Géorgie : Une autre «révolution» de couleur télécommandée par l’Occident

La révolution de couleur colorée gronde en Géorgie contre la loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG votée par le gouvernement de Tbilissi dirigé par le parti Rêve géorgien. L’Occident et les officines sorosiennes ne sont pas étrangères à cette révolution.

Un nouveau Maïdan en Géorgie ?

En Géorgie, c’est l’éternel retour des révolutions de couleur, ou du changement de régime si l’on préfère, télécommandée par l’Occident et les officines sorosiennes. Avec le risque d’un Maïdan à la géorgienne car les États-Unis et l’Union européenne se sont largement rangés du côté du l’opposition, en exerçant des pressions appropriées et injustifiées pour garantir que la loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG soit annulée. Car cela ferait ressortir les financements somptueux qui affluent dans le pays depuis Washington et Bruxelles, et ce depuis longtemps.

Le blog italien Inside Over l’analyse fort justement :

«La Géorgie est en pleine tourmente. L’affrontement entre le gouvernement et l’opposition risque de l’entraîner dans l’abîme d’un nouveau Maïdan. Comme en Ukraine en 2014, en effet, les places se remplissent, même si elles ne sont pas très fréquentées (les vidéos concernées le démontrent toujours des plans d’en bas). Les protestations ont été déclenchées par la loi sur la transparence des financements étrangers, que l’opposition qualifie de «loi russe» parce qu’elle a été rédigée sur le modèle d’une loi similaire de Moscou. La loi géorgienne, récemment adoptée, prévoit que les ONG, les médias et les syndicats qui reçoivent plus de 20% de leurs revenus de sources étrangères doivent s’enregistrer en tant qu’organisations servant les intérêts d’un pays étranger, sous la surveillance du ministère de la Justice».

Ce registre permettra de connaître tous les financements qui entrent dans le pays en provenance des États-Unis et de l’UE vers les caisses des ONG locales, des médias, des partis, etc.
La loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG ferait ressortir l’ingérence occidentale

L’article susnommé continue :

«La loi a suscité l’indignation en Occident, qui a pris une position très dure à l’égard du gouvernement, qu’il a qualifié de liberticide. Une indignation grandissante qui a atteint son paroxysme avec la visite des ministres des Affaires étrangères de Lettonie, d’Estonie, d’Islande et de Lituanie qui, avant de rencontrer la présidente sortante de Géorgie, Salomé Zourabichvili, se sont joints aux manifestants, une nette ingérence dans un pays étranger».

Cette ingérence étrangère dénote une volonté occidentale d’affrontement «qui risque de dégénérer, écrit Inside Over. La perspective est un autre Maïdan, cette fois dans un style géorgien, avec tout ce que cela implique. Il reste cependant à voir si la Russie autorisera un autre Maïdan à ses frontières, compte tenu des conséquences désastreuses du premier».

Cependant rappelle Inside Over «le parti au pouvoir, Georgian Dream, n’est pas du tout pro-russe. En effet, il a activement recherché l’adhésion à l’UE et (avec moins de détermination) à l’OTAN. [À tel point que] en décembre 2023, l’UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat (…), qui a condamné l’invasion russe de l’Ukraine et a fourni une aide humanitaire à Kiev. Mais il a aussi eu la prévoyance d’éviter un affrontement avec Moscou, notamment parce qu’il se souvient parfaitement de la façon dont lors de la guerre précédente, en août 2008, les États-Unis, bien qu’ils aient promis une aide et un soutien indéfectible, n’ont pas levé le petit doigt, les laissant seuls pour affronter la Russie».
Le «parti de la guerre mondiale» essaye d’utiliser les Géorgiens comme «chair à canon»

Artin Dersimonian et Anatol Lieven dans Responsible Statecraft note comment, désireux de maintenir une relation fructueuse avec Moscou malgré les relations amicales avec l’UE et les États-Unis, Georgian Dream a évité d’adhérer à certaines des sanctions émises contre Moscou, avec lesquelles il a a intensifié ses échanges commerciaux et a également conclu un accord commercial de grande envergure avec la Chine en 2023.

Ainsi écrit Inside Over «le parti Rêve géorgien est plus réaliste que pro-russe, le soutien très fort de l’Occident à l’opposition l’a renforcé, craignant une opération de changement de régime. À tel point que Ivanishvili a accusé le «parti de la guerre mondiale» d’essayer d’utiliser les Géorgiens comme «chair à canon», les entraînant dans un nouveau conflit catastrophique avec Moscou. Un conflit dont le souvenir est très présent dans la mémoire de la population géorgienne, qui ne souhaite pas qu’il se reproduise, comme le notent les chroniqueurs de RS. À tel point que même l’opposition, tout en accusant le gouvernement d’être dépendant de Moscou, tente par tous les moyens de rassurer sur ce point».

À propos de la loi qui a suscité tant de désapprobation en Occident, le commentaire le plus incisif de RS reste :

«Nous devons nous rappeler que la plupart des Américains considéreraient qu’il est absolument inacceptable que des institutions étrangères, en particulier si elles sont liées à des États étrangers, aient un rôle fondamental rôle dans le financement des groupes politiques opérant aux États-Unis».
Il existe une loi similaire aux États-Unis, la FARA, qui oblige les entités recevant des subventions étrangères à s’enregistrer de la même manière

En outre, il existe une loi similaire aux États-Unis, la FARA, qui oblige les entités recevant des subventions étrangères à s’enregistrer de la même manière. Et, ironiquement, alors que les États-Unis s’élèvent contre la loi géorgienne, ils s’apprêtent à modifier la leur de manière plus stricte en vue des élections de 2024 (Politico). Un premier projet de loi en ce sens a été présenté en septembre dernier.

Mais l’oncle Sam a habitué le monde occidental abêti, décadent, immoral, sans colonne vertébrale à cette hypocrisie phénoménale :

«Faites ce que je ne dis, pas ce que je fais».

Les Géorgiens, dont seule une minorité manifeste, semblent plus réalistes sur le double jeu atlantiste.

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