Quand la guerre devient la paix, quand les concepts et les réalités sont bouleversés, quand la fiction devient réalité et la réalité devient fiction,
Quand un programme militaire mondial est présenté comme une initiative humanitaire, quand le meurtre délibéré d’enfants est qualifié de «dommage collatéral»,
Quand ceux qui résistent à l’invasion de leur patrie par les États-Unis et l’OTAN sont qualifiés d’«insurgés» ou de «terroristes»,
Lorsque les armes nucléaires tactiques sont présentées par le Pentagone comme «inoffensives pour la population civile environnante»,
Lorsque le commandant en chef de la plus grande force militaire de la planète est présenté comme un artisan de la paix mondiale.
Mobilisez-vous dans le monde entier contre la guerre mondiale et la dérogation aux droits humains fondamentaux.
«L’enfer est vide et tous les démons sont ici». ~ William Shakespeare, «La Tempête», 1623.
Ma réponse à Shakespeare : «Renvoyez les démons là où ils doivent être».
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La «guerre chaude» de Pete Hegseth pour «garantir la paix»
«Bonjour et bienvenue au ministère de la Guerre, car l’ère du ministère de la Défense est révolue…
L’origine remonte au IVe siècle à Rome et s’est répétée depuis, y compris par notre premier commandant en chef, George Washington, le premier dirigeant du ministère de la Guerre. Elle traduit une vérité simple mais profonde. Pour garantir la paix, nous devons nous préparer à la guerre». ~ Pete Hegseth
Déclaration absurde, infondée et dangereuse
Les États-Unis d’Amérique sont désormais officiellement en guerre, ce qui, si cela se concrétise, menace l’avenir de l’humanité. L’objectif est de «garantir la paix».
Hegseth propose une guerre totale à l’échelle mondiale comme moyen de parvenir à la paix. L’utilisation d’armes nucléaires ainsi que la «prise de décision militaire par l’intelligence artificielle» font partie intégrante de ce programme militaire mondial.
«À partir de maintenant, la seule mission du ministère de la Guerre nouvellement rétabli est la suivante : mener la guerre, se préparer à la guerre et se préparer à gagner»,
Hegseth est également déterminé à éliminer le mouvement pacifiste.
«C’est pourquoi le pacifisme est si naïf et dangereux. Il ignore la nature humaine et ignore l’histoire humaine».
Pour reprendre les mots de George W. Bush :
«Je veux juste que vous sachiez que, lorsque nous parlons de guerre, nous parlons en réalité de paix».
Engager une guerre comme moyen d’atteindre la paix ? Depuis le 11 septembre, les déclarations propagandistes abondent :
La conduite de «guerres humanitaires»,
La «guerre contre le terrorisme» menée par les États-Unis,
La traque d’Al-Qaïda,
La traque des armes de destruction massive,
La responsabilité de protéger (R2P),
La «guerre juste».
Vidéo : Discours de Pete Hegseth, secrétaire à la guerre
Continuité : de la doctrine Truman à la MAGA [Make America Great Again] Trump
Les administrations démocrates et républicaines successives, de Harry Truman à George W. Bush, Barack Obama et maintenant Donald Trump, ont participé à la mise en œuvre d’un plan hégémonique de domination mondiale, que le Pentagone appelle la «longue guerre».
La doctrine Truman, formulée par George Kennan au début de la guerre froide, soulignait «l’importance non seulement de proposer une solution militaire, mais aussi de maintenir les populations asiatiques dans un état de pauvreté».
Kennan envisageait également une stratégie visant à créer des divisions et à empêcher les pays asiatiques d’établir des relations avec l’Union soviétique, ce qui aurait nui aux intérêts hégémoniques des États-Unis.
Selon Kennan :
«Le jour n’est pas loin où nous devrons nous occuper de concepts de pouvoir purs et simples. Moins nous serons alors gênés par des slogans idéalistes, mieux ce sera».
Il existe des similitudes évidentes entre la déclaration de Hegseth et la doctrine Truman ainsi que le Projet pour un nouveau siècle américain (PNAC) publié en septembre 2000, quelques mois avant l’arrivée de George W. Bush à la Maison-Blanche.
Le PNAC était un groupe de réflexion néoconservateur lié à l’establishment de la défense et du renseignement, au Parti républicain et au puissant Council on Foreign Relations (CFR), qui joue un rôle en coulisses dans la formulation de la politique étrangère américaine.
L’objectif déclaré du PNAC était le suivant :
«Mener et gagner de manière décisive plusieurs guerres simultanées sur plusieurs théâtres d’opérations».
Ces guerres proposées ne devaient pas être menées de manière «consécutive», l’une après l’autre. Elles devaient être menées simultanément dans différentes régions du monde. «Et nous gagnerons ces guerres».
