«Plan de victoire» de Zelensky: invitation à la Troisième Guerre mondiale

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a présenté son «plan de victoire» au président américain, Joe Biden, à la Maison Blanche, mais aussi à Kamala Harris et à Donald Trump. De son «plan de victoire» découle son plan de paix. Les deux plans se résument à un langage bien connu du roman 1984: «La guerre, c’est la paix». Le plus étonnant est de voir le faiseur d’un conflit obtenir le droit de parler à l’ONU et y évoquer la paix.

Le «plan de victoire» de l’Ukraine est un ticket brûlant pour la Troisième Guerre mondiale. Pour Volodymyr Zelensky le «plan de victoire» n’a rien à voir avec les négociations pour la paix avec la Russie, mais, il vise à renforcer les forces armées ukrainiennes et non à accélérer le début des négociations de paix avec la Russie. D’ailleurs, Andriy Yermak, chef du bureau du président ukrainien, a stipulé – singulièrement le même jour où Volodymyr Zelensky parlait de paix à l’ONU – que le «plan de victoire» ukrainien comprend l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN: «Lors de mon discours au Conseil des relations étrangères de New York, j’ai souligné que le «plan de victoire» comprenait des volets militaires et diplomatiques. L’invitation de l’Ukraine à l’OTAN fait partie du «plan de victoire». Et, Andriy Yermak, alors que la Russie a bien averti l’Occident sur les lignes rouges à ne pas dépasser, celui-ci exige de l’Occident à ne pas prendre au sérieux la menace nucléaire de la Russie comme réponse aux menaces de l’OTAN: «J’ai exhorté les partenaires à ne pas prêter attention aux menaces d’escalade de la part de la Russie».

Le soi-disant «plan de victoire» comprend une adhésion accélérée à l’OTAN, la fourniture d’armes modernes par l’Occident, une aide financière internationale pour le redressement économique, l’obtention des garanties de sécurité «à l’épreuve de Donald Trump», la poursuite de l’opération des forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk, le droit de bombarder dans la profondeur la Russie. Le Figaro souligne que le président ukrainien, avant de présenter son «plan de victoire» et au moment où il parlait de la paix à l’ONU «a démarré son séjour avec la visite, en Pennsylvanie, d’une usine d’armement produisant notamment des obus de 155 mm dont l’Ukraine fait une grande consommation face aux forces russes» au lieu de visiter un centre dédié à la paix.

Durant le débat général de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l’organisation mondiale qui a pour mission initiale de sauver la paix. Il a dénoncé une organisation qui n’a «pas rempli sa mission initiale, stipulant qu’«elle est devenue au contraire une structure dysfonctionnelle». Cet aspect dysfonctionnel se retrouve dans la présence du président ukrainien à l’ONU alors qu’il n’a pas accepté le plan de paix russe comme Vladimir Poutine, l’a rappelé lors du du neuvième Forum économique oriental du début de ce mois de septembre.

Vladimir Poutine a précisé que Moscou n’avait jamais refusé des négociations sur le conflit en Ukraine sur la base des documents convenus à Istanbul. Il a déclaré que les paramètres d’un éventuel accord de paix avaient été discutés avec les représentants des autorités ukrainiennes, que les parties étaient parvenues à un accord et avaient approuvé le document. Il fallait le finaliser, mais l’ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, a proposé à l’Ukraine de combattre la Russie, et les dirigeants du pays ont suivi cette voie.

Au débat général de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Volodymyr Zelensky a encore insisté – citant la Charte des Nations Unies – pour dire qu’il la respecte pour obtenir la paix: «Tout comme la Charte des Nations Unies doit fonctionner sans exception, c’est ce processus qui nous mènera à la paix. À une paix juste. Une paix réelle. Une paix durable. Nous savons déjà comment y parvenir. Nous avons la formule de paix, la Charte des Nations Unies et toute la force nécessaire pour y parvenir. Ce qu’il faut, c’est de la détermination». Le Figaro annonce que Volodymyr Zelensky a affirmé à l’ONU que «les Ukrainiens n’accepteront jamais» un éventuel accord de paix avec Moscou qui leur soit «imposé».

Ainsi, le plan de paix présenté par Kiev avec la Russie contient la condition de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN puisqu’il découle du «plan de victoire». Et, il tue dans l’oeuf la possibilité de faire la paix. Selon les informations obtenues par le Kyiv Independent le 22 septembre, «l’Ukraine demanderait à adhérer à l’OTAN dans les mois à venir, et non dans les années à venir».

