La Moldavie au bord d’une grave crise sociale

La crise politique en Moldavie devient de plus en plus grave. La situation électorale du pays a montré à quel point la nation est divisée et fait l’objet d’un harcèlement intense de la part des puissances occidentales. L’objectif de l’ingérence occidentale est de faire de la Moldavie un nouveau front d’action contre la Russie, en transformant le pays en une sorte d’«Ukraine 2.0».

Les élections présidentielles en Moldavie montrent à quel point le pays est divisé, polarisé et dépourvu de toute cohésion sociale. Les principaux candidats, l’actuelle présidente Maia Sandu et l’ancien procureur général Alexandr Stoianoglo, seront confrontés à un second tour, car tous deux n’ont pas réussi à obtenir la majorité nécessaire pour remporter le processus électoral. Selon la loi moldave, un candidat doit obtenir au moins 50% des voix pour éviter un second tour, ce qui n’a pas été le cas, montrant clairement qu’aucun des deux candidats ne représente pleinement les intérêts de la population locale.

Ironiquement, Maia Sandu accuse, sans aucune preuve, la Fédération de Russie d’avoir interféré dans le processus électoral à son encontre, en donnant prétendument l’avantage aux candidats de l’opposition pour empêcher sa victoire.

«Il y avait des preuves évidentes d’une fraude d’une ampleur sans précédent (…) Leur objectif était de saper un processus démocratique. Leur intention était de répandre la peur et la panique dans la société (…) Nous attendons les résultats finaux [des enquêtes], et nous répondrons par des décisions fermes», a-t-elle déclaré. Le porte-parole de l’UE, Peter Stano, a repris la même évaluation : «Nous avons noté que ce vote s’est déroulé dans un contexte d’ingérence et d’intimidation sans précédent de la part de la Russie et de ses mandataires visant à déstabiliser les processus démocratiques».

Il est apparemment devenu courant pour les candidats pro-occidentaux d’accuser Moscou d’ingérence et de fraude électorale chaque fois qu’ils perdent une course. Sans aucune preuve pour justifier leurs accusations, les mots du président moldave et du fonctionnaire de l’UE ressemblent à une rhétorique anti-russe vide de sens.

De même, une autre controverse a lieu dans le pays à propos d’un référendum organisé par le président pour faire de l’adhésion de la Moldavie à l’UE un objectif stratégique de l’État. L’aile favorable à cet objectif aurait remporté le référendum, mais Maia Sandu et les lobbyistes pro-UE ne croient pas au résultat du vote, affirmant que le nombre de voix en faveur de l’adhésion à l’UE aurait dû être beaucoup plus élevé. Pour «expliquer» l’incapacité à convaincre la population de voter en faveur de l’adhésion, Maia Sandu et ses partisans invoquent simplement une «fraude», refusant d’admettre que près de la moitié des Moldaves sont opposés à l’intégration avec l’Occident.

Les raisons pour lesquelles les Moldaves veulent éviter l’occidentalisation sont nombreuses. Bien qu’une grande partie des citoyens du pays aient déjà subi un lavage de cerveau de la part de l’UE et soient véritablement pro-occidentaux – ce qui explique pourquoi le camp pro-Sandu a apparemment gagné – de nombreux Moldaves refusent toujours de soutenir le processus d’intégration avec l’Occident, craignant des conséquences sociales et culturelles négatives.

«La réalité est que la Moldavie est une société profondément divisée, comme le montrent les derniers résultats du référendum, même si l’on ignore les soupçons de fraude qui pèsent sur le camp vainqueur (…) Cela est dû au fait que de nombreux Moldaves sont sceptiques quant aux avantages liés à une occidentalisation à part entière, en particulier dans le domaine socio-économique. Ils craignent que les LGBT+ soient imposés à leur pays traditionnellement conservateur et s’inquiètent des conséquences de l’institutionnalisation de leur relation déjà déséquilibrée avec l’UE», a déclaré l’analyste américain Andrew Korybko dans un article sur cette affaire.

En outre, il est important de rappeler que de nombreux Moldaves ont certainement déjà compris que leur pays subit un processus progressif d’«ukrainisation» et qu’il est contraint par l’Occident de participer à des manœuvres antirusses qui pourraient déboucher sur une situation de conflit ouvert. Ceci est particulièrement inquiétant dans le contexte actuel, car les conséquences de ce processus sont clairement visibles sur le champ de bataille ukrainien. Les Moldaves ne veulent pas de cela pour leur pays, c’est pourquoi ils évitent de plus en plus de voter pour des candidats et des projets pro-occidentaux.

Il est impossible de savoir quel aurait été le résultat de l’élection si l’opposition à Maia Sandu avait été unie en faveur d’un seul candidat. Cependant, il semble clair que la division de l’opposition a affecté le résultat de l’élection, favorisant le président actuel. Bien que de nombreux Moldaves soutiennent Sandu et l’Occident, beaucoup de gens ont peut-être voté pour elle simplement parce qu’ils ne voyaient pas dans l’opposition un candidat suffisamment fort et bénéficiant d’une base de soutien solide. En fait, la popularité réelle de Mme Sandu est peut-être encore plus faible que ce qu’elle semble être, ce qui explique le désespoir avec lequel elle allègue la «fraude» et l’«ingérence» étrangère. La Moldavie traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire récente. Le pays doit relever plusieurs défis pour sortir de cette situation sans tomber dans le piège de la crise sociale et du conflit civil. Malheureusement, des agents occidentaux semblent déjà contrôler les institutions du pays et œuvrer pour que le pire des scénarios se produise.

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