L’Europe cherchant à diversifier ses sources d’approvisionnement, deux projets de gazoducs concurrents refont surface. Lequel du projet transsaharien porté par l’Algérie ou du gazoduc offshore défendu par le Maroc est le mieux placé ?
Dans le désert ou le long des côtes ouest-africaines? Algérie ou Maroc ? 2030 ou plus tard ? Lequel des projets de gazoducs « transafricain » livrera l’Europe en premier ? Si les découvertes de ces dernières années offrent un potentiel important, le raccordement des gisements et l’acheminement vers l’Europe est limité. Depuis quelques mois les ambitions autour de ces deux méga-chantiers sont relancés.
Pour l’instant des solutions immédiates ont été trouvées, avec l’augmentation des livraisons de pays producteurs et raccordés comme l’Algérie. Mais à plus long terme et en vue d’une diversification pérenne et plus large, les projets des deux gazoducs concurents refont surface.
En juillet dernier, à Alger, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et ses homologues du Nigeria et du Niger ont signé un protocole d’accord pour la formalisation du projet de gazoduc transsaharien (le TSGP)
Avec cette réunion, sur fond de crise énergétique, le ministre algérien a dit espérer « envoyer un signal fort à l’international, sur le lancement de la réalisation du projet » pour permettre « aux sponsors d’entamer une prospection de partenaires pour le financement et la réalisation. » Le « Transsaharien gas pipeline » ou Nigal , évoqué depuis les années 1980, doit permettre d’acheminer 30 milliards de m³ de GNL depuis le Nigeria et le Niger jusqu’en Algérie.
Plus récemment, un projet concurrent a émergé le long des côtes ouest-africaines, mené cette fois par le Maroc et le Nigeria (voir carte). Le Nigeria Morocco Gas Pipeline (NMPG) vise à prolonger le West African Gas Pipeline jusqu’au Maroc (WapCo). Ce gazoduc en service depuis dix ans livre le gaz du Nigeria, au Bénin, au Togo et au Ghana. L’américain Chevron détient 36,9 % du WapCo.