Mali: CRISE POLITIQUE AU MALI: RÉUNION DU COLLÈGE CHARGÉ DE NOMMER UN PRÉSIDENT DE TRANSITION

Le groupe chargé de nommer le président qui dirigera le Mali au cours des prochains mois après le putsch du 18 août doit se réunir ce lundi. C’est ce qu’a annoncé un responsable d’une des organisations associées aux concertations. Le ballet diplomatique continue. Après la visite du chef de la diplomatie algérienne, le médiateur de la Cédéao est attendu en début de semaine.

Ce collège institué par la junte militaire désormais au pouvoir se réunira à un moment où celle-ci est sous la pression de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) pour désigner rapidement le président et le Premier ministre qui conduiront les affaires pendant la période de transition de plusieurs mois censée ramener les civils à la tête du pays.

Un civil ou un militaire ?

La Cédéao insiste pour que ce soient des civils. Les nouveaux maîtres de Bamako voudraient que le président soit un militaire. La Cédéao a imposé des sanctions au Mali.

Elle les lèvera, dit-elle, aussitôt que des dirigeants de transition civils auront été choisis. Mais la semaine passée elle n’avait laissé que quelques jours à la junte pour accéder à ses exigences.
LE MÉDIATEUR DE LA CÉDÉAO ATTENDU

Le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu en début de semaine au Mali.

Le collège devrait comprendre cinq représentants de la junte, deux du Mouvement du 5-Juin, deux religieux et deux membres de la société civile, selon une source au sein du processus pour sa mise en place.

On ignore si le collège choisira un président de transition lundi, veille du 60e anniversaire de l’indépendance du Mali.

“Le collège doit siéger demain”, a dit dimanche un des responsables du Mouvement du 5-Juin, Imam Oumarou Diarra, en marge des discussions organisées au cours du week-end entre la junte et ce collectif qui a mené pendant des mois le mouvement de protestation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu’à ce qu’un groupe d’officiers ne le dépose le 18 août.
L’ALGÉRIE CRAINT L’INSTABILITÉ POLITIQUE À SA FRONTIÈRE

L’Algérie est également présente diplomatique. L’Algérie, qui craint les risques d’instabilité sur son flanc sud, s’efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionaleElle a réagi au coup d’Etat en appelant à des élections et au “respect de l’ordre constitutionnel”.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a effectué dimanche à Bamako sa seconde visite en moins d’un mois depuis la prise de pouvoir par les militaires au Mali et le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta.

“Dépêché” par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, M. Boukadoum s’est rendu à Bamako “dans le cadre d’une visite de travail”, selon le ministère des Affaires étrangères.

Parmi ses interlocuteurs, ont figuré notamment le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, l’influent imam Mahmoud Dicko et le président de la Convergence pour le Développement du Mali (Codem), Housseini Amion Guindo.

Said Boukadoum a réitéré la “disponibilité de l’Algérie à poursuivre son accompagnement aux frères maliens, comme elle l’a fait par le passé, dans leurs efforts à conduire une transition calme et apaisée qui soit à la hauteur des attentes du peuple malien et qui permettrait le retour à l’ordre constitutionnel”.

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