Cet article a pour but d’informer le public francophone que le terrorisme est souvent utilisé pour diaboliser la lutte d’autodétermination palestinienne et minimiser la souffrance du peuple palestinien, que le terrorisme a été initié par les sionistes. Loin d’être châtiés, ils ont été récompensés par l’octroi d’un État (55% de la Palestine pour 20% de la population). Les palestiniens désabusés n’ont fait que suivre l’exemple de leurs «grands frères» dans le métier. Si un sioniste vous accuse de soutenir le Hamas parce que vous dénoncez les crimes d’Israël, rappelez-lui que les sionistes aussi ont été des terroristes.
Organisations terroristes juives
La Haganah (1920-1948)
La Haganah était l’organisation militaire principale de la communauté juive (Yishuv) en Palestine. Son but était de protéger les juifs et leurs établissements contre les attaques arabes, particulièrement pendant la révolte arabe de 1936-1939.
Elle a adopté une approche défensive et une stratégie de «dissuasion», mais a également mené des attaques contre des cibles arabes en période de conflit. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle coopérait avec les Britanniques contre l’occupation nazie en Europe. La Haganah a fini par devenir la base de l’armée israélienne après la fondation d’Israël.
L’Irgun (1931-1948)
L’Irgun, dirigée par Menachem Begin, était un groupe paramilitaire sioniste radical, visant à établir un État juif sur l’ensemble de la Palestine, y compris par la violence contre les Britanniques et les Arabes.
L’Irgun a adopté une stratégie de terreur, commettant des attentats et des massacres pour forcer la main des Britanniques et expulser les Arabes. L’attentat de l’hôtel King David en 1946, qui a tué 91 personnes, en est un exemple marquant. Après la fondation d’Israël, l’Irgun a été intégrée dans l’armée israélienne.
Lehi ou groupe Stern (1940-1948)
Le Lehi, dirigé par Avraham Stern, était un groupe encore plus radical que l’Irgun, avec un objectif de lutte violente contre les Britanniques et de création d’un État juif basé sur des principes nationalistes et révisionnistes.
Le Lehi a commis de nombreux attentats, y compris des assassinats de hauts responsables britanniques, et prônait une politique plus extrémiste. Ils se sont également associés à l’Allemagne nazie en 1941, espérant obtenir leur soutien contre les Britanniques.
Comme l’Irgun, Lehi a été dissous après la fondation de l’État d’Israël, et ses membres ont été intégrés dans l’armée israélienne.
Le Parti travailliste (Poalei Zion)
Ce groupe, plus modéré et socialiste, visait la création d’un État juif par des moyens diplomatiques et économiques, en mettant l’accent sur la construction d’une infrastructure juive en Palestine et sur la collaboration avec les autorités britanniques.
Les membres de Poalei Zion ont joué un rôle important dans l’établissement de l’infrastructure agricole et industrielle juive, notamment à travers les kibboutzim et la mise en place de syndicats de travailleurs.
Le Parti travailliste s’est allié à la Haganah et a joué un rôle central dans la création de l’État d’Israël, en soutenant le processus de négociation avec les Britanniques et les Nations unies.
La Jewish Agency (Agence juive)
Fondée en 1929, la Jewish Agency représentait l’Organisation sioniste mondiale en Palestine et avait pour mission de superviser l’immigration juive, le financement des infrastructures et les relations diplomatiques avec les autorités britanniques.
Elle utilisait la diplomatie, la négociation et l’organisation pour promouvoir l’établissement d’un État juif. Elle était considérée comme le bras exécutif du mouvement sioniste modéré. Après la fondation d’Israël, la Jewish Agency a été transformée en une institution gouvernementale, supervisant l’immigration juive en Israël.
Le mouvement révisionniste (Zionisme révisionniste)
Le sionisme révisionniste, dirigé par Ze’ev Jabotinsky, prônait un État juif indépendant dans toute la Palestine historique, avec une approche beaucoup plus militante que les sionistes sociaux-démocrates. Jabotinsky croyait en la nécessité d’une armée juive forte et dans la résistance à l’occupation britannique par la violence. Il prônait aussi l’immigration juive massive en Palestine. Après la Seconde Guerre mondiale, ses partisans ont intégré des groupes comme l’Irgun et ont joué un rôle important dans la fondation de l’État d’Israël.
NB : Benjamin Netanyahou est un sioniste révisionniste.
Villages palestiniens détruits ou incendiés
Les années 1930 ont été marquées par une escalade de la violence dans le contexte du conflit sioniste-arabe en Palestine. Bien que l’attaque systématique de villages palestiniens par des groupes sionistes radicaux soit plus fréquemment associée aux années suivant la Seconde Guerre mondiale, des actes de violence ont bien eu lieu durant la décennie précédente, particulièrement en réponse aux révoltes palestiniennes contre la domination britannique et l’immigration juive.
La révolte arabe de 1936-1939
La violence pendant les années 1930 a culminé avec la révolte arabe de 1936-1939, qui a été une réponse directe à la politique britannique et à l’afflux croissant de migrants juifs en Palestine. En réponse à cette révolte, certains groupes sionistes ont mené des attaques contre des villages palestiniens.
