L’europe à la dérive, la france otanisée, militarisation et fuite en avant dans la guerre… Que faire ? Peut-être construire un front uni pour la paix ?

C’est à quoi se sont attelés un petit groupe de Gilets jaunes perdu dans la banlieue parisienne. Ils ont contacté une UL CGT locale et, avec elle, commencé à rédiger un canevas autour de 3 propositions simples susceptibles de passer outre les divisions partisanes et de pouvoir rassembler un maximum de citoyens. 3 propositions communes à beaucoup de partis (mais oui, reprenez leurs déclarations et vous y retrouverez, formulés autrement, ces 3 points) se disant pacifistes et répondant aux urgences de l’heure :

– pas un euro, pas un soldat, pas une arme dans les guerres

– sortie de l’OTAN

– réorientation de la diplomatie française favorisant la négociation et pour le cessez-le-feu.

Ces 3 propositions écartaient volontairement les questions qui fâchent : celles de l’origine et des responsabilités de la guerre en Ukraine, celles portant sur l’Union européenne en cette période électorale.

3 propositions susceptibles donc d’amener autour d’une même table les différentes composantes du camp dit «de la Paix» en espérant ainsi jeter la première pierre d’un front uni qui manque cruellement dans ce pays. Il était bien entendu qu’au sein d’un tel mouvement, chaque organisation pourrait librement développer ses propres analyses : l’essentiel étant que le socle unitaire soit maintenu.

Force est de constater que le bilan jusqu’ici est maigre : sur 6 organisations contactées, sans compter diverses personnalités et sites alternatifs, 3 ont simplement accusé réception, une seule a répondu. Lutte Ouvrière, que nous remercions malgré ses réticences, pour ne pas la nommer.

Des tracts ont été tirés. Quant à la pétition nationale lancée pour appuyer l’initiative, les 50 signatures n’ont pas été atteintes !

Alors on arrête ? On serait bien tentés…

Seulement voilà : la machine de guerre en face s’emballe de jour en jour.
Schizophrénie occidentale : s’enfoncer dans la crise et pousser à la guerre

Tous nos médias s’affolent maintenant de la dette publique. Au 31 mars, on chiffrait la dette publique française à 3000 milliards d’euros, avec un déficit de 154 milliards d’euro pour 2023. Hou là là ! Mais c’est affreux ça ! Et de nous tourner vers celle des EU : 31 400 milliards de dollars de dette ! On est des nains à côté ! Rassurez-vous : il y a quand même une différence de taille avec les Étasuniens : eux, grâce au dollar monnaie d’échange, ont la possibilité de faire payer les autres pays. Nous pas !

Curieusement, l’affolement budgétaire s’arrête aux frontières des dépenses publiques. Bref, taper sur le peu qui reste de services publics, les chômeurs, les assurances sociales, les aides à l’agriculture, aux petites et moyennes entreprises, bref, tout ça, ils savent faire. Bloquer les salaires, les pensions des retraités, gratter sur les livrets A explicitement visés pour la défense nationale, tout est bon. Les profs nouvellement recrutés (mesures Attal) seront payés en dessous du SMIC : 800 ou 900 euros ! Et les impôts ? C’est tentant, mais dangereux électoralement… À voir…

Macron l’a dit : c’est 10 milliards d’euros qu’il faut impérativement récupérer. L’UE a fixé la fourchette pour la France : on en est à 5,5% de déficit, Attal se propose de passer à 4,4%… non finalement ce serait plutôt 5,1% pour l’année avant de revenir aux sacro-saints 3%… à une date ultérieure.

Mais les mêmes médias trouvent tout naturel que le budget militaire susceptible d’accélérer la modernisation de l’armée française (face aux «menaces ennemies» ?) soit passé de 43,9 milliards en 2023 à 47,2 cette année (46% d’augmentation depuis 2017). Et, assure Macron, l’effort sera maintenu. On le croit !

L’empire américain l’exige, l’OTAN est à la manœuvre, l’UE s’est engagée, notre gouvernement s’enthousiasme : on est en guerre !

On peut s’interroger d’ailleurs contre qui : les sanctions ont plus touché l’Europe que la Russie.

Nos députés suivent malgré tout : le 12 mars dernier, l’Assemblée nationale par 372 pour contre 99 (voix de LFI et PCF) a voté l’accord de sécurité bilatéral France Ukraine. De par le vote des députés, ce sont 13 milliards supplémentaires directement versés par la France pour la guerre qui ont été validés officiellement (part des 50 milliards votés à l’UE, plus la rallonge de 3 milliards décidée par Macron). Vous avez bien entendu : 13 milliards, à comparer avec les 10 milliards convoités par Macron en détruisant nos services publics.

Et voilà Macron qui s’improvise fin stratège de l’OTAN. Le 7 mars, il a conclu un accord de défense Moldavie France. Pourquoi la Moldavie ? Jusqu’ici, c’était un pays neutre. Sauf qu’il est frontalier avec l’Ukraine et voisin d’un tout petit pays indépendant, la Transnistrie. Du coup, la Moldavie travaillée par l’UE et l’OTAN, multiple les provocations contre sa minuscule voisine, traditionnelle alliée des Russes. Ainsi pourrait s’ouvrir, d’où l’accord Macron, un second front aux frontières de la Fédération de Russie. Dans laquelle la France serait entraînée…

Finement joué !