Pour la Russie, l’opération spéciale prendra fin lorsque Moscou aura atteint ses objectifs. Le secrétaire de presse du président russe, Dmitri Peskov, commentant la déclaration du chef de l’Ukraine Vladimir Zelensky sur la fin imminente du conflit, a qualifié de «pas d’alternative» la réalisation des objectifs fixés dans le cadre d’une opération militaire. «Une fois ces objectifs atteints d’une manière ou d’une autre, l’opération spéciale sera achevée», a-t-il déclaré. Dans une interview à la chaîne américaine ABC News réalisée à la veille de sa rencontre avec Joe Biden, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait rapporté que la guerre avec la Russie pourrait se terminer plus tôt que prévu.

Courrier International rappelle que «Kiev ne veut pas d’un retour aux accords de Minsk, signés dans la capitale biélorusse en septembre 2014 et en février 2015 dans le but de mettre fin au conflit, alors circonscrit dans le Donbass». Et, comme l’Ukraine avait aussi refusé les propositions de paix convenues à Istanbul, Volodymyr Zelensky insistant pour intégrer l’OTAN, le plan de paix et le «plan de victoire» de Zelensky sont une invitation à la Troisième Guerre mondiale.

C’est aussi l’analyse de la députée allemande du Bundestag, Sevim Dagdelen, porte-parole pour la politique étrangère du parti politique Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), qui met en garde le monde sur les actions de guerre du président ukrainien: «Le plan de victoire de Zelensky est un plan de guerre mondiale»

La ARD annonce que le «plan de victoire» de Zelensky laisse Poutine indifférent. Fondamentalement, Poutine souhaite que l’Ukraine reçoive un statut neutre, non aligné et dénucléarisé.

L’Express, citant le secrétaire de presse du président russe, Dmitri Peskov, fait savoir que «la position qui consiste à essayer de forcer la Russie à faire la paix est une erreur absolument fatale tout en répétant que «la Russie est favorable à la paix, mais à condition d’assurer les fondements de sa sécurité et de réaliser les objectifs» de l’offensive en Ukraine. «Sans atteindre ces objectifs, il est impossible de contraindre la Russie», a-t-il prévenu après la déclaration du président ukrainien invitant au Conseil de sécurité de l’ONU à forcer la Russie à la paix, en avançant: «La Russie ne peut qu’être contrainte à la paix, et c’est exactement ce qu’il faut faire: contraindre la Russie à la paix».

«Lors de la rencontre avec le président Biden, je lui a présenté le plan de la victoire. Nous avons discuté des détails visant à renforcer le plan et coordonné nos positions, nos points de vue et nos approches. Nos équipes ont été chargées de se concerter sur les prochaines étapes», a publié sur X le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky demande dans son plan à ses alliés occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de pouvoir utiliser pleinement les missiles à longue portée qu’ils ont reçus, pour frapper des cibles en Russie». The Nation avertit: «L’idée propagée par certains selon laquelle la Russie se contente de ne pas escalader est inexacte».

Avant de rencontrer le président ukrainien, Donald Trump a constaté: «Nous sommes coincés dans cette guerre à moins que je ne sois président. Je vais y arriver, je vais négocier, je vais sortir. Nous devons sortir». Le candidat US à l’élection présidentielle a introduit le sujet en affirmant que «Biden et Kamala nous ont entraînés dans cette guerre en Ukraine et, maintenant, ils ne peuvent pas nous en sortir» et également moqué le leader ukrainien: «À chaque fois que Zelensky vient aux États-Unis, il repart avec 100 milliards de dollars, je jure qu’il est le meilleur vendeur de la planète».

Durant la conférence de presse de Trump et de Zelensky, le candidat US à sa réélection a prononcé avec force qu’ «il s’efforcerait de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne avec un accord qui serait bon pour les deux parties». Rapportant que les deux dirigeants «ont de très bonnes relations», il a aussi insisté en lançant: «J’ai également de très bonnes relations, comme vous le savez, avec le président [russe] [Vladimir] Poutine»; «Il faut être deux pour danser le tango, et nous le ferons».

La validation du ticket brûlant pour la Troisième Guerre mondiale dépend de la décision des États-Unis sur la demande de Kiev de valider le «plan de victoire» présenté par Zelensky.

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