IVG, la diabolisation

Roberta Metsola élue à la tête du Parlement européen.

Une « Maltaise anti-avortement » : c’est en ces termes que les médias français ont désigné Roberta Metsola, élue hier à la présidence du Parlement européen. Cette jeune femme située à gauche du PPE ne manque pourtant pas d’atouts. Elle connaît parfaitement les dossiers, ses convictions européennes sont indéniables, elle a pris des positions courageuses contre la corruption qui dévaste son pays. Et aussi pour les migrants. Alors, pourquoi ne pas avoir titré « une pro-migrants au Parlement » ?

Comme si son opposition à l’IVG constituait une tare qui obscurcit toute sa personnalité. Peu importe qu’elle ait précisé que c’est une conviction personnelle, qui correspond d’ailleurs à celle de la majorité des habitants de Malte, dernier pays de l’Union où l’IVG est prohibé. On ne niera pas ici que la légalisation de l’IVG en France permet aux femmes de pouvoir choisir elles-mêmes de poursuivre ou non leur grossesse dans des conditions dignes. Mais doit-on pour autant nier l’aspect douloureux et complexe d’un avortement ? Estimer que c’est la seule réponse possible ? Censurer ceux qui y sont opposés ? Cette attitude n’est au fond que l’exact miroir de celle de ces militants américains anti-IVG, qui en font l’unique et seul critère de leur vote. Dans un cas comme dans l’autre, la même diabolisation. Et le meilleur moyen pour que rien ne bouge.

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