Pourquoi l’entité sioniste prend-elle le risque d’une guerre régionale ?

De toute évidence, une guerre régionale totale aboutira à l’anéantissement de l’entité sioniste et, même avec l’implication directe des États-Unis, elle reste ingagnable.

Bien que l’alliance israélo-américaine ait réussi à commettre deux assassinats spectaculaires en l’espace de quelques heures et donné l’impression d’être prête pour une guerre totale, il est clair qu’elle ne pourrait faire face qu’à une conflagration régionale qui aboutira rapidement à une impasse. Toutefois, si cette escalade prend une mauvaise tournure, il ne leur reste que deux options, et toutes deux sont terribles.

L’entité sioniste a été confrontée à un choix, après avoir échoué à remporter la victoire à Gaza : soit mettre fin à la guerre, soit l’intensifier. Le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le Congrès américain a clairement montré que le chef de l’entité est déterminé à recourir à l’escalade et qu’il bénéficiera d’un soutien bipartite aux États-Unis pour mener à bien des actions conçues pour atteindre l’objectif souhaité.

Trouvant leur justification dans le massacre de 12 enfants syro-druzes sur les hauteurs du Golan occupé, accusant immédiatement le Hezbollah, les militaires israéliens ont lancé leur attaque contre un immeuble de plusieurs étages dans le sud de Beyrouth. Alors que les sionistes ont tenté de tirer profit de la souffrance du peuple autochtone du Golan, vivant à Majdal Shams, à des fins de propagande, le peuple a refusé de les laisser faire et a imputé aux sionistes le massacre de leur village, le Hezbollah ayant nié avec véhémence toute implication dans ce massacre.

Le massacre a eu lieu à un moment opportun pour le régime sioniste, puisque le premier ministre israélien terminait son voyage aux États-Unis. Peu après, les Israéliens ont assassiné 7 Libanais et en ont blessé environ 80 lors de leur attaque contre la banlieue sud de Beyrouth. La cible principale était le chef militaire du Hezbollah, Fouad Shoukr, tué avec trois enfants et deux femmes mardi dernier. Quelques heures plus tard, le chef politique du Hamas, Ismail Hanniyeh, a été assassiné dans la capitale iranienne, Téhéran.

Rien de tout cela n’est dû au hasard et suggérer que les États-Unis ne sont pas impliqués est tout simplement ridicule.
Quelle est la stratégie israélo-américaine ?

Il est clair qu’une guerre régionale totale aboutira à l’anéantissement de l’entité sioniste et que, même avec l’implication directe des États-Unis, elle est ingagnable. Même si nous supposons que des armes nucléaires pourraient être utilisées, la puissance de feu de la résistance est telle que les Israéliens souffriraient du même coup de l’ampleur de la puissance de feu dirigés vers eux.

Sachant la victoire impossible, il semble évident que des stratégies sont mises en place pour empêcher une guerre d’atteindre sa conclusion inévitable. Les Israéliens et les Américains sont frustrés par leurs échecs dévastateurs depuis l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas, qu’il s’agisse de l’incapacité de l’armée sioniste à remporter une victoire contre la résistance palestinienne à Gaza ou de la défaite embarrassante des États-Unis face à Ansarallah au Yémen. Les coups portés à l’entité sioniste, dans les domaines sécuritaire, militaire, politique, sociétal et économique, sont si rudes qu’il est difficile de savoir comment elle pourra un jour s’en remettre.

Face à une telle situation, l’alliance américano-israélienne avait deux options : soit accepter la défaite stratégique et rechercher une solution diplomatique au chaos qu’elle a provoqué ces dix derniers mois, soit recourir à l’escalade. Les assassinats de Beyrouth et de Téhéran ont clairement montré qu’ils avaient choisi l’escalade.

