Plusieurs de mes correspondants affirment que l’un des objectifs de l’occident otanien dans sa guerre de proxy contre la Russie était de l’affaiblir et que cet objectif est presque atteint aujourd’hui.
Dans mon appréhension des événements et des faits, je pense qu’ils se trompent lourdement et qu’au contraire la Russie est beaucoup plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’était avant le 22 février 2022.
Examinons les faits incontestables portant, en particulier, sur les 4 points suivants: la démographie, l’économie, les réseaux d’alliance, la puissance militaire.
• Sur le plan démographique : la Russie a, certes, perdu quelques dizaines de milliers de soldats et de civils, certains propagandistes de plateaux TV occidentaux évoquant même quelques centaines de milliers d’individus. Mais la Russie a déjà gagné plus de huit millions d’habitants depuis février 2022 si l’on veut bien considérer l’annexion du Donbass, de 2 oblasts du Sud de l’Ukraine et l’accueil de nombreux réfugiés ukrainiens russophones et russophiles. Peut être en gagnera-t-elle davantage dans les mois à venir…
La Russie est donc, de facto, bien plus peuplée aujourd’hui qu’elle ne l’était avant le lancement de l’opération spéciale.
• Sur le plan économique : les données et prévisions du FMI, généralement pessimiste pour tout ce qui ne gravite pas autour de l’occident otanien, montrent que la croissance de la Russie est aujourd’hui supérieure à celle des USA, de trois fois supérieure à celle de l’UE, et de 4,5 fois supérieure à celle de la France. Pour mémoire, au 31 décembre 2021, avant l’opération spéciale, le taux de croissance annuel russe était inférieur à celui des USA, de l’UE et de la France (Source : base de données du FMI).1
La dynamique de croissance économique est donc aujourd’hui du côté russe, alors qu’elle ne l’était pas avant le lancement de l’opération spéciale.
Les plus de 15 000 sanctions économiques appliquées à la Russie ont obligé celle ci à restructurer son économie et à se tourner vers de nouveaux partenaires. Relire et méditer ce qu’un homme d’affaire russe écrivait en avril 2019 à propos des sanctions :
• https://reseauinternational.net/la-russie-tirerait-elle-benefice-dune-levee-immediate-des-sanctions
Il ne faut pas oublier non plus l’apport économique incontestable et non négligeable des nouvelles régions annexées qui étaient les plus riches et les plus dynamiques d’Ukraine.
• Sur le plan des alliances : le monde entier peut constater que les alliances incluant la Russie ont le vent en poupe (OCS et BRICS, en particulier) et que le monde otano-kiévien perd en crédibilité au fil du temps qui passe, de l’opération spéciale en Ukraine, et du soutien au génocide des gazaouis.
Ces alliances, (OCS et BRICS) créées à l’initiative de la Russie et de la Chine en réaction au démembrement de la Yougoslavie et au bombardement de Belgrade par l’OTAN en 1999, fonctionnent parfaitement et restent solidaires. 4 des dirigeants des BRIC se connaissent parfaitement car ils sont au pouvoir depuis plus de 10 ans dans leur pays et se sont rencontrés des dizaines de fois.
Poutine et Lula étaient déjà au pouvoir en 2008, année de la fondation des BRICS, Xi Jinping a accédé au pouvoir en 2013, Modi en 2014. La Russie est aussi moins isolée que jamais parce qu’elle a su se poser en championne d’un monde multipolaire auquel aspire une forte majorité planétaire.
Une anecdote amusante à cet égard. La télévision chinoise CCTV réalise une courte émission à chaque arrivée de chef d’État ou de représentant étranger important à l’aéroport de Pékin.
L’émission concernant Scholtz a été visionnée en ligne par 7000 internautes, a reçu 172 likes et a suscité 27 commentaires.
L’émission concernant Vladimir Poutine a été visionnée par 2,3 millions d’internautes, a reçu 26 000 likes et a suscité 3500 commentaires.
QUI de Scholtz ou de Poutine suscite l’intérêt et l’adhésion des internautes du monde entier ? (lire les commentaires…)
Sur le plan des alliances, la Russie ne s’est donc pas affaiblie mais s’est sensiblement renforcée depuis le début de l’opération spéciale, face à un occident dont la popularité et la crédibilité s’effondre lentement mais sûrement dans la majorité planétaire.
• Sur le plan de la puissance militaire : La puissance de l’appareil militaire russe s’est considérablement renforcée depuis le début de l’opération spéciale. Les effectifs ont beaucoup augmenté sous le double effet de la mobilisation partielle de l’automne 2022 et du recrutement massif de nouveaux soldats professionnels. Par ailleurs tous les experts s’accordent à reconnaître que le complexe militaro-industriel russe fonctionne à plein régime avec une capacité de production bien supérieure à celle de tous les pays membres de l’OTAN réunis. Il fournit les munitions et les matériels en quantité suffisante aux forces engagées sur le terrain.
Après plus de deux ans de guerre de haute intensité et de leçons apprises sur le terrain, l’Armée russe est sans aucun doute beaucoup plus entraînée à la guerre de haute intensité qu’elle ne l’était au début du conflit. Elle a pu tester et adapter ses matériels et ses modes d’action en conditions réelles et mettre en service de nouveaux matériels toujours plus efficaces. L’attaque terroriste de Moscou a renforcé lé détermination des russes à s’engager et à se battre pour défendre la sécurité de leur pays face à un occident otanien jugé déloyal et vicieux.
Les forces armées russes sont donc beaucoup plus fortes qu’elles ne l’étaient au tout début de l’opération spéciale. Elles ont désormais les moyens humains et matériels d’ouvrir de nouveaux fronts là où leur commandement le souhaite. Elles viennent de le démontrer avec succès en ouvrant le front de Kharkov mais pourraient en ouvrir d’autres, lorsque le moment sera venu, pour finir d’épuiser et de disperser les forces otano-kiéviennes.
En conclusion,à ceux qui s’obstinent dans leur fantasme d’une victoire otano-kiévienne et d’affaiblissement de la Russie, je dis très simplement qu’il faut admettre les réalités évoquées ci dessus. Pour moi, il ne fait aucun doute que la Russie n’a jamais été aussi forte, puissante et résiliente sur tous les plans depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1990 et, de plus, la dynamique est de son côté.
Le seul affaiblissement que les néocons US, et leurs complices des gouvernances de l’UE qu’ils ont promues, ont magnifiquement réussi à obtenir est celui d’une Union européenne qu’il s’agissait d’asservir aux USA pour un nouveau siècle.
Poutine reste maître des horloges. Les forces russes passeront à la vitesse supérieure au moment jugé le plus opportun pour engranger un maximum de bénéfice d’une victoire dont aucun analyste sérieux ne pouvait et ne devrait douter.