Mais nous armons aussi les quelques dictatures africaines encore fidèles à la Françafrique. Au Sénégal, la France vient de subir un sacré revers avec la défaite électorale de Macky Sall, jusque-là un fidèle de l’hexagone.

Ajoutons la complicité manifeste dans le génocide actuel au Congo (6 millions de morts jusqu’ici !) par Rwanda interposé, permettant le pillage par l’UE des ressources minières frontalières.

Sans oublier le soutien tant financier que militaire qu’apporte la France à Israël génocidaire et qui suit la même logique belliciste, malgré les appels hypocrites de Macron au cessez-le-feu, dont il sait que Netanyahou n’a cure.

Bref, l’engrenage est lancé. La France n’a plus qu’à marcher au pas cadencé, sa jeunesse en premier : remise à l’honneur du service militaire (Service National Universel), retour du port de l’uniforme à l’école, propagande de recrutement dans l’armée tous azimuts. Et répression à tous les étages : 600 procédures policières et pénales ont été dernièrement engagées pour apologie terroriste et antisémite, dont nombre de syndicalistes ou responsables politiques.
Palestine-Ukraine : deux poids deux mesures ?

C’est ce qu’on entend souvent dans les cortèges solidaires de la Palestine. Les manifestants entendent par-là la différence de traitement entre la Russie et Israël au nom du droit international.

Pourtant, on pourrait aussi poser la question différemment : comment expliquer une telle disparité ? À cela, il convient de répondre que sur les deux champs de bataille ce sont les mêmes qui poussent à l’escalade, les Étasuniens et leurs alliés européens, maniant ça et là soutien armé et sanctions à leur guise, faisant ainsi du droit international une coquille vide avec le danger imminent que cela implique pour la paix dans le monde entier.

On retiendra d’abord du génocide sioniste largement toléré, pour ne pas dire appuyé, par les occidentaux qu’il constitue une preuve éclatante aux yeux des peuples du monde entier jusqu’où peut aller la barbarie belliciste de nos gouvernements. Les nazis cachaient leurs camps de concentration, les Israéliens font tout à visage découvert : leurs soldats en sont à se filmer devant le massacre.

Car Israël se conduit comme un simple agent de l’empire étasunien : un moyen de contrôle de l’assujettissement du monde arabe, symbolisé par le fameux processus Abraham.

C’est aussi un avertissement lancé à «nos ennemis», russes ou bientôt chinois, de la détermination des EU à maintenir coûte que coûte leur domination.

Le second volet de la tragédie palestinienne se situe dans le vol programmé par les occidentaux (mené par Israël) avec la complicité de l’Égypte et de l’Autorité palestinienne du gaz au large de Gaza.

Les sanctions économiques contre la Russie ont désorganisé l’économie mondiale, inflation mondiale à la clé. La mainmise sur de nouvelles ressources énergétiques est devenu primordiale. Or, les gisements de gaz à 30 km du littoral gazaoui sont une manne inespérée pour l’occident.

Les champs gaziers de Gaza Marine 1 et 2, identifiés depuis 1999, possèdent des réserves extractibles estimées à environ 35 milliards de m3 et une capacité annuelle de production de 1,5 milliard de m3 sur une période de 12 ans.

Rappelons que l’UE interdit théoriquement toute transaction par la puissance occupante des ressources palestiniennes. Néanmoins des tractations sordides et illégales entre Israël, l’UE, et même l’Inde, chapeautées par les EU, avec en toile de fond quelle part reviendrait à l’Autorité palestinienne (par ricochet au Hamas), n’en finissent plus.

Pour l’UE, l’exploitation directe du gisement se ferait par le mastodonte italien d’envergure planétaire ENI (Ente nazionale idrocarburi), à qui Israël s’apprêterait à délivrer le contrat.

Et tout cela se négocie à coups de bombes et de morts à la grande joie de l’industrie d’armement dont les bénéfices ne cessent d’exploser.

Mais tout cela n’est pas un scoop.

Le scoop serait : et si on s’y mettait tous pour stopper la machine ?
Construire un front unique pour la paix

Nous voilà revenu au point de départ. Tous les partis, à part le PRCF (Pôle de renaissance communiste) que nous avons aussi contacté, sont occupés dans les élections européennes.

Nous ne leur demandons pas grand-chose : juste de se mettre autour d’une table pour s’accorder sur une base minimale… déjà présente dans leurs propres programmes !

Combien de citoyens viendraient rejoindre un tel mouvement unitaire pour faire cesser la boucherie : tous les sondages le montrent. Les Français, comme les autres peuples, ne veulent pas la guerre. Pourquoi accepter de la faire ailleurs avec le sang des autres.

Tous sont d’accord : nous voulons vivre en paix, dans un monde meilleur, pour nous pour nos enfants. «Pour un monde meilleur» : ces paroles sont d’ailleurs celles d’une de nos chansons celle des Gilets jaunes reprise internationalement.

Alors passons aux actes.

Que ceux qui se disent pacifistes prennent leur responsabilité. En signant l’appel lancé par notre petit groupe Gilet jaune, peut-être parviendrons nous à nous faire entendre.

Essayons du moins !

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