Les attaques ont souvent été menées par des groupes paramilitaires comme l’Irgun et la Haganah, mais aussi par le groupe plus radical Lehi (le groupe Stern). Ces groupes ont mené des actions violentes pour contrer les révoltes arabes, et dans certains cas, ils ont visé les villages palestiniens qu’ils considéraient comme des soutiens à la rébellion.
Les massacres de 1929 et 1936-1939
Avant la révolte de 1936, en 1929, un massacre contre les Palestiniens a eu lieu à Hébron et Safed, où des juifs radicaux ont tué des Arabes en représailles à des attaques contre des communautés juives. Bien que ces massacres aient été davantage le fait de tensions communautaires et non directement de groupes paramilitaires sionistes, ils ont alimenté la haine entre les communautés et ont incité des attaques de part et d’autre.
Les opérations de la Haganah et de l’Irgun
Durant les années 1930, les groupes comme l’Irgun ont utilisé des attaques ciblées contre des infrastructures et des communautés arabes en tant qu’actes de résistance contre l’autorité britannique. Leur objectif était de déstabiliser le mandat britannique et de créer une pression pour l’immigration juive. Ces attaques ont parfois visé des villages arabes, que ce soit en raison de leur soutien perçu à la révolte arabe ou pour revendiquer des territoires stratégiques.
Destruction de villages et attaques contre des villages palestiniens ont aussi eu lieu dans ce cadre de violences politiques, bien que la plupart des exactions contre les Palestiniens aient été documentées à partir de 1947. Les premiers signes de cette stratégie de «nettoyage» des territoires par la violence se retrouvent dans les années 30, bien que ce soit à une échelle plus réduite par rapport à la période 1947-1948. La violence dans les années 30 a souvent été une réponse à des soulèvements locaux.
Des attaques violentes ont été menées par des groupes paramilitaires sionistes comme l’Irgun, le Lehi (groupe Stern) et la Haganah. Ces groupes cherchaient à déstabiliser les forces britanniques et à renforcer la présence juive en Palestine en expulsant les Palestiniens et en sécurisant des territoires pour un futur État juif.
Certains de ces groupes ont systématiquement attaqué des villages palestiniens, les incendiant, détruisant des maisons et commettant des massacres. Parmi les exemples les plus célèbres, on peut citer le massacre de Deir Yassin en avril 1948, où environ 100 habitants palestiniens ont été tués par l’Irgun et le Lehi. Bien que cet incident ait eu une forte résonance dans la mémoire palestinienne et mondiale, il a été suivi par d’autres attaques similaires. De nombreux villages ont été abandonnés ou complètement détruits, certains par incendies ou attaques directes, ce qui a conduit à l’exode massif des Palestiniens pendant la guerre de 1948.
La destruction des villages palestiniens et les massacres qui ont eu lieu avant et pendant la guerre de 1948 font partie d’un ensemble d’événements tragiques pour les Palestiniens, qualifiés de Nakba. Des milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir et de vivre en exil, un processus qui a profondément marqué l’identité palestinienne et est encore au cœur des revendications liées au droit au retour des réfugiés palestiniens
Attentat de l’hotel King David
L’hôtel King David à Jérusalem était le quartier général de l’administration britannique en Palestine. Il abritait également des bureaux militaires, des services de renseignements et des officiers britanniques. L’Irgun a choisi de cibler cet hôtel en raison de son importance stratégique pour les autorités britanniques.
Le groupe a placé une charge explosive dans la section de l’hôtel où se trouvaient les bureaux administratifs britanniques, dans le but de détruire les installations gouvernementales et de provoquer un maximum de dégâts. Avant l’explosion, les membres de l’Irgun ont averti l’hôtel par téléphone, mais les autorités britanniques n’ont pas évacué rapidement l’hôtel, pensant que l’alerte était une ruse.
Le bombardement le 22 juillet 1946 a tué 91 personnes (principalement des Britanniques, mais aussi des juifs et des Arabes) et en a blessé de nombreuses autres. Il a été l’un des attentats les plus meurtriers de l’époque.
Bien que l’attaque ait été critiquée par certains segments du mouvement sioniste, elle a également eu un large soutien parmi les radicaux qui estimaient que la violence était nécessaire pour parvenir à un État juif.
Assassinat de l’envoyé de l’ONU
L’assassinat du Comte Folke Bernadotte, diplomate suédois et ancien membre de la famille royale de Suède, a été perpétré le 17 septembre 1948 par des membres du Lehi, également connu sous le nom de groupe Stern. C’était un groupe radical sioniste qui avait recours à des méthodes terroristes pour atteindre ses objectifs, notamment pendant la période précédant la création d’Israël. Ce groupe, dirigé par Avraham Stern, prônait l’utilisation de la violence pour obtenir un État juif sur toute la Palestine historique, sans compromis. Le Lehi considérait Bernadotte comme un obstacle à leurs objectifs, notamment en raison de son plan de partage de Jérusalem et de son approche modérée sur les questions de réfugiés.
sources :
• Benny Morris (1999). «Righteous Victims : A History of the Zionist-Arab Conflict, 1881-2001». Vintage Books.
• Ilan Pappé (2006). «The Ethnic Cleansing of Palestine». Oneworld Publications.
• Al Jazeera : «Palestinian villages destroyed during the 1948 Nakba».
• https://jewishwebsite.com/july-22-1946-the-bombing-of-the-king-david-hotel
• Avi Shlaim, «The Iron Wall» (2000)
• Benny Morris, «The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited» (2004).