Ce qui distingue le département de la Guerre de Hegeth, c’est que la doctrine «La guerre, c’est la paix» est désormais officielle. Le faux «département de la Paix» a été remplacé par le «département de la Guerre». La guerre est présentée comme un instrument de paix. La diplomatie et les relations internationales ont disparu.
«… mener la guerre, se préparer à la guerre et se préparer à gagner, sans relâche et sans compromis dans cette quête, non pas parce que nous voulons la guerre, personne ici ne veut la guerre, mais parce que nous aimons la paix.
Nous aimons la paix pour nos concitoyens. Ils méritent la paix et ils attendent à juste titre que nous la leur apportions».
La guerre mondiale est présentée comme un moyen d’atteindre la paix. Cela exclut de facto les négociations de paix et le dialogue diplomatique.
N’est-ce pas là une déclaration «officieuse» de la Troisième Guerre mondiale ?
Pour reprendre les mots de Hegseth citant Trump, «nous avons l’armée la plus forte, la plus puissante, la plus meurtrière et la mieux préparée de la planète. C’est vrai, point final. Personne ne peut nous atteindre. Ce n’est même pas proche».
La déclaration ci-dessus est d’autant plus dangereuse que Hegseth ne comprend pas que l’arsenal militaire des États-Unis présente des lacunes importantes par rapport à celui de la Fédération de Russie.
«… nous devons à notre république une armée capable de gagner toute guerre que nous choisissons ou toute guerre qui nous est imposée.
Si nos ennemis choisissent imprudemment de nous défier, ils seront écrasés par la violence, la précision et la férocité du ministère de la Guerre. En d’autres termes, à nos ennemis, «FAFO»».
Les «ennemis» de l’Amérique continueront à défier l’agenda hégémonique de Washington par des moyens pacifiques.
L’ingérence des États-Unis et de l’OTAN ainsi que les tentatives mondiales d’instaurer des «changements de régime» ou des révolutions colorées continueront d’être contestées.
Que signifie FAFO au sein des forces armées américaines ?
FAFO est l’acronyme de «F— Around and Find Out» (Fais le malin et tu verras).
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Transcription du discours original en anglais :
Sept. 30, 2025
Le discours intégral de Pete Hegseth aux généraux américains
(source de la traduction : Le Grand Continent)
Merci, Monsieur le chef d’état-major. Merci. Veuillez-vous asseoir. Eh bien, Monsieur le chef d’état-major, Messieurs les chefs d’état-major, généraux, amiraux, commandants, officiers, sous-officiers supérieurs, sous-officiers, soldats et tous les membres de l’armée américaine. Bonjour, bonjour et bienvenue au ministère de la Guerre. Car l’ère du ministère de la Défense est révolue.
Vous voyez, la devise de ma première section était : «Ceux qui aspirent à la paix doivent se préparer à la guerre». Ce n’est bien sûr pas une idée nouvelle. Vous savez tous que cette devise remonte au IVe siècle à Rome et qu’elle a été reprise depuis lors. Notamment par notre premier commandant en chef, George Washington, le premier dirigeant du ministère de la Guerre.
Elle exprime une vérité simple mais profonde. Pour garantir la paix, nous devons nous préparer à la guerre. À partir de maintenant, la seule mission du ministère de la Guerre nouvellement rétabli est de mener la guerre. Se préparer à la guerre et se préparer à gagner. Sans relâche et sans compromis dans cette quête. Non pas parce que nous voulons la guerre. Personne ici ne veut la guerre. Mais parce que nous aimons la paix.
Nous aimons la paix pour nos concitoyens. Ils méritent la paix et ils attendent à juste titre que nous la leur apportions. Notre tâche première, bien sûr, est d’être forts afin de pouvoir empêcher la guerre avant qu’elle n’éclate. Le président en parle tout le temps. C’est ce qu’on appelle la paix par la force. Et comme l’histoire nous l’enseigne, les seuls qui méritent réellement la paix sont ceux qui sont prêts à faire la guerre pour la défendre.
C’est pourquoi le pacifisme est si naïf et dangereux. Il ignore la nature humaine et il ignore l’histoire humaine. Soit vous protégez votre peuple et votre souveraineté, soit vous vous soumettez à quelque chose ou à quelqu’un. C’est une vérité aussi vieille que le monde. Et comme la guerre coûte si cher en vies humaines et en argent, nous devons à notre république une armée capable de gagner toute guerre que nous choisissons de mener ou qui nous est imposée. Si nos ennemis choisissent imprudemment de nous défier, ils seront écrasés par la violence, la précision et la férocité du ministère de la Guerre.
En d’autres termes, à nos ennemis : FAFO, si nécessaire, nos troupes peuvent vous traduire cela.