À quoi ressemblera la transition ? Combien de temps durera-t-elle et d’anciens proches d’Alpha Condé y seront-ils associés ? Les négociations se poursuivent entre le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, son entourage et la classe politique.
Dans l’imposant bâtiment du Palais du peuple du Conakry, aux abords duquel un char d’assaut monte la garde, c’est un étonnant et incessant ballet qui se répète quotidiennement. Depuis que les concertations nationales ont débuté, le 14 septembre dernier, des dizaines de personnes font la queue devant l’entrée du bâtiment, attendant patiemment le badge qui leur permettra d’approcher les membres du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre dernier, les militaires ont annoncé une transition « inclusive » et entendent respecter leur promesse. Tous ont été reçus : les banquiers, les miniers, les syndicats, la presse, les organisations de la société civile, jusqu’aux propriétaires de bars et d’hôtels… Ils ont été invités à participer à ces concertations, qui doivent se terminer le 23 septembre.
Premiers à ouvrir le bal, dans une atmosphère survoltée, les responsables des partis politiques, suivis des organisations de la société civile et des diplomates. Plus loin dans le centre-ville, dans une bâtisse bien gardée par des hommes des Forces spéciales armés jusqu’aux dents, ce sont d’autres types de palabres qui se tiennent. L’ambiance est plus calme, les discussions se tiennent à voix basse et les portables sont strictement interdits. C’est là que de nombreux responsables politiques esquissent, avec les militaires, les contours de la nouvelle Guinée.