Les Israéliens eux-mêmes ont mené deux grands jeux de guerre au cours des dernières années, testant les capacités de l’armée sioniste à mener une guerre sur plusieurs fronts, et ont chaque fois perdu. Il ne faut pas oublier que ces exercices militaires ont été menés dans l’optique où l’armée israélienne serait au complet. À l’heure actuelle, l’armée sioniste est à bout de souffle, sous-entraînée, surmenée et souffre d’un manque de motivation et de discipline. En outre, elle a perdu un grand nombre de chars et de véhicules blindés de transport de troupes, des milliers d’entre eux ayant été endommagés et détruits à Gaza.

Israël n’a donc pas la capacité de mener la guerre qu’il poursuit, et c’est pourquoi les assassinats en ont choqué plus d’un. Cependant, comme je l’ai déjà écrit ici pour Al-Mayadeen, les Israéliens avaient une dernière option pour prolonger la guerre et la stratégie est la suivante :

«Engager une guerre avec le Liban, mais tenter de la limiter à quelques échanges et clore le conflit sur une impasse. Une guerre avec le Hezbollah provoquera un immense carnage dans les infrastructures israéliennes et des dizaines de morts israéliens, détournant ainsi l’attention de la population de la guerre dans la bande de Gaza. Un tel contexte permettrait au Premier ministre israélien de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza. À partir de là, le régime sioniste pourrait alors se tourner vers la Cisjordanie, annexer environ 60% de son territoire et lancer une opération militaire – similaire à l’Operation Defensive Shield’ en 2002 – pour assassiner la majorité des combattants de la résistance du secteur».

Dans un tel scénario, Benjamin Netanyahou utilisera les assassinats des chefs de la résistance comme des trophées pour se vanter d’une prétendue victoire, tout en présentant l’argument selon lequel son régime a affronté une menace existentielle de la part de multiples ennemis et a survécu. Il utilisera ensuite l’accaparement des terres en Cisjordanie comme preuve de sa conquête et l’assassinat des combattants de la résistance en Cisjordanie comme une réussite en matière de «sécurité». Pour les États-Unis et leurs alliés israéliens, ce scénario est «le plus favorable».

Cependant, la situation pourrait rapidement échapper à tout contrôle et les préjudices causés à l’entité sioniste pourraient s’avérer si importants qu’il n’en resterait plus qu’une coquille vide – si tant est qu’elle parvienne à survivre. Il s’agit d’une stratégie pour le moins dangereuse et, bien qu’ils puissent y voir une tentative audacieuse de restaurer l’hégémonie israélo-américaine en Asie occidentale, elle témoigne également de leur faiblesse et de leur absence de perspectives. Un tel risque, qui pourrait entraîner la fin de l’entité sioniste, ne pourra être pris que si l’entité est au pied du mur.

Si les choses tournent mal pour les sionistes, il ne leur restera probablement que deux alternatives. La première sera la fameuse option Samson, qui consiste à utiliser l’arme nucléaire. La seconde pourrait impliquer le déploiement de forces régionales en Palestine occupée pour éviter la chute de l’entité sioniste.

La première option n’a pas besoin d’être détaillée, c’est de la terreur à l’état pur. La seconde n’a pas été discutée publiquement jusqu’à présent, mais elle pourrait également être mise en œuvre s’il semble que le régime israélien est sur le point de s’effondrer sur le terrain, et que le territoire palestinien est libéré. Si un tel événement se produit, il est plausible que les armées jordanienne et égyptienne soient déployées en Palestine occupée, afin d’empêcher la prise de contrôle du territoire par les combattants de la résistance peu enclins à s’engager avec les armées régionales, et que les forces armées turques soient également mobilisées. Bien qu’il n’y ait aucune preuve à l’appui de cette théorie, elle pourrait être considérée comme le seul moyen de désamorcer la situation si l’entité sioniste est au bord de la désintégration.

Quoi qu’il en soit, les sionistes ont fait un pari, et seul l’avenir nous dira ce qui en adviendra.

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