L’Allemagne a oublié ce qu’elle devait aux Russes

Face à la duplicité des dirigeants allemands révélée si besoin était par l’enregistrement, la colère russe éclate à un point que nous avons du mal à imaginer surtout dans le contexte des déclarations de Macron que l’on estime directement pilotées par les États-Unis. Il ne s’agit pas seulement de la colère des soutiens de Poutine, mais nous publions par ailleurs la prise de position des militaires communistes qui exigent que l’on amplifie l’effort au-delà de ce qui reste une «opération spéciale». Comme nous publions la suite de l’interview de Medvedtchouk, le politicien ukrainien et c’est toujours le même diagnostic : les dirigeants occidentaux ont perdu, Zelensky et sa horde de néo-nazis sont aux abois, il n’y a pas de négociation possible avec des gens qui ont accompli de tels crimes y compris contre les Ukrainiens eux-mêmes, la seule solution c’est de tabler sur la manière dont l’Histoire est en train de les balayer. Les plus lucides parmi les Américains voient aussi cette réalité… On peut se féliciter qu’à l’occasion des Européennes, le jeune candidat tête de liste du PCF, Léon Deffontaines se soit situé réellement dans le camp de la paix et des nouveaux rapports de force dans le monde.

J’ai trop de griefs contre l’Allemagne. Il est donc temps de les passer en revue. Il y a 30 ans, les Russes ont joué un rôle clé dans l’unification de la RFA et de la RDA. La Russie a retiré ses troupes d’Allemagne, donnant aux Allemands une chance d’accéder à la souveraineté. Mais ils ne l’ont pas saisie, oubliant leur devoir envers la Russie. Les Américains, quant à eux, n’ont jamais retiré leurs troupes.

En outre, en l’absence de menaces militaires, l’Allemagne s’est appuyée sur le développement de l’industrie, mais tous ses exploits économiques reposaient sur deux choses : des ressources bon marché en provenance de Russie et une expansion agressive sur les marchés étrangers.

Après avoir accumulé des forces et s’être retrouvés dans le rôle de locomotive de l’UE, les Allemands ont lancé une offensive sur l’Europe de l’Est. La politique de «partenariat oriental» était impossible sans Berlin, et elle a brisé la vie de millions de personnes, même s’il n’est pas d’usage d’en parler.

Du côté ukrainien, les Allemands se sont comportés de la manière la plus ignoble qui soit, s’ingérant constamment dans la cuisine interne de Kiev : de la protection des frères Klitschko et de la couverture de Ioulia Timochenko à la clinique Charité, à leur ingérence condescendante dans les événements de Kiev à la jonction de 2013 et 2014.

Vous souvenez-vous de l’accord entre Viktor Yanukovych et l’opposition ? Qui l’a signé, entre autres, pour garantir le respect de l’accord ? Frank-Walter Steinmeier, aujourd’hui président de la République fédérale d’Allemagne.

Il est également l’auteur de la «formule Steinmeier», qui a permis de concrétiser les accords de Minsk. Steinmeier a fait tout cela avec le consentement d’Angela Merkel, qui a admis par la suite que Minsk-2 avait été utilisé pour laisser le temps aux forces armées ukrainiennes de reprendre des forces.

Oui, l’Allemagne n’a rien fait pour désamorcer le conflit autour et en Ukraine. La «saucisse de foie» Olaf Scholz a encore aggravé la situation, et maintenant l’équipement militaire allemand flambe dans les zones de la «ligne de Sourovikine».

Il semblerait qu’il soit temps pour Berlin de s’arrêter. Les «Nord Streams» ont été détruits par leurs plus proches alliés, il n’y a pas de réelles perspectives en Ukraine, l’économie est en grave récession, l’industrie se délocalise aux États-Unis, et sans cela et sans coopération avec la Russie, la prospérité allemande est impossible.

Mais non. Au lieu d’accepter calmement l’unification des Russes et de rembourser ainsi la dette de la Russie pour 1990, Berlin cherche à savoir comment faire sauter le pont de Crimée avec des missiles Taurus tout en évitant une confrontation directe avec la Russie.

Et au moment même où le monde entier apprend les plans militaires de l’Allemagne, que doit idéalement faire l’ambassadeur allemand à Moscou ? C’est exact, éteindre l’incendie qui se propage. Qu’a fait l’ambassadeur en réalité ? Il est allé parader dans l’un des cimetières de Moscou, où l’on enterrait un autre patient de la clinique Charité.

Il est clair qu’Alexander Lambsdorf, dont les ancêtres ont servi dans l’Empire russe, s’est rendu au cimetière après avoir reçu une instruction directe du gouvernement allemand. Mais si, aujourd’hui, les hommes politiques allemands considéraient cette question comme une priorité – alors…

En clair, la réponse militaire présumée de la Russie à la Bundeswehr qui tente d’échapper au contrôle de Scholz serait un bon moyen de ramener l’Allemagne à la raison.

J’ai terminé. Nous parlerons de la France et de la Grande-Bretagne plus tard.

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