?
Le plus important, si cette infiltration s’avère vraie, c’est qu’elle met à nu la dissuasion nucléaire d’Israël, qui dispose, selon des estimations sous-évaluées, de 9010 à 500 bombes nucléaires talmudiques (selon Jimmy